Nous voici de retour quelques années plus tard avec le brun et le blondinet d'ABC, le chanteur Martin Fry ayant été traité pour un syndrome de Hodgins pendant ce laps de temps. Nous vivons désormais les derniers soubresauts de la New wave et ne soyez pas étonné par le son plutôt funky qui se détache de cet album, c'est juste Bernard Edwards qui fait mumuse à la console comme producteur, la vibe de CHIC est à l'oeuvre ! Alphabet city existe bien, et fut la base du duo pendant quelques années, c'est la portion où les rues sont classées alphabétiquement à Manhattan. La pochette, assez réussie et plutôt classieuse, présente d'ailleurs les angliches devant leur new home.

Deux petits instrumentaux – un poil trop courts dommage - introduisent et concluent le disque avec les avenues A et Z, logique vu la démarche du groupe, toujours pragmatique, mais toujours branché concept. Puis nous avons trois singles "When smokey sings" nous replonge dans les atmosphères ultra eighties, mais qui ont plutôt bien vieilli, c'est suffisamment pop pour ne pas sonner kitsch, le rythme rapide et le chant haché de Martin sont sympas, d'autant que cet hommage à l'un des pères fondateurs de la soul est touchant, surtout pour un groupe de new wave. La chanson parvient à la 11eme place du billboard, pas mal comme départ.

"The Night You Murdered Love" est plus classique, même si les beaux gosse font les chauds devant les caméras sur la video, Mike ayant décidé pour l'occase d'arborer une guitare national, ce qui est pour le moins ridicule quand on voit l'utilisation qu'il en fait. Mais ce single disco pop n'a rien de honteux, on se souviendra juste de la petite rythmique funky – 31eme. Le troisième et dernier single extrait est "King Without A Crown". A nouveau, le duo est présenté dans la video sous ses plus beaux atours, mais le titre est bien mollasson, même si Martin se fend d'un solo d'harmonica. Sur l'image, car ce n'est pas lui qui joue en fait ! Le résultat ne se fait pas attendre, la chanson se hisse à une médiocre 44eme place, pas génial pour les billets verts !

Pour le reste, beaucoup de lard et très peu de cochon ! Je retiens juste la très new wave, "Rage And Then Regret", qui fait passer un moment agréable, avec quelques intonations en fausset de Martin Fry, et allez, le refrain disco de "One Day" et ses synthés cheap. Mais "Think Again" manque de fond, jusqu'au refrain qui me laisse totalement froid. Le joli titre "Ark-Angel" est décevant, on remarque juste une petite distorsion sur le refrain. "Bad Blood" est à oublier. Bref, pas bien glorieux tout ça.

Un quatrième album qui, malgré des atours convaincants et des moyens conséquents, n'est guère séduisant. Deux des singles sont certes écoutables, mais il manque de percussions et d'originalité pour percer la couche d'indifférence. La pente descendante est en place pour ABC. Il va falloir se ressourcer et trouver une voie de garage pour notre duo star des eighties, ou ce sera la correctionnelle, comme pour beaucoup d'icônes de la décennie. Un deux peu ragoutant.