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Joe JACKSON - Big World (1986)
Par MARCO STIVELL le 1er Octobre 2011          Consultée 6341 fois

On pourrait croire après Body and Soul que Joe JACKSON voudrait s'enfoncer plus dans le jazz, alors qu'il avait fait scintiller une mixture avec la pop sur deux albums. Heureux doivent être les rockeurs en 1986 car Big World annonce un retour au pop-rock, et sur trois faces s'il vous plait. Oui, car même si l'album est sorti sur deux vinyles, seulement un et demi contenait de la musique. Ce qui nous donne en fait un long CD.

Il y a une autre spécificité, c'est que Joe voulait que ce disque soit enregistré live, sans la présence du public ! C'est donc à un vrai concert ou plutôt un collage de concerts auquel vous assistez ici, concerts donnés au Roundabout Theatre à New York du 22 au 25 janvier 1986. Simplement le bougre a bien demandé tout le temps à l'assistance de ne pas faire un seul bruit. Ce qui explique pourquoi on a souvent des fade-out, voire fade-in. Mais le résultat en vaut la chandelle, car on n'entend pas un seul sifflement, applaudissement, et cela nous perturbe : on a vraiment l'impression d'avoir affaire à un album studio...

Ce disque est une jolie dédicace au monde entier, avec ses hauts et ses préoccupations plus graves, d'ordre politique et social en particulier (lui aussi a son mot à dire sur cette ère Reagan). Un caractère humaniste que l'on retrouve dès la pochette avec l'expression "Big World" traduite en de très nombreuses langues. Joe divise son album en trois temps, pour trois faces : une avec des chansons accessibles, une seconde plus réfléchie, et une troisième plus "hargneuse". Dans cette entreprise, il est secondé par un trio guitare-basse-batterie, comme à ses débuts sauf qu'on n'y retrouve aucun ancien musicien, et des choeurs interviennent de temps en temps.

La face A contient le très pop "Wild West" qui fait dès son intro un clin d'oeil à Ennio Morricone (les trois premières notes seulement, que connaissent bien les fans de Blondin), ainsi que les très péchus "Precious Time" et "Tonight and Forever". Cette dernière sonne presque comme le punk des premières heures, en plus sage bien sûr. Ca commence très fort.

La face B reste la plus intéressante à mes yeux, avec des tempos lents, mais aussi une plus grande richesse musicale. "Shangai Sky" est une petite merveille planante, presque lunaire, tandis que "Fifty Dollar Love Affair" fait briller le mélodica que l'on retrouve avec plaisir. "We Can't Live Together" est un blues torturé que viennent tempérer les choeurs angéliques. C'est l'un des titres où la guitare de Vinnie Zummo s'exprime le mieux. Le piano de Joe brille enfin de mille feux sur "Forty Years", qui fait bien évidemment référence au mur de Berlin. C'est le diamant caché du disque, une chanson dans la plus grande simplicité, Joe tout seul pratiquement tout le long s'il vous plait...

"Survival" envoie du bois et annonce bien la couleur de cette troisième face. Le Joe JACKSON militant trouve là une autre forme d'expression idéale et tout aussi percutante que les précédentes. Une phrase sur "Soul Kiss" comme "Every time I turn the TV on, it's just the same old tears" confirme bien ce que je pense de la télé, c'est toujours d'actualité (peut-être pire même). "The Jet Set" singe vous-savez-quoi sur un rock sixties attirant, "Tango Atlantico" donne à peine le sourire tant la gravité du propos est perceptible derrière tant de légèreté (la situation en Argentine), avec "Home Town" on a l'impression d'entendre du R.E.M. de l'époque, et "Man in the Street" résonne comme un hymne classieux avec choeurs à l'appui. Ce morceau a une sonorité orientale, et l'on ne peut s'empêcher de faire le parallèle avec les derniers évènements, tous ces peuples "dans la rue" notamment au Maghreb et Moyen-Orient qui veulent prendre leur destin en main...

La première fois que j'ai écouté ce disque, je l'ai trouvé interminable, mais j'avais vite décroché. En le réécoutant bien, je me suis vite aperçu de son réel potentiel, car il est tout simplement mythique en dépit de sa modeste réalisation, et ce n'est pas seulement grâce à son esprit conceptuel. C'est parfois dans la simplicité qu'on fait les meilleurs oeuvres, bravo pour cette initiative.

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   MARCO STIVELL

 
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- Joe Jackson (chant, harmonica, piano, accor)
- Vinnie Zummo (guitare, choeurs)
- Rick Ford (basse, guitare acoustique, cho)
- Gary Burke (batterie)
- Joy Askew (choeurs)
- Nikki Gregoroff (choeurs)
- Pete Hewlett (choeurs)
- Curtis Rance King, Jr. (choeurs)


1. Wild West
2. Right And Wrong
3. (it's A) Big World
4. Precious Time
5. Tonight And Forever
6. Shanghai Sky
7. Fifty Dollar Love Affair
8. We Can't Live Together
9. Forty Years
10. Survival
11. Soul Kiss
12. The Jet Set
13. Tango Atlantico
14. Home Town
15. Man In The Street



             



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