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FOLK-ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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- Style : Blackmore's Night
- Membre : Pretty Things/yardbird Blues Band
 

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RENAISSANCE - Scheherazade And Other Stories (1975)
Par MARCO STIVELL le 31 Mars 2012          Consultée 5599 fois

Sixième album. Beaucoup ont fait fort avec ce chiffre. The Dark Side of the Moon (en ne comptant pas les B.O du groupe intéressé), Tales From Topographic Oceans, Starless and Bible Black, The Lamb Lies Down on Broadway, que des albums qui passent ou cassent forcément, comprendre qu'ils ne laissent indifférent personne, les intermédiaires sont quasi-inexistants. Et au milieu de tout cela, RENAISSANCE, bien plus acclamé sur la côte est des Etats-Unis que dans son Angleterre natale, fait son petit bonhomme de chemin, en sortant Scheherazade and Other Stories qui est de l'avis général (du rock progressif) son meilleur album.

Le sixième bébé du groupe prodige est produit par David Hitchcock, producteur également du Foxtrot de GENESIS, et aussi maints CAMEL, maints CARAVAN. Ce qui nous projette déjà un peu dans le mythe. Alors, qu'est-ce que ça va être quand je vous dirai que Scheherazade and Other Stories est le disque le plus conceptuel de RENAISSANCE ? Votre sang de progueux ne fait qu'un tour, et vous avez raison. Si Betty Thatcher signe une fois de plus toutes les paroles, et si Michael Dunford reste le principal compositeur des trois premiers morceaux, lui, Jon Camp et John Tout se partagent plus ou moins également la "Song of Scheherazade". Il convient par ailleurs, à propos de celle-ci, de mettre un terme à certaines rumeurs, car pour une fois le groupe n'a nullement puisé dans le répertoire 'classique', donc pas d'influence du "Scheherazade" de Nikolaï Rimsky-Korsakov qui tienne. Par contre, ses paroles trouvent bien sûr leur inspiration dans les fameux Contes des Mille et Une Nuits.

La première face propose trois pistes, dont une de dix minutes. Cette dernière, "Trip to the Fair", ouvertement dédiéé à l'union de Annie Haslam et du célèbre Roy Wood (entre autres membre fondateur de l'ELECTRIC LIGHT ORCHESTRA), est à ce titre une bien curieuse façon de célébrer un mariage. Après une intro au piano désormais classique pour RENAISSANCE, des "Aaah" éperdus viennent nous surprendre, et de nombreux sons de claviers (précisément piano, orgue, célesta et clavecin) se succèdent au cours de cette pièce en étant tout comme les autres instruments, et la voix d'Annie, confinés à une sorte de psychédélisme ambiant. Comme lorsqu'une fée un brin séduisante vous convie à son univers très contrasté. Mais la sauce prend très bien, du fait de cette richesse à laquelle le groupe nous a lui-même habitués depuis Ashes Are Bruning. "The Vultures Fly High" continue dans une veine prog-psyché avec rythmique assénée (et excellente prestation de Terence Sullivan) et dans le même goût, en nous offrant un détail non des moindres, la première utilisation par John Tout d'un synthétiseur : l'Elka très en vogue à l'époque. "Ocean Gypsy" enfin apporte plus de sept minutes d'un folk paisible auréolé d'un superbe refrain (choeurs à l'appui), d'un Elka marin et d'un piano très romantique. Notez que BLACKMORE'S NIGHT, l'escapade folk de Ritchie Blackmore et de sa femme Candice, reprendra ce morceau à loisir.

Vous devez donc l'avoir compris en bons progueux que vous êtes, le plat de résistance de l'opus, malgré les qualités de la première face, c'est irrémédiablement la seconde. Comme YES, GENESIS et tant d'autres classiques, RENAISSANCE nous propose enfin sa fresque de plus de vingt minutes. Il est toujours difficile de savoir comment différencier les sous-parties de cette "Song of Scheherazade", où elles s'arrêtent particulièrement. Même les compositeurs ont eu du mal à s'entendre sur les crédits, tant ils se sont empruntés des thèmes les uns les autres, c'est dire ! Néanmoins, on sait que les compositions des parties chantées sont dues à Michael Dunford (la "Finale" reprenant un des thèmes du début), l'ouverture justement appelée fanfare (car le groupe s'est encore entiché d'un orchestre !) à John Tout et le merveilleux et fragile "Love Theme" à Jon Camp. Les trois compositeurs se sont au moins entendus en co-signant les "Festival Preparations" qui semblent être l'interlude nocturne, où les cordes se font grelottantes, les vents ébourriffés et un emballement musical qui fait que l'on a bien du mal à reconnaître le style de RENAISSANCE. Tout aussi recommandables sont ce "The Betrayal" rocambolesque avec couches de cordes, cuivres et xylophones pendant que le groupe joue, ce "The Sultan" avec ses instruments à vent guillerets, cette "Fugue for the Sultan" de John Tout assez humoristique, l'effet 'ragtime' de "The Festival" et, bien sûr, ces montées pianistico-orchestrales disséminées ça et là.

Le succès de cet album auprès de la sphère progressive est pleinement mérité. Malgré ma préférence pour Turn of the Cards, je ne peux que m'inscrire dans le mouvement d'acclamation que l'on adopte obligatoirement à la suite de l'écoute d'une telle pièce d'orfèvre.

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   MARCO STIVELL

 
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- Annie Haslam (chant)
- Terence Sullivan (batterie, percussions)
- Michael Dunford (guitares acoustiques)
- Jon Camp (basse, chant)
- John Tout (pianos, orgues, clavecin, synthétiseurs)
- + Orchestre


1. Trip To The Fair
2. The Vultures Fly High
3. Ocean Gypsy
4. Song Of Scheherazade



             



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