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I MUVRINI - Live Olympia 2011 (2011)
Par MARCO STIVELL le 4 Janvier 2012          Consultée 5447 fois

Un live qui paraît après deux albums consécutifs, pour I MUVRINI ça ne s'était pas vu depuis, fiouuu dix ans. A l'époque, c'était même trois albums consécutifs, mais quoi qu'il en soit, on n'en est pas encore à un après chaque album, comme Jean-Jacques Goldman, à tort ou à raison. Mais c'est vrai qu'un passage à l'Olympia, ça se fête. Et on le fête doublement, puisque le disque est double. Ca, ça ne s'était pas vu depuis, fiouuu... vingt ans. Putain, vingt ans !

Il y a vingt ans, I MUVRINI sortait A Voce Rivolta, album certes devenu un peu fantôme dans sa discographie puisqu'il n'a pas été réédité, et pourtant c'était de la sacrée bonne musique, en préambule des vrais chefs-d'oeuvre que sont Noi et Curagiu. De ce fait, les concerts étaient articulés autour de la sacrée bonne musique, et il y avait plein de surprises. En 2011, les concerts sont toujours très bons, mais c'est comme si I MUVRINI n'avait jamais eu de passé. Je m'en suis souvent plaint depuis Alma, je crois que ce ne sera jamais autant le cas qu'ici. Regardez-moi cela, un disque double live, et les frères Bernardini se sont arrangés pour nous décevoir plus que nous émouvoir. Enfin je dis "nous", ce sera plutôt "moi" car les autres fans seront ravis, moi c'est vrai que j'en ai assez. Les 500 Choristes et Gioià c'était encore très beau, mais vous enlevez la moitié de ce dernier présente à ce concert et celui-ci titube ou s'écroule. C'est tout à fait louable de la part du groupe de défendre son dernier bébé et d'articuler sa prestation autour de lui, mais quand même... En dehors des deux trois extraits on va dire "symboliques" du disque avec les 500 Choristes, ils se sont arrangés pour nous faire la copie conforme du précédent live en termes de set-list. "Quandu Senterà", "Alma", "Le Temps Qu'il Fera"... Si on ne commence pas à les connaître... Et d'avant ? Ha ha vous n'y pensez pas. "Di", "Di Quale Si l'Amore", "A Voce Rivolta". Point. Si c'est pas du symbolique là aussi, le minimum syndical vraiment. Vous allez me dire, il aurait fallu un troisième CD pour plus de surprise, et vous avez raison, deux c'est déjà trop beau.

Seulement voilà, je ne crois pas avoir déjà réussi à me mécontenter d'un album autant que ce que le groupe a mis dedans pour nous satisfaire. Pour certains fans, ça ne les dérange peut-être pas que I MUVRINI renie son passé. Mais plus le temps passe et plus on a de mal à s'y faire. Tout comme dans le fait de dire que ce concert vaut avant tout pour le spectacle, et non la musique. Cela fait partie des points positifs de l'ensemble car on sait que Jean-François est, en plus d'être un showman, une personne dont les mots seuls peuvent faire naître les larmes sur nos visages, mais qui, et ça on l'oublie trop souvent, peuvent nous faire rire également. Et je remercie le groupe d'avoir pour une fois conservé les sketches si précieux entre les chansons. Jean-François avec son carnet, le type même de personnage qui ferait changer l'avis de beaucoup parmi ceux (pour ne pas dire tout le monde) qui voient les corses comme un peuple replié et belliqueux. Sa "Conférence de Presse" et son "Dicocorse" ont le pouvoir, autant qu'un ancien "must" des Inconnus, d'ajouter une forte dose de couleurs éclatantes là où s'étend un noir et blanc maussade. Et ses autres textes, plus solennels mais tout aussi profondément humains (au hasard, "Feminile" en hommage à toutes les femmes du monde, ou l'hommage à Vincent Franchini), continuent de nous émouvoir. Encore une fois, c'est ce que je retiens principalement de cette prestation.

Même musicalement, celle-ci n'a pourtant pas à rougir tant que ça. Certes, Alain semble en meilleure forme vocale que Jean-François. Et puis il y a cette idée pour le moins saugrenue de reléguer Loïc Taillebrest à tout sauf la cornemuse qui a pourtant laissé cette marque indéfectible dans la musique du groupe (...par le passé...). Cela permet en revanche de faire revenir l'accordéon de plus belle et de prouver le talent de Loïc, qui partage ce noble instrument avec Achim Meier. Du coup la cornemuse, on l'entend sur deux titres, dont l'un à propos duquel vous ne devez guère douter. Le violon de Laurence Dupuis est toujours présent, un autre bon point pour le groupe qui sait faire sonner les instruments acoustiques et mettre en valeur de jolis minois. Le batteur Thomas Simmerl ne déçoit guère par rapport à ses prédécesseurs, j'ai même envie de dire "au contraire". Quant à Mickey Meinert il possède une personnalité décidément bien affirmée, que ce soit à la guitare ou la mandoline. Là on se rassure, les frères Bernardini savent s'entourer.

Les bonnes idées ne manquent pas au cours de ce live, la preuve avec l'écho sur la voix d'Alain pour "Alma", les nombreux fonds musicaux derrière les textes et qui nous renvoient aux fameux concerts d'il y a vingt ans... Même si on commence à bien connaître la plupart des chansons hors-Gioià, certaines ont quand même été retouchées... Quand même ! "Fate" en est le plus bel exemple, ou comment transformer un slow en une ballade variété au piano Fender Rhodes et dans un autre rythme, une idée chic ! "Amsterdam" est joué plus rapidement et sans perdre haleine, c'est plutôt nous qui perdons le fil, tant mieux. Les enfants chantent les paroles en français sur "Le Temps Qu'il Fera", bientôt ils la chanteront entière si ça continue ! "Un Ti Nè Scurdà" est fidèle à lui-même, très africain grâce à César Anot qui en profite pour mettre en avant son baolé ivoirien natal. Notons également les trois inédits, en premier lieu l'instrumental traditionnel festif "Quadrigliu" qui est le second titre sur lequel joue la cornemuse. "Qui Sin'a l'Umanita" est une ballade désormais traditionnelle pour I MUVRINI, on reconnaîtra assez facilement l'enchaînement d'accords exactement similaire à celui de "Di", avec la batterie que ce dernier ne possède plus depuis longtemps. Quant à "Gaià", il est assez enthousiasmant de constater que cette sucrerie inachevée lors du tour 2008 est devenue une splendide chanson et la plus belle communion avec un public déjà très présent et chaleureux. Malgré tout, ça manque un peu de "Gioià" et "A la Terre Intera"... non ?

Enfin bon quoi qu'il en soit, malgré le temps qui passe je me sens encore assez fan pour retirer quelques points positifs de ce double live, alors que j'étais parti pour le déprécier. Le jugement final est celui qui se situe dans l'entre deux, à la moyenne, arrondie à l'unité supérieure contrairement au second album de Gabriel Yacoub, car c'est Noël. E viva Corsica !

Note réelle 2,5/5

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Alain Bernardini (chant)
- Jean-françois Bernardini (chant, guitare acoustique)
- Thomas Simmerl (batterie, percussions)
- César Anot (basse, chant)
- Mickey Meinert (guitares, mandoline)
- Achim Meier (piano, claviers, accordéon)
- Laurence Dupuis (violon)
- Loïc Taillebrest (cornemuse, flûtes, accordéon, clarinette)
- + Grand Corps Malade (voix)


1. Gioie Di U Mondu
2. Elli A Sanu
3. Di Quale Si L'amore
4. Agnus Dei
5. Les Avions En Papier
6. Canzona Pè Sarah
7. Duie Lingue
8. Quandu Senterà
9. Ora Sarà
10. Dumande Pè A Gioià
11. Alma
12. Ritrattu Di Vincent
13. Ti Dicu Di Tù
14. Un Ti Nè Scurdà
15. Corsu Di 'baolé'
16. Cunferenza Di Stampa
17. Di
18. Bonafurtuna

1. Quadrigliu
2. Gaià
3. Quand'hè
4. À Voce Rivolta
5. Petite Amazonie
6. Le Temps Qu'il Fera
7. Bombe Et Dicocorse
8. Feminile
9. Fate
10. Amsterdam
11. Una Terranova
12. Tu Seras Un Homme Mon Fils
13. Inseme Si Pò
14. Terra Più Terra
15. Qui Sin'a L'umanita



             



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