La sortie de l’album It’s About Pride en 2012 nous avait redonné de l’espoir. Les renégats de Floride bougeaient encore et bigrement bien. Comme tous les groupes qui ont dépassé leur quarante années d’existence, ils ont eu des malheurs, avec les décès de plusieurs membres (Hughie Thomasson, Billy Jones et Franck O'Keefe), les nombreuses disputes entre Henry PAUL et Hughie THOMASSON entraînant des aller et retour, l’arrivée puis le départ de Billy CRAIN, bref une histoire compliquée et encore, je vous épargne les groupes plus ou moins dérivés de la formation originale comme GHOST RIDERS ou BLACKHAWK.

De nombreux groupes, face à ses situations y perdent leur musique, leur légitimité, leur âme. Pourtant les deux derniers membres fondateurs survivants Henry Paul et Monte Yoho ont persévéré, remonté un groupe avec Chris Anderson (lead guitar & vocals), Randy Threet (bass & vocals) Dave Robbins (keyboards & vocals) et Steve Grisham (lead guitar & vocals) avec toujours trois guitares et l’ajout de claviers.
Certes le combo se produit moins souvent en concert et reste le plus souvent dans sa Floride natale, mais c’est l’un (le seul ?) des rares groupes "historiques" de southern-rock à continuer d’entretenir la flamme. Le fondateur du groupe, Henry Paul déclare "Je veux que les gens écoutent cet album et assistent à notre concert pour qu’ils se rendent compte que les Outlaws sont toujours là. Notre objectif est de rassembler les fans et ramener le groupe sous les projecteurs."

Et on peut dire que c’est réussi tant ce double album live est riche et puissant. Certes il contient quelques hits incontournables comme "There Goes Another Love Song", "Ghost Riders", "Green Grass & High Tides Forever" et "Freeborn Man", mais aussi plusieurs extraits de It’s About Pride, démontrant superbement que le groupe n’est pas qu’une vieille machine qui ne sait que mouliner ses vieux tubes
Ainsi quand la cavalcade furieuse des guitares déboule dans "Hidin’ Out In Tennessee" on ne sait plus si ce titre est ancien ou récent tant il est intemporel dans la vie des Outlaws. Henri Paul qualifie sa musique de "redneck hippie rock" et finalement c’est une bonne définition, tant les influences country sont évidentes (le côté redneck), mélangés avec l’imagerie des groupes de southern-rock, et en premier lieu ce mur de guitares que nous retrouvons pour notre plus grand bonheur tout au long des plages. Avec ce petit plus qui caractérise le son du groupe, à savoir les harmonies vocales qui sont toujours très présentes et efficaces.

Ce double live récent est un vrai bonheur, il nous permet de retrouver un des groupes fondateurs du southern-rock aux côtés de l’ALLMAN BROTHER BAND, LYNYRD SKYNYRD et le MARSHALL TUCKER BAND, en pleine forme avec un line-up hyper performant (je nous vous fais le curriculum vitae des deux autres gâchettes Chris Anderson et Steve Grisham mais il est long comme un jour sans pain). Et quel plaisir de taper du pied sur "Knoxville Girl", "Hurry Sundown" avant de terminer sur "Green Grass & High Tides Forever" et "(Ghost) Riders In The Sky".

Les hors la loi ont survécu, échappant aux sheriff et aux Indiens, surmontant les règlements de compte à OK Corral, ils proposent un panorama magnifique de leur carrière en démontrant qu’ils ont toujours une belle et nouvelle histoire à raconter.