En 1981, SAD CAFÉ sort un live, double LP qui n'est par la suite, jamais réédité sauf au Japon en CD. Il est enregistré en avril de la même année à l'Apollo de Manchester. Autant dire que les "boys" sont bien en ville, "at home", chez eux, prêts à envoyer la sauce. Et au passage, nous offrir quelques photos douteuses au sein d'un collage dans la pochette intérieure ouvrante, sur lequel ils ont dû passer tellement de temps qu'ils n'ont même pas songé à noter les crédits !

Au moins, cela a été fait avant Olé et le départ d'Ashley Mulford, même avant celui de John Stimpson. C'est donc la dernière prestation de SAD CAFÉ dans sa formation classique, avec Lenni Sachs comme septième membre. Le groupe connait alors toujours un franc succès, et il convient que leur label profite de l'occasion pour éditer un concert, sans être drastique sur la sélection.

Etalée sur quatre faces de vinyle, celle-ci couvre les quatre premiers albums des Mancuniens, en commettant toutefois, d'un point de vue personnel, l'erreur de réserver la majeure partie des titres à Façades, le moins bon mais le mieux vendu. Quitte à être sincère, en dehors de son introduction voix-claviers majestueuse, "Every Day Hurts" ne passe pas davantage en concert qu'en studio !

Et pour continuer en parlant franchement, un concert de SAD CAFÉ en audio seulement, même au meilleur de sa forme, ce n'est pas indispensable. Le groupe déploie déjà une telle énergie en studio, sur le plan du son et celui de la création, que le live paraît trop proche à côté, même s'il y a bien sûr quelques coups d'éclat. Ashley Mulford est génial, dès le début "On With the Show" jusqu'au tapping sur le final de "Bell Ends".

Ce dernier titre reste l'un des meilleurs moments proposés, avec "Keeping It From the Troops", "Black Rose", et même "Emptiness" fait oublier sa version proprette de Façades. Le niveau est excellent, Paul Young semble en petite forme au début, c'est sans compter sur ce qu'il balance ensuite, y compris à la fin de "Hungry Eyes", moins spectaculaire qu'à l'origine, elle en revanche.

Du premier album, entre "Black Rose", l'inédit "Bell Ends" (face B de single) et le puissant "Immortal" (Mulford, Wilson et Irving forment un trio d'enfer), les boys nous réservent de sacrées surprises. Voilà qui vaut le coup d'oreille, tout comme, pour le deuxième album, Misplaced Ideals, un "Restless" étiré avec le long solo de Vic Emerson qui suit celui de Lenni, ainsi qu'un "Feel Like Dying" rehaussé d'harmonies vocales superbes, constante sur ce live d'ailleurs.

Le quatrième album n'est pas aussi bien représenté en revanche, pas grave, mais il est amusant de constater que les extrêmes, ici, sont les plus marquants et réussis, les passages les plus calmes comme les plus déjantés. Le public apprécie ses "stars", il participe bien sur "Bell Ends". Globalement, cela fait quelques points positifs pour ce Live in Concert, pas assez pour le classer parmi les indispensables de SAD CAFÉ !