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SUROîT - La R'visite (2017)
Par MARCO STIVELL le 17 Décembre 2019          Consultée 1764 fois

L’album-anniversaire est une vieille tradition. Toutefois, rares sont les groupes au Canada qui peuvent à la fois célébrer un grand âge (40 ans en l’occurrence) et figurer dans la liste des plus anciens du pays encore en activité.

SUROÎT décide donc de publier un album qui reprend ces quatre décennies, avec l’intelligence de n’omettre aucune publication (excepté l’hommage à LA BOLDUC), quitte à ce qu’un seul morceau en soit tiré parfois. Ce qui, dans le cas du dernier en date, Bercer l’Amer (2014), est plutôt logique vu sa sortie encore très récente, mais cela concerne également d’autres albums plus ciblés, comme le live-studio Bootleg (1998, avec "Matelot" pour extrait) ainsi que le concert à l’Anglicane de Levis (2005, dont la reprise du traditionnel "Coupons le gui" était le final). Une fois sélectionnés, ces titres sont tous réenregistrés, simplement, ou réarrangés avec un peu plus de marque, tel "Homme de mer".

Mieux que cela, et ce n’est pas un cadeau négligeable, loin s’en faut : ils sont remis en boîte avec presque tous les membres qui ont un jour fait partie de SUROÎT ! À de rares exceptions comme Pierrot Deraspe, l’un des trois fondateurs du groupe Madelinot, tous figurent comme invités plus ou moins réguliers au cours de cette belle quinzaine de morceaux, même le regretté Alcide Pain-chaud, dont on peut entendre une ou deux phrases prononcées lors d’un documentaire télévisé en introduction de "Mystificoté" (extrait de Suroît, 1993).

Bertrand Deraspe, dernier des trois fondateurs, chante et joue du violon sur cette toujours appréciable "Pointe-aux-Loups", morceau le plus enraciné et carte de visite de la formation-phare des îles de la Madeleine. C’est un splendide clin d’œil au tout premier album de 1977, distribué en vinyle seulement, comme "L’enfant de la débauche" tout aussi chaleureux, avec arrangements gospels, orgue ronflant, trompettes solistes, et surtout le concours vocal d’Eloi, Alexandre et Jona-than, les trois fils d’Alcide Painchaud. De quoi transfigurer une chanson intimiste et enregistrée en acoustique à la base.

Pour sûr, Bénard, Leblanc et Longuépée, le noyau dur des habitués depuis une trentaine d’années, se montre plus que généreux. André Cummings n’étant plus membre officiel pour l’heure et outre les siennes, la batterie passe en diverses mains comme celles d’Olivier Beaulieu très remarquable sur "L’enfant de la débauche", et bien sûr celles du "nouveau" Gabriel Arseneau qui intervient sur "La lianne", extrait bien choisi et ensoleillé de l’album Ressac (1996).

Parmi les autres invités "extérieurs", le multi-instrumentiste Alexandre Richard (solo d’accordéon sur le même titre) du groupe BODH’AKTAN dont vous a si bien parlé Gegers encore récemment ; la star internationale de la vielle à roue Gilles Chabenat, natif d’Auvergne, France, pour un duo formidable avec la cornemuse de l’ancien "metalleux" de SUROÎT, Luc Bourgeois le temps d’un "Tour du monde" (Ressac, encore) ; ainsi que le joueur de pedal-steel Dimitri Lebel-Alexandre (TIRE LE COYOTE, Angel FORREST…) sur un "Vive la rose" de toute beauté.

Roger Aucoin, membre de la fin des années 70 et parti depuis longtemps avant l’année 1989, où cette chanson a été enregistrée, vient y prêter sa voix. C’est toujours un bonheur d’entendre les Madelinots reprendre de vieilles chansons traditionnelles francophones, galantes et aventureuses, avec la même force que MALICORNE ou TRI YANN, mais différemment ; une touche unique, très acadienne. Même constat pour "Coupons le gui" version blues-rock fiévreux, et "Si l’amour prenait racine", extraite de la cassette du même nom (et que je cherche désespérément à acheter !) parue en 89, où Michel Leblanc, autre invité pour l’occasion, figurait déjà bien lui par contre !

Et puis il y a toutes ces magnifiques ballades de marins et sonnantes dans nos têtes, que l’on soit insulaire ou non. "Le tour du monde", "Le Marie-Carole", "Homme de mer" dans une nouvelle version en valse folk, toutes proviennent d’époques différentes mais sont unies par le son, l’esprit celtique aussi bien que les voix de Félix Leblanc et Henri-Paul Bénard. La toute fin du disque, avec son chœur a cappella venu du grand large, est fantastique, quoique court.

L’arrangement jig acoustique des "Filles de la Rochelle" (Suroît 1993) sont brillants, "Mystificoté" parvient à être proche et différent du son de l’époque, le solo de violon de "L’alambic du Père Martin" est époustouflant (avec Gabriel Bourque, claviériste et architecte sonore au moment du merveilleux album Prends le Temps, 2002), gros coup de chœur aussi pour "Mets d’la danse à tes semelles", un des meilleurs extraits de Mi-Carême (2009)… En bref, c’est un bonheur absolu, un disque loin d’être superflu, à avoir dans sa collection !

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   MARCO STIVELL

 
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1. Mets D'la Danse à Tes Semelles
2. La Lianne
3. Matelot
4. Le Tour Du Monde
5. Léo
6. L'alambic Du Père Martin
7. Si L'amour Prenait Racine
8. Salut Pee-wee
9. Les Filles De La Rochelle
10. Le Marie-carole
11. La Pointe-aux-loups
12. Mystificoté
13. Coupons Le Gui
14. Vive La Rose
15. L'enfant De La Débauche
16. Homme De Mer



             



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