C’est quasiment le dernier groupe de Southern Rock, canal historique. 45 ans de carrière, des départs, des retours, des décès, des fâcheries, des réconciliations, des albums qui font partie de la légende, des morceaux qui sont dans le patrimoine US ("There Goes Another Love Song", "Green Grass & High Tides", "Knoxville Girl" et "Freeborn Man"…). Certes le line-up du groupe a évolué même s’il reste encore deux membres fondateurs Henry Paul (guitares, chant) et Monte Yoho (batterie, percussions) et la participation de Billy Crain, guitariste invité, et spécialiste des aller-retour dans le groupe.

Voici donc le successeur à It’s About Pride qui (le temps passe vite) est sorti en 2012, et comme il est encore meilleur, c’est une sacrée bonne nouvelle ! La Dixie Highway était une route qui reliait à l'origine Chicago à Miami. Première artère vitale entre le Midwest et le Sud elle a été remplacée à la fin des années 1920 par le réseau routier américain. Des fragments de cette route existent toujours en Floride, en Géorgie, au Tennessee et en Ohio, comme des échos de son riche passé symbolique. Le groupe qui vient de Floride, a vu dans cette route un message subliminal entre Miami et Chicago, la cité du blues.

Dès la première écoute on retient le son des guitares - ouf ils ont gardé trois guitaristes -, et aussi l’autre caractéristique du groupe, les harmonies vocales, sont bien présentes également. Cela suffit-il pour en faire un bon album ? Affirmatif mon général, un putain de bon album, un vrai de vrai qui sent bon les cavalcades électriques et pas du tout la daube infâme que certains osent produire. Vous voulez des noms ? Les imposteurs de BLACKFOOT et MOLLY HATCHETpar exemple. Et puis un album qui débute par "Southern Rock Will Never Die" c’est un peu la classe non ? Avec un passage en revue/hommage des grandes figures disparues des SNYRDKY, du CHARLIE DANIELS BAND et du MARSHALL TUCKER BAND, le tout ponctué de nombreux chorus qui nous transportent aux temps glorieux.

Après on s’inquiète un peu du nouvel enregistrement d’un de leurs anciens morceaux : "Heavenly Blues" qui n’apporte pas grand-chose de neuf, mais le titre "Dixie Highway" balaie les derniers doutes et les guitares ont un arrière- goût ALLMAN particulièrement convaincant. Et la touche country de "Over Night From Athens" ramène aux fondamentaux du groupe. Henry Paul chante le plus souvent de sa voix rocailleuse passée au bourbon mais Dave Robbins son compère de Blackhawk, qui a intégré le groupe, évolue dans un registre plus doux qui évoque le STEVE MILLER BAND, un bon solo d’orgue s’ajoutant aux guitares qui se taillent toujours la part du lion.

"Rattlesnake Road" est un peu faiblard, le style motard ne convenant pas vraiment au groupe, mais "Showdown" remet les guitares en évidence, alors que "Wind City's Blue" ressuscite brillamment une démo des seventies. Et l’album se termine par "Macon Memories" hommage à la ville des Allman, au label Capricorn, et au plus grand groupe que le Sud a engendré, les ALLMANN BROTHERS. Là où tout a commencé !

L’ensemble est supérieur à It’s About Pride, avec une forte volonté de renouer avec ce qui fait l’essence du southern-rock à la OUTLAWS. Aussi, c’est une énorme réussite, peut-être le chant du cygne du groupe qui ne fera que quelques concerts aux USA en 2020. En tout état de cause, les OUTLAWS savent encore produire du southern-rock haut de gamme !