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RENAISSANCE - Grandine Il Vento/symphony Of Light (2014)
Par MARCO STIVELL le 12 Décembre 2019          Consultée 1217 fois

Les années 2010 n'ont pas épargné RENAISSANCE, dont l'existence était fragile depuis le milieu des 80's, et qui a tenté de se refaire une santé en 2009, en organisant des tournées de concerts. Au moment où ces mots sont écrits, John Tout, le pianiste et architecte sonore de 1972 à 1980, est décédé en 2015 et l'ancienne parolière Betty Thatcher en 2011. Toutefois, le décès qui affecte le groupe directement est celui de Michael Dunford, en novembre 2012. Le guitariste, victime d'une hémorragie cérébrale, reste l'un des piliers du groupe, plus encore qu'Annie Haslam car il avait fait le lien entre la formation des débuts et la 'classique'.

Grandine il Vento et Symphony of Light, parus en 2013 et 2014 respectivement, ne font qu'un : le deuxième est la réédition du premier, sans titres live mais avec plus d'originaux. Dunford, compositeur exclusif pour les textes venus tous de la main d'Haslam, était encore présent pour la plus grande partie de l'enregistrement. Seul l'émouvant "Renaissance Man" a été ajouté ensuite pour lui rendre hommage, ce que l'on peut décrire d'emblée comme un final émouvant et tendre.

En dehors de Haslam (à qui l'on doit la jolie pochette de 2013) et de Dunford, quatre hommes plus jeunes complètent une formation qui devient pour la première fois un sextette : Frank Pagano (batterie, percussions), David J. Keyes (basse, contrebasse) et deux claviéristes, Rave Tesar – également producteur - et Jason Hart qui co-arrangent les chansons avec Dunford. Leur rôle n'est guère mineur quand on voit l'ampleur des 'arrangements orchestraux mais sans orchestre', ce qui est, là aussi, rare de la part de RENAISSANCE. Les harpes programmées, les cordes-synthé se prêtent pourtant bien à une telle musique, et sur Grandine il Vento/Symphony of Light, ce renouvellement du son représente au moins une qualité constante.

Quant à la qualité des chansons, c'est moins évident. "Symphony of Light" retient bien sûr l'attention dès le départ, avec ses onze minutes révolues. La majeure partie de la chanson évolue grâce à des mélodies épiques, un chant d'Haslam absolument magnifique, des synthés progressifs et guitares acoustiques joyeuses. La basse est mélodique à souhait. Comme au bon vieux temps, le piano révèle des influences latino. Il y a toutefois cette introduction 'classisante' et dramatique, avec la voix lyrique d'Haslam et qu'on ne sait trop comment prendre, qui revient à la fin des 11 minutes ensuite. Au trois quarts réussi, ce pavé se montre aussi parfois un peu brouillon. Le fan de GENESIS sera interpelé grâce à la citation du décollage de "Dancing With the Moonlit Knight".

Concernant les arrangements sympho/lyriques, ils viennent nous surprendre au début de "The Mystic and the Muse", dernier titre de l'édition originale de 2013. Heureusement, sur 7 minutes, la suite nous convainc davantage, partagée entre blues tribal et autres éléments classiques moins pompeux. Sur "Grandine il Vento", Haslam fait quelques jolis pas en italien et ne peut trahir les limites de son âge à travers des notes qui semblent trop aiguës pour elle, jusqu'à cette toute dernière tenue longuement dans le suraigu et qui vient démentir complètement cette impression !

Jusque là au moins, l'esprit acoustique de RENAISSANCE propose de petits bijoux, grâce aux arpèges délicats de Dunford, aux arrangements adaptés : "Waterfall" et ses petites percussions, ses flûtes de pan, ses bruits de nature ; "Porcelain", qui se rapproche du folk-prog 70's avec un refrain pop où les choeurs masculins sont prononcés. On apprécie également la sérénité de "Immortal Beloved".

Toutefois, la durée globale de l'album accuse le coup, que ce soit dans son édition originale ou l'autre, avec des titres redondants ou simplement peu marquants. Dans les moments doux comme les plus enlevés, RENAISSANCE peut avoir ses moments de gloire et d'autres où son inspiration paraît moins forte. Parfois, il y a comme une volonté de rehausser l'intérêt en conviant des personnalités, tel Ian Anderson (JETHRO TULL) qui intervient sur la pop-folk sautillante de "Cry to the World". C'est toujours bon d'entendre sa flûte un brin fofolle, mais c'est tout ce que l'on en retient.

Le duo 'étoilé' de Haslam avec John Wetton (KING CRIMSON, UK) sur "Blood Silver Like Moonlight" est plus émouvant, encore plus quand on sait qu'il s'agit de l'un des derniers hauts faits de ce fantastique musicien avant que lui aussi ne s'éteigne en 2017. Un peu comme Tuscany mais en mieux, Grandine il Vento/Symphony of Light propose son lot de curiosités, avec un son intéressant, des éléments qui perpétuent une gloire lointaine (la voix de la chanteuse, d'excellents musiciens, l'univers féérique et sensible, les arpèges de guitares, de piano), c'est toujours cela.

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   MARCO STIVELL

 
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- Annie Haslam (chant, choeurs)
- Michael Dunford (guitares acoustiques, choeurs)
- Rave Tesar (piano, claviers)
- Jason Hart (claviers, accordéon, choeurs)
- David J. Keyes (basse, contrebasse, chant, choeurs)
- Frank Pagano (batterie, percussions, choeurs)
- Ian Anderson (flûte sur 5)
- John Wetton (chant sur 7)
- Tom Brislin (claviers additionnels sur 8)
- Andy Spiller (arrangements sur 8)


1. Symphony Of Light
2. Waterfall
3. Grandine Il Vento
4. Porcelain
5. Cry To The World
6. Air Of Drama
7. Blood Silver Like Moonlight
8. The Mystic And The Muse
9. Tonight
10. Immortal Beloved
11. Renaissance Man



             



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