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HEAVEN 17 - Naked As Advertised (2008)
Par BAKER le 29 Mars 2019          Consultée 704 fois

Lorsque Before After sort en 2005, HEAVEN 17 revient de très loin. Le groupe ne se doute pas que ce retour ne sera qu'éphémère. Peu après cet album pourtant tout à fait respectable, et alors que Glenn Gregory commence à mettre sur le tapis l'éventualité d'une tournée, voilà que le trio devient duo ! Décapité de Ian Craig, tête pensante du groupe côté rythmes et programmations pointues, petit génie des trifouillages synthétiques, et qui n'arrivant plus à gérer le côté démocratique du groupe préfère abandonner toute république en Marsh. Alors H17 finira par la faire, cette tournée, mais à deux. Ce n'est plus tout à fait la même chose. En guise de preview des concerts, voilà que sort ce disque de réenregistrements montrant un groupe aux sonorités plus modernes. Et ce, au travers de 4 types de chansons. Comme fainéant je suis, autant de paragraphes vous aurez.

D'abord, il fallait s'y attendre, les inédits. Deux, pas énorme. Et un, en fait, puisque l'autre est une reprise. Oh, une reprise certes très particulière : oublions le "Don't Fear the Reaper" peu attrayant de 2005, ici Gregory et Ware reprennent le "Party Fears Two" des ASSOCIATES, tube new wave et funky ici transformé en ballade piano voix lente et romantique. Un sacré décalage, pour une reprise un peu trop longue et qui plombe carrément l'ambiance, coupant le disque en deux façon Titanic, malgré un riff de piano transcendé. Heureusement. "Don't Fall" est en revanche une vraie nouvelle chanson, la dernière à ce jour, et elle est tout à fait dans la lignée des meilleures de Before After, avec de la classe et un riff fantastique. Un joli chant du cygne.

Vous avez aussi deux chansons qui ne sont pas de HEAVEN 17, mais de HUMAN LEAGUE. Ca a son importance car ce sont icelles que le duo a choisies pour débuter et finir l'album. Ce qui pourrait en dire long. Si "Being Boiled" est plus dansant mais toujours assez "nu", avec un traitement Amiga et des choeurs très actifs, c'est "Empire State Building" qui a le privilège de terminer la marche et en quelque sorte de boucler la boucle. Son refrain entêtant et ironique, à la limite du bêta, résonne dans nos oreilles comme un miel rigolard, avec une production très choyée et fourmillant de mille sons. Un soin d'ailleurs un peu plus pointilleux que les autres titres ; normal, sur ce coup-là ils se sont fait aider par un troisième larron. Et qui de mieux pour remplacer Ian Craig Marsh que le vétéran Vince Clarke ?

Le troisième type, ce sont donc les réenregistrements de tubes. Et il y a de tout. Pour être franc, un seul sera vraiment réussi, mais attention, la belle réussite hein, pas du moyen de gamme : "Geisha Boys and Temple Girls", boosté à la testostérone, est excellent, dansant, puissant, et carrément meilleur que l'original. Pour les autres, ça va du mignon au totalement inutile ("Temptation") en passant par l'anecdotique frustrant avec "We Live so Fast", distrayant mais plus proche d'un .mod Amiga (on y revient) que d'un réenregistrement digne de ce nom. Le groupe peut sonner fatigué par moments, nous avons même Glenn qui souffre sur "Penthouse", pour la première fois de sa carrière (sans compter le décalage rythmique du "no time" inexplicable et malfonctionnel). Heureusement, outre quelques sons bien groovy, les choeurs s'en donnent à choeur joie. Ah ah ah, mais quel humour ! (NDLR : Oui d'ailleurs, on se demandait : QUEL humour ?)

Le quatrième type de chansons que vous aurez, ce seront les chansons que... vous n'aurez pas. Et c'est peut-être le plus gros défaut de ce Naked. Il est trop court, bien trop court, et le choix des titres est trop axé sur 1981. Certes, les premières chansons du groupe sont celles qui méritaient le plus un bon coup de polish sonore, mais la différence de prod est telle entre 2008 et n'importe quel autre millésime (2005 inclus, moins évidemment), qu'on aurait aimé une réussite comme "Geisha" sur d'autres titres pourtant iconiques : un petit "Sunset Now", un "Crushed" industriel, un bon "Somebody" des familles... Même un "Designing Heaven" aurait mérité un nouveau traitement ; je parle de vrai remix, pas de trifouillage à la petite semaine par cette vieille canaille de Giorgio MORODER qui a perdu son talent en 1992 et n'a même pas pris la peine d'aller en faire faire un double chez Mister Minit.

C'est donc un mélange de frustration et d'intérêt qui prévaut à l'écoute de cet album, qui aurait dû n'être qu'une amusante récréation mais s'est par les aléas de la vie transformé en fin de carrière. Alors certes, le groupe a fini par reprendre la route, et "Temptation" continue de figurer très régulièrement sur toutes les playlists du monde entier. Il n'empêche, malgré ses défauts, que Naked était une sympathique piqûre de rappel en attendant une énième résurrection de la bande à Glenn. On attend. Patiemment. De moins en moins. Un petit peu de talent, même fatigué, dans les bacs, ça nous ferait bien beaucoup de le plaisir.

Note finale : 2,5 / 5, monté à 3 pour leur ténacité

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   BAKER

 
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- Glenn Gregory (chant, prog)
- Billie Godfrey (chant, choeurs)
- Me'sha Bryan (chant, choeurs)
- Martyn Ware (claviers, prog, choeurs)
- Asa Bennett (prog)
- Keith Lowndes (prog)
- Tony Miracle (prog)
- Vince Clark (prog)


1. Being Boiled
2. Geisha Boys And Temple Girls
3. Temptation
4. Penthouse And Pavement
5. Party Fears Two
6. Don't Fall
7. (we Don't Need This) Fascist Groove Thang
8. We Live So Fast
9. Empire State Building



             



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