La situation a changé in extremis depuis le dernier album en date, grâce au succès inespéré de "Move Like Jagger", rapidement ajouté à la liste de titres en bonus de toutes les rééditions. Une carrière de pop star tient à peu de choses finalement. Mais Adam ne fait pas les choses à moitié et intègre le premier 'prestigieux' quatuor de profs de The Voice USA en 2011 avec Ceelo GREEN, sa pote Christina AGUILERA, et le country man Blake SHELDON. De quoi filer de l'urticaire à tout mélomane qui connaîtrait un tant soit peu l'histoire de la musique populaire américaine. On le voit aussi faire l'acteur dans "American History X". Rarement, on aura vu un type aussi amoureux de sa propre image. Bref, c'est la vitrine de MAROON 5, impossible de l'éviter. Et nous voici avec Mutt Lange pour cette nouvelle offrande que le chef voit comme 'plus pop que jamais'.

Comme à l'accoutumée, quatre singles sont extraits de ce troisième album. On entend "Payphone" avec en featuring le rappeur Wiz KHALIFA pour la première fois dans le cadre de l'émission The Voice. Ca vous pose un groupe. Les masses djeuns n'en ont cure et le titre se fraye un passage jusqu'à la deuxième place du billboard. Ok. de la pop à la sauce R'n'B où l'ubique tatoué joue tous les rôles dans la video – sacré budget - . Médiocre. Le single suivant envoie une rythmique rocksteady, des "Houhou" trop racoleurs pour être honnêtes. Pas terrible mais "One More Night", atteint la première place du billboard neuf semaines durant, c'est suffisamment rare pour être signalé, surtout dans la division pop-rock, même si c'est beaucoup dire.

"Daylight" offre dans son refrain quelques intonations agréables à la COLDPLAY, mais ça reste tout sucré, tout mainstream. Moins fort toutefois puisque seule la position 19 sera atteinte. Enfin, nous achevons le tour des singles avec "Love Somebody" qui ne sort qu'en 2013, longtemps après le momentum de l'album. De la dance pop sans réel relief, avec toujours cette voix trop fluette de Levine à mon goût. Le moins qu'on puisse dire est que cette moisson de singles n'a rien de bien flamboyant. Certes, le succès est là, mais on s'approche doucement de la variété.

Pour le reste, la nicotinée "Lucky Strike" présente quelques aspects électro. Hélas, les "ho ho ho" ruinent toute tentative de qualité comme sur "The Man Who Never Lied". On note le rythme à la POLICE de "Lady Killer", le piano solitaire de "Sad", composée par Valentine, pas vilaine mais qui manque de fond. Il y a l'électro funk "Doin Dirt", alors que les gimmicks propres au groupe sont présents sur "Fortune Teller", de l'électro mâtiné de pop, avec une gratte à la Robert Smith. L'entêtante "Tickets" est plus réussie, avec quelques aspects funk empruntés à JAMIROQUAI, qui reste une influence évidente. Enfin, "Beautiful Goodbye" est mignonette.

L'album, sans être éreinté, n'est pas adoubé par les critiques qui ne lui donnent pour la plupart qu'une note médiocre. Mais 3 millions d'exemplaires s'en vendent de par le monde, tout comme ses aînés. La place de MAROON 5 est désormais celle d'un des cadors de la musique des années 2010, il n'y en a pas des masses. C'est comme ça, qu'on aime ou pas il faut l'accepter. Artistiquement cela dit, voici à mon sens leur offrande la plus médiocre, de la dance avec quelques relents pop même pas rock. C'est faible, et les singles sont à la traîne.