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I MUVRINI - Portu In Core (2019)
Par MARCO STIVELL le 31 Octobre 2019          Consultée 2084 fois

S'il y a bien une chose qui frappe avec la pochette du nouveau disque d'I MUVRINI, Portu in Core ("port d'attache"), c'est le soin apporté, le ton enfantin qu'on avait déjà pu constater sur Pianetta (2016) mais en beaucoup mieux. L'artwork de William Bouzik se retrouve aussi généreusement à travers le livret, qui ne comprend qu'une seule photo et du groupe entier pour une fois, colorée dans les mêmes tons. Comme premier contact, c'est bien agréable !

Et puis, il vient le moment où on retourne le disque et on voit qu'il y a dix-sept morceaux...

Bien sûr, il y a une volonté d'interpeller, de s'adresser au grand nombre, et rien d'autre que l'écologie ne le fait mieux actuellement. Que l'on adhère ou pas, qu'on ne s'en détourne pas mais qu'on préfère agir discrètement (dans le cas de votre serviteur), c'est ainsi. Voilà pourquoi l'écoute de "En 2043" complainte pour le climat dans un esprit r'n'b, sauf envolée rock à la fin, ne peut laisser indifférent : quasiment toute en langue de Molière, elle va très facilement "parler" mais pas forcément dans un sens positif.

La plupart des mots de Jean-François Bernardini en français, parfois limités à un refrain, ne rehaussent pas la qualité des chansons ici, au contraire. "Guarda u celu" aurait, comme tant d'autres récentes, été mieux appréciable en corse simplement, d'autant plus qu'à la fin, le refrain nous revient en anglais, en espagnol et en allemand. S'il ne semble pas obligatoire, le changement n'est pas toujours malvenu comme pour "Erein eta joan (je sème et je m'en vais)" en 2002, auquel le morceau-titre "Portu in core" ressemble pas mal. Le côté ensoleillé, les sons antillais, l'orgue Hammond et les flûtes de Loïc Taillebrest participent à sa belle couleur.

En revanche, il devient difficile d'adhérer au fait de voir I MUVRINI avec un tel besoin de se mettre à la page qu'ils doivent reprendre "O Bella Ciao" eux aussi, en surfant sur la nouvelle popularité de ce chant révolutionnaire obtenue grâce à (ou à cause d') une certaine série. Un hymne flingué par tant de réinterprétations incongrues, encore plus rapidement que "Seven Nation Army", et si c'est l'occasion pour les mouflons de rappeler leurs débuts de carrière, ils ont fait beaucoup mieux déjà !

Sur Portu in Core, il y a pas mal de choses communes, routinières, même pour le groupe lui-même. En matière d'insolite, la batterie de Thomas Simmerl imite celle de Phil COLLINS sur "Eo-tù-noi, Avà", qui rejoint ces facilités justement. La deuxième partie s'étire et pas pour le meilleur, en incluant même une reprise de Charles AZNAVOUR ("La mamma") dans un ton dramatique bien à l'italienne. On trouve plusieurs morceaux agréables, "Arcubalenu" et son refrain, "Pè guarisce" avec son xylophone et son esprit à la "Da le vostre mane", "Move" au traitement sonore plus froid et au choeur bien géré. Peu d'idées qui appellent à la réécoute cependant...

Le meilleur est à chercher du côté de "Guarda u celu", slow rock lent avec claviers et programmations, basse en avant, et belles réponses d'Alain à son frère Jean-François. Avec les choeurs et la cornemuse, il y a un petit air de "E u tempu va". Il y a aussi le magnifique final, "Padre nostru", avec tous ces chanteurs (Jean-Charles Adami, Patrizia GATTACECA...), qui s'envolent sur fond de piano et claviers rêveurs !

On peut également saluer l'orientation guitaristique (basse comprise), à la fois trop rare chez I MUVRINI désormais et mieux mise en valeur sur "In terra sacra", morceau efficace qui oriente ensuite le chant de Jean-François vers une pop californienne. Excellent morceau, tout comme le suivant, "Missiva", avec des qualités similaires et un refrain porteur. Juste après, il y a "In faccia", paghjella et polyphonie à l'ancienne, on avait oublié ce que cela voulait dire depuis 1998, notamment pour ce groupe et cela fait un bien fou ! Dans une veine "A sculuccia", des synthés et des cymbales s'ajoutent sans dénaturer.

Merci vraiment, cela valait vraiment le coup ! Même si I MUVRINI actuellement fait preuve d'une belle stabilité en termes d'effectif, l'impression de "trop" perdure. Si l'on n'est pas (plus) fan, il faut creuser pour garder l'étincelle mais à chaque fois qu'on la retrouve, on sait pourquoi on le fait.

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   MARCO STIVELL

 
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- Alain Et Jean-françois Bernardini (chant)
- Stéphane Mangiantini, Jean-françois Luci (chant)
- Micky Meinert (guitares, charango, bouzouki, mandoline)
- César Anot (basse)
- Thomas Simmerl (batterie)
- Achim Meier (piano, claviers)
- Loïc Taillebrest (cornemuses, flûtes)
- Jens Carstens (percussions)
- Mai Pesce, Trio Soledonna (chorale sur 17)
- Canturia Di Tagliu-isulaccia (chorale sur 17)


1. Move
2. Guarda U Celu
3. Portu In Core
4. Arcubalenu
5. Eo-tù-noi, Avà
6. In Terra Sacra
7. Missiva
8. In Faccia
9. En 2043
10. Innò
11. Pè Guarisce
12. Protestsong
13. La Mamma
14. Testimone
15. O Bella Ciao
16. U Paradisu
17. Padre Nostru



             



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