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ABC - Abracadabra (1991)
Par ERWIN le 13 Octobre 2019          Consultée 779 fois

Nous voici face à la sixième livraison des spécialistes de l'alphabet, les iconiques ABC. On perpétue la tradition en employant un titre bien dans le mood, Abracadabra, en espérant que le duo va trouver les ressources pour nous proposer quelque chose d'un peu magique pour embrayer sur des nineties qui voient le trépas de nombres de ténors de la new wave, incapables de s'affirmer face à la montée du rock alternatif. En termes d'image en revanche, il faut repasser car elle n'a rien de bien racoleur : mettre un hippocampe en couverture pour un groupe ayant positionné le look au sommet de ses préoccupations, voilà qui n'est pas bien sérieux et ne sonne guère magique, à moins qu'une donnée ne m'échappe. Toujours est-il que le nouveau deal avec EMI est juteux et que pour le moment Martin et Mark n'ont pas à se plaindre.

Vous allez voir que nous sommes donc fort loin de l'alternatif alors très en vogue, mais qu'en revanche le duo a relancé sa musique en se calant sur certains aspects techno dance aussi à l'ordre du jour en cette année 91. Des blast de boîte à rythme un peu partout et une propension à écumer les pistes des dance floor, voilà l'ambition du projet. Un premier single est lancé, il s'agit de "Love Conquer All", un soupçon de white soul sur un traitement très pop, et un rythme dance. On est assez proches de certains thèmes de George MICHAEL tout en étant loin de la qualité de ses compos, la jolie video artistique ne relevant pas le manque de dynamisme et d'originalité de ce titre plutôt moyen.

C'est une coquille d'oursin qui apparaît sur "Say It", le single suivant, plus disco, très dance, mais problème, nous avons clairement perdu toute dynamique en adoptant un ton pop d'une platitude rare. On retrouve quasiment le même son de synthés sur "Spellbound" qui sonne toutefois un brin plus synth. On est un peu mieux et Martin Fry tient enfin un chant digne de ce nom. "All That Matters" penche vers l'électro funk mais est aussi plat qu'un téton de Jane Birkin... Toujours funky, "Satori" bouge légèrement plus, mais on frémit du bout des doigts de pied alors. On retient la petite orchestration sympa, allez !

Par instant, le groupe tente aussi de renouer avec les réussites du passé. Nous avons le smooth et ilien "Answered Prayer", dans une ambiance typée du début des eighties, mais cela reste une pensée pieuse. Et si effectivement les synthés de "Unlock The Secrets of Your Heaven" rappellent l'époque du Lexicon, on est très loin de la qualité de ce dernier. "Welcome to the Real World" est banale et il n'y a guère que sur la conclusion de "This Must Be magic" que je retrouve un peu d'ABC.

Fry et White sont aujourd'hui très critiques à l'égard de ce disque, fait selon eux de bric et de broc, enregistré à droite et à gauche. C'est d'ailleurs le moment symbolique où Mark White prend la tangente et laisse Fry seul et un peu amer aux commandes du vaisseau. Il s'agit pour le moment du disque le plus faiblard de nos ABC. Il n'y a dans cet opus rien à sauvegarder, de la dance pop de bas étage et sans le moindre ressort, à oublier rapidement.

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   ERWIN

 
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- Martin Fry (chant)
- Mark White (guitare-claviers)


1. Love Conquers All
2. Unlock The Secrets Of Your Heaven
3. Answered Prayer
4. Spellbound
5. Say It
6. Welcome To The Real World
7. Satori
8. All That Matters
9. This Must Be Magic



             



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