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Kate BUSH - Before The Dawn (2016)
Par MARCO STIVELL le 7 Mars 2019          Consultée 1706 fois

Allo, la Terre ? Bon sang, pourquoi ils mettent du temps, putaing... Ah, ben c'est pas trop tôt ! Sans perdre plus de temps, veuillez répondre clairement, s'il vous plaît : qu'avez-vous fait de Kate BUSH ? On vous a confié une merveille du monde, de l'univers, mieux qu'un tas de pierres et qui se déplace en plus, qui danse, qui chante et si bien qu'on l'entend depuis là-haut, qui fait une musique tellement belle et géniale que même sur Neptune, ils écoutent Hounds of Love (le son peut même revenir jusqu'à vous, certains soirs d'été, dans le département de l'Aude et la quiétude de Rennes-Le-Château). Et vous, vous la laissez disparaître comme ça ?

Notre réponse, grands Voyeurs des cieux, est la suivante. Géniale, Kate BUSH l'est totalement, mais cela sous-tend des extrêmes. Elle a eu un rythme d'artiste effréné pendant des années, et elle a tant donné qu'elle a dû arrêter prématurément, longtemps. Cela a grandement affecté sa carrière, sa musique. Et son image, puisqu'elle a décidé de rester dans l'ombre, autant que possible. Mais soyez sans crainte, le fait de remonter sur scène pour quelques concerts est une des meilleures idées qu'elle a eues depuis (fiou !) la fin des années 80. Ca se passe, comme par hasard, à l'Hammersmith Apollo, ancien Odeon où elle avait achevé sa seule et unique tournée précédente, en 1979. Toutes les places se vendent en un éclair dès leur mise en vente, mieux que les ROLLING STONES.

C'est son fils Albert, brave Bertie, qui l'a poussée à se produire, et il l'accompagne naturellement au chant. Les autres choristes sont tous acteurs également, ce qui permet à Kate BUSH de développer la part de théâtralité de façon plus importante que pendant le Tour of Life. Il y a d'ailleurs un autre point commun, il s'appelle Kevin McAlea, joueur de claviers, de guitare et d'instruments à vent. Le seul musicien à avoir accompagné Kate BUSH pour tous ses concerts, étalés sur trente-cinq années, la classe !

Parmi les autres, des petits jeunes bien sympathiques : Omar Hakim, batteur parmi les plus grands et qui s'est fait connaître particulièrement auprès de STING, son collègue percussionniste Mino Cinelu avec qui il a figuré au sein de WEATHER REPORT. Aux synthés, on a Jon Carin, prodige révélé par PINK FLOYD et Roger WATERS, là encore il doit être le seul à pouvoir s'enorgueillir d'une telle chose. À la basse, c'est monsieur John Giblin tandis qu'à la guitare, on a David Rhodes, deux musiciens qui se sont côtoyés sur l'impressionnant troisième album de Peter GABRIEL paru en 1980, en même temps qu'une certaine Kate BUSH. Celle-ci a fait venir Giblin pour son album Never for Ever (babooooooshkaaa!) et Rhodes n'a plus quitté le Gab depuis. La famille...

La Dame déploie des efforts colossaux en matière de visuel (danse, écran géant, costumes, dialogue de théâtre), même si l'effet de surprise joue moins par rapport à la fin des années 70, son spectacle était alors totalement novateur. Elle n'a plus, en outre, sa fougue ni son binôme double pour la danse, Stewart Avon-Arnold et Gary Hurst, ce dernier étant décédé au début des années 90. Musicalement, cela reste solide, et pas seulement grâce au groupe : Kate a encore de beaux restes vocaux, même si, même si... Est-il besoin d'aller plus loin dans ce qui peut poser problème, quand on peut se contenter de réaffirmer son attachement à l'artiste, à travers ce live ?

C'est comme pour la setlist, plutôt bancale en réalité, et pourtant BUSH a voulu être aventureuse. D'abord, une poignée de chansons isolées, certaines extraites de The Red Shoes et The Sensual World. "Lily" est mieux ainsi, en dehors d'un album peu marquant, et le seul piano-voix de Kate ("Among Angels", extrait de 50 Words for Snow) nous fait demander pourquoi diable elle n'a pas trouvé davantage de place pour d'autres similaires. Belle énergie sur "Hounds of Love" et "Running Up That Hill", cela dit ; "Cloudbusting" en rappel, c'est l'extase. Ni "Babooshka" ni "Wuthering Heights" ne sont de la partie, et cela restera un regret éternel, surtout si c'est le dernier témoignage in vivo.

En revanche, on a deux longues suites, la "Ninth Wave" de Hounds of Love et 'A Sky of Honey', le deuxième CD d'Aerial. Celle-ci montre ses plus beaux atours, "The Architect's Dream" en tête, mais aussi ses failles, et malgré toute la bonne volonté des choristes comme des musiciens, il est difficile de se passionner dans un tel contexte pour ce qui reste un bel effort en studio. Plutôt qu''A Sky of Honey', un condensé de The Dreaming aurait été plus appréciable ("Sat in Your Lap" aurait dû figurer dans la setlist, normalement).

En revanche, la 'Ninth Wave' Suite est presque au top. "Waking the Witch" est assez impressionnant, le jeu d'Omar Hakim se substitue avec force aux batteries de l'époque, tout comme celui de John Giblin fait merveille sur "Watching You Without Me". Et puis, peut-être mieux qu'en studio, un climax est atteint à travers une phase de presque silence, le suspense laissé par la transition entre "And Dream of Sheep..." et "Under Ice", plus longue ; juste magique alors que musicalement, c'est trois fois rien. Après un "Hello Earth" certainement amoindri par la nouvelle voix de Kate, mais toujours poignant, la Dame nous réserve une nouvelle version de "Morning Fog", plus douce et plus africaine, due à la présence de certains choristes sans doute. On la retrouve sur un ou deux autres titres.

Le show est bien rodé, avec de très beaux moments, une maîtrise instrumentale à couper le souffle, parce que groupe de rêve, littéralement. Restent quelques doutes, frustrations pour l'auditeur, mais Kate BUSH, dont le nom n'apparaît même pas sur la pochette, a vu les choses en grand, et on l'apprécie comme tel, ce spectacle. On l'apprécie, simplement.

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Kate Bush (chant, piano, synthétiseurs préenrgistrés)
- Kevin Mcalea (claviers, uilleann pipes, accordéon)
- Jon Carin (claviers, guitares, programmations, choeurs)
- David Rhodes (guitares)
- Frissi Karlsson (guitares, bouzouki, charango)
- John Giblin (basse)
- Mino Cinelu (percussions)
- Omar Hakim (batterie)
- John Carder Bush (narrateur)
- Paddy Bush (narration, choeurs, fujare)
- Kevin Doyle (voix)
- Jo Servi (voix)
- Bob Harms (voix)
- Jacqui Dubois, Sandra Marvin (choeurs)
- Albert Mcintosh (chant, choeurs)


- act 1
1. Lily
2. Hounds Of Love
3. Joanni
4. Top Of The City
5. Never Be Mine
6. Running Up That Hill (a Deal With God)
7. King Of The Mountain

- act Ii
1. Astronomer's Call
2. And Dream Of Sheep
3. Under Ice
4. Waking The Witch
5. Watching Them Without Her
6. Watching You Without Me
7. Little Light
8. Jig Of Life
9. Hello Earth
10. The Morning Fog

- act Iii
1. Prelude
2. Prologue
3. An Architect's Dream
4. The Painter's Link
5. Sunset
6. Aerial Tal
7. Somewhere In Between
8. Nocturn
9. Aerial
10. Among Angels
11. Cloudbusting



             



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