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HEAVEN 17 - Before After (2005)
Par BAKER le 17 Mars 2019          Consultée 683 fois

Lorsque Before After atterrit dans les bacs, avec sa pochette diabolique, cela fait neuf ans que le trio de Sheffield n'a pas sorti quoi que ce soit. Bien que pavé de bonnes intentions, Bigger Than America n'avait pas connu de suite, et H17 était présumé mort. Aussi qu'il est drôle de lire dans les crédits que "Heaven 17 ETAIT, EST et SERA TOUJOURS Gregory / Ware / Marsh". Un "statement" croquignolet quand on pense que justement, Marsh quittera le groupe juste après. Mais un statement qui veut bien dire ce qu'on ressentait déjà sur America : H17, c'est trois synthésistes (Gregory retâtant du séquenceur), point barre. Et une chanteuse soul. Et des choristes soul parce que de temps en temps faut bien. Oh, et Tim Cansfield est passé au studio avec sa gratte, on n'allait pas le virer à coups de pied dans l'oignon.

Le résultat est étonnamment court et séduisant. Court parce que franchement, l'album fait 39 minutes tout mouillé. Vous me direz : c'est exactement la durée des autres albums de l'âge d'or, dans lequel j'inclus évidemment, EVIDEMMENT, Pleasure One, d'ailleurs le plus court de tous. Ben oui mais format classique ou pas, j'ai tout de même l'impression qu'il manque un titre à ce disque pour qu'il soit complet. Il est court aussi niveau production, un domaine où H17 hésite entre modernité et classicisme.

Classicisme de qui, de quoi ? D'eux ? Mais "leur" classicisme a défini "la" modernité dans les années 80 ! Et modernité en 2005 c'est quoi ? Sean PAUL, Frankie J, Armand VAN HELDEN ? Vous êtes sûrs de vouloir vous aventurer dans ce territoire, les mecs ? Non hein ? Donc H17 se retrouve le cul non seulement entre deux chaises, mais pas de la même hauteur. Le disque est donc un compromis, relativement habile mais surprenant, entre des rythmiques dance et techno bien grasses mais pas trop lourdingues, et des délires synthétiques typiques du groupe mais un peu mal dégrossis, comme par exemple ce clavecin néo-classique sur "What Would it Take" ou le riff funky terriblement DAFT PUNK de "Hands up to Heaven". Glenn, lui, est impérial vocalement, comme d'habitude, comme toujours. Glenn Gregory was, still is and always will be England's best kept secret.

Ces points de détail abordés, il faut reconnaître que Before After est un disque relativement solide, qui ne comporte que peu de vrais tubes, mais se laisse facilement écouter au gré de rythmes infectieux, de ballades sensibles, et globalement de refrains bien foutus. Difficile de résister à l'attrait soul et dansant du morceau d'ouverture et de la canaille "The way it is". Impossible de nier l'attrait entre kitsch et confessionnel de "What Would it Take", aux harmonies vocales sur le fil du rasoir et emplie de feeling. Ambiance ouatée et guitare espagnole discrète sur "Into the Blue", piano rigide comme la justice qui drive l'accrocheuse "Deeper and Deeper", ça se passe presque sans anicroche.

Il y a bien deux petits soucis ; d'abord, la reprise de "Don't Fear the Reaper". Pourquoi ? Qu'est-ce qu'on a (encore) fait à Duschmoll Charpentier et Fils ? Passé le frisson d'horreur d'entendre des beats techno et une guitare synthétique sur ce classique absolu, il faut reconnaître que cette revisite n'est pas totalement infâme et se laisse écouter. Tout comme "Someone for Real" d'ailleurs, qui possède de bons atouts, mais a du mal à former un tout cohérent et surtout... termine l'album. C'est trop tôt. C'est trop court.

...et ça prouve donc que derrière son côté un peu anecdotique, ce petit disque fait du bien là où il passe. Certes il ne se hisse pas au niveau des meilleurs albums, mais il prouve que H17 avait encore toute sa place dans les bacs, ET sur les dancefloors, ET dans les magazines de synthétiseurs et home studio. Ce qui n'était pas une mince affaire. En ne faisant que quelques minuscules pas en avant, H17 ne révolutionne peut-être pas son monde, mais il évite majestueusement la sortie de route, négocie correctement les dunes et reste dans la course. A voir de voir si vous êtes Dakar avec ça.

J'assume l'entière responsabilité de cette défaite, et j'en tire les conséquences, en me retirant définitivement de l'humour.

Note finale : 3,5 / 5

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   BAKER

 
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- Glenn Gregory (chant, claviers, prog)
- Martyn Ware (claviers, prog, choeurs)
- Ian Craig Marsh (claviers, prog)
- Tim Cansfield (guitare)
- Angie Brown (choeurs)
- Billie Godfrey (choeurs)
- Michael Wallace (choeurs)


1. I'm Gonna Make You Fall In Love With Me
2. Hands Up To Heaven
3. The Way It Is
4. Freedom From Love
5. Don't Fear The Reaper
6. Into The Blue
7. Deeper And Deeper
8. What Would It Take
9. Someone For Real



             



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