La bombe Songs for Jane a eu les conséquences que l'on voit : plus de dix millions de copies vendues de par le monde, la super notoriété devient pour les membres du groupe le stardom mondial. Des superstars, en un seul album et quelques singles, de quoi faire vriller les egos ! Celui d'Adam Levine n'y résiste pas et nous voici avec une pop star sur les bras ! Toujours est-il que le groupe a tourné pendant plus de trois ans non stop, ouvrant pour les plus grands comme les ROLLING STONES. Epuisé, le batteur Ryan Dusick jette l'éponge, remplacé par Matt Flynn. Au total, ce sont cinq longues années qui séparent ce deuxième album du premier. Levine l'annonce comme plus dansant que le premier, ce qui n'est pas pour me rassurer !

On ne change pas une formule qui fonctionne à donf, et ce sont donc à nouveau cinq singles qui accompagnent l'existence de ce nouvel opus. It Won't Be Soon Before Long sort donc en 2007, "plus sexy" ainsi que l'a décrit Adam. Ouais, ça fait peur comme qualificatif musical. "Makes me Wonder" est chargé de monter dans le billboard, une espèce de blend de pop et d'électro funk, on ressent certes à nouveau l'influence de JAMIROQUAI, le refrain est efficace. La vidéo parle d'elle-même, Levine a complètement vrillé, mais le succès est incontestable, c'est un numéro un.

"Wake Up Call" poursuit la quête de réussite des 5 bordeaux. Ce titre plus original et intéressant que le premier à mon sens, même si je trouve parfois la voix nasillarde de Levine stressante, passe non pas inaperçu mais ne monte qu'au 19ème rang du billboard. La suivante "Won't go Home Without You" rappelle "Every Breath You Take" de POLICE avec sa basse obsédante, tout ceci sonne pop sans réelle émotion particulière. Allons bon, nous voici avec RIHANNA en featuring sur "If I Never See Your Face Again" - les rapports avec les femmes sous tous les angles. Je suppose qu'un tel R'n'B s'avère efficace en boîte, mais à l'écoute c'est surproduit et impersonnel. Une 51ème place, c'est pas l'extase. On termine avec les singles : le slow "Goodnight Goodnight" où la voix de canard de Levine ne fait vraiment pas le poids.

On retrouve l'influence de Lenny KRAVITZ sur "Little Of Your Time" avec une ambiance générale détendue du gland, mais "Nothing Last Forever" est probablement le meilleur titre hors singles. Il eût d'ailleurs été judicieux d'en faire un. Il y a un côté dramatique dans cette petite course amoureuse. Le reste n'a rien de bien remarquable, même si on reste dans une moyenne acceptable : le slow mainstream "Back At Your Door" propose de jolies variations mélodiques qu'on associera plus à KRAVITZ ou D'ARBY qu'aux BEATLES. Il y a encore de mignonnes lignes mélodiques sur "Better That We Break" mais seul le bridge du pseudo funk "Kiwi" est à retenir. "Not Falling Apart" nous renvoie à nouveau vers POLICE et on est un poil rock sur la dynamique "Can't Stop". Rien de fou.

Si j'excepte le chouette "Wake Up Call" et l'historique "Makes me Wonder", le reste n'a rien de bien phénoménal. Tout ceci est certes magnifiquement produit mais nous avons visiblement baissé la moyenne d'âge des auditeurs ainsi que l'aspect rock de leur musique. L'avenir nous dira quelle direction va prendre le groupe qui écoule plus de 3 millions de cette production, plus de 3 fois moins que le premier. Le melon, ça n'aide pas ! La note est à la hauteur de ce chiffre de vente, avec un peu de générosité.