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RENAISSANCE - A Song For All Seasons (1978)
Par MARCO STIVELL le 28 Août 2012          Consultée 4831 fois

En cette année 1978, beaucoup de groupes 'dinosaures' du courant progressif se sont dirigés vers des horizons plus pop, au point que cette période représente le début d'un véritable cauchemar pour les amateurs du genre dominant du rock de cette décennie. Pourtant, certains de ces groupes arrivent encore à faire des concessions, autant à cette musique dont ils ont si bien porté l'étendard qu'à la nouvelle. RENAISSANCE est de ceux-là, il arrivera même à convaincre encore la plupart des auditeurs qui écouteront ces nouvelles prouesses, quel que soit leur camp.

Avec A Song For All Seasons, son huitième album original, le groupe propose une fusion pop-progressive comme il y en a tant à cette époque, mais tout en jouant sur les extrêmes. On trouve ainsi au milieu de nombreux titres courts (quatre minutes en moyenne), deux longues pièces de dix susceptibles de ravir les afficionados du RENAISSANCE classique. "The Day of the Dreamer" et "A Song For all Seasons", sans rien apporter de réellement nouveau au genre, répètent la formule des passages acoustiques planants intercalés avec les autres plus retentissants (lents ou rapides) où brillent la rythmique forte Sullivan/Camp et l'orchestre. Annie Haslam fait encore des prouesses vocales, John Tout garnit le tout de quelques synthés parfois saturés comme sur la dernière chanson, et Michael Dunford (aidé par Camp) tient pour la première fois la guitare électrique, bien que n'officiant pas encore en lead. Si le titre “A Song For All Seasons” justifie à lui seul le contenu de son texte, il faut rapprocher celui de “The Day of the Dreamer” d'une poésie très sentimentale, à l'image de nombreuses autres chansons d'amour du disque. Ces deux longues pièces sont des perles rassurantes sur la capacité du groupe à fournir des idées audacieuses dans un contexte des plus défavorables (remember the punk).

Mais, à côté de cela, RENAISSANCE a tout autant mis l'accent sur des sucreries beaucoup plus directes, concises, pour ne pas dire pop. Si l'on prend le cas des chansons interprétées par Jon Camp seul (il y en a deux, une première !), “She is Love” avec son accompagnement de piano et d'orchestre uniquement peut même renforcer une impression désagréable (pour un progueux) d'avoir affaire à de la variété. Pourtant, bien que les deux tiers du groupe soient absents, c'est une chanson plutôt jolie. “Kindness (at the End)” en revanche, s'inscrit directement dans la lignée des “The Sisters” et autres bijoux mélodiques du groupe façon slows -avec de grandes envolées rythmiques ceci dit-, d'une densité avenante. Comme sur une ou deux autres chansons pop de ce nouveau disque, la basse de cet excellent musicien ressort très fortement, mais les claviers de John Tout et la guitare électrique constituent un autre très bon point.

Plus simples mais toujours belles, “Opening Out”, “Closer Than Yesterday” et “Back Home Once Again” -qui a illustré une série télévisée, The Paper Lads- sont d'autres exemples de la maîtrise d'une ambiance mélancolique et hivernale dans un registre pop. Le Royal Philharmonic Orchestra joue de manière mesurée, faisant comme d'habitude intervenir des cordes langoureuses et cuivres pétaradants, dans le ton des chansons. Et puis il y a LE tube de la carrière de RENAISSANCE, le fameux “Northern Lights”. Efficace certes, mais dans combien de tubes pop anglais de l'époque entendrez-vous une basse aussi présente ? Ce morceau, sans doute honteux lui aussi pour mes amis progueux puristes, fait évidemment penser à un autre groupe à chant féminin plus que très en vogue à l'époque : ABBA. Mélodiquement, jusque dans les harmonies vocales d'Annie Haslam, on peut apprécier cet hommage classieux aux cousins suédois.

Si RENAISSANCE n'avait absolument pas à rougir (j'ai envie de dire lui non plus) en cette année 1978, A Song for all Seasons est hélas son ultime grand succès et dernier album à proposer ce son, ou devrais-je dire cette identité qui lui était jusqu'alors si propre, avant d'autres expériences qui diviseront encore plus.

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   MARCO STIVELL

 
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- Annie Haslam (chant, choeurs)
- Jon Camp (basse, pédalier basse, guitares, chant, choeurs)
- Michael Dunford (guitares)
- Terrence Sullivan (batterie, percussions)
- John Tout (claviers)
- + The Royal Philharmonic Orchestra


1. Opening Out
2. The Day Of The Dreamer
3. Closer Than Yesterday
4. Kindness (at The End)
5. Back Home Once Again
6. She Is Love
7. Northern Lights
8. A Song For All Seasons



             



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