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Lindsay ELL - Alone (2009)
Par MARCO STIVELL le 27 Juillet 2020          Consultée 841 fois

Pour résumer le contenu de la chronique précédente, la jeune guitariste-chanteuse Lindsay ELL est encore peu connue en 2008 lorsqu'elle sort son premier album, Consider This. Protégée par Randy Bachman (The GUESS WHO) qui produit l'oeuvre déjà révélatrice de son talent, publiée ensuite par une major (Fontana), engagée par Buddy GUY pour ouvrir certains de ses concerts, tout cela ne suffit guère pour permettre le décollage de la carrière de cette demoiselle.

Elle enchaîne pourtant et fête ses vingt printemps avec un deuxième disque l'année suivante, Alone (2009), autoproduit et distribué en circuit indépendant. Lui comme Consider This sont aujourd'hui devenus introuvables, retirés de la commercialisation et sans espoir de réédition en CD. Le tournant vers les années 2010 amène son lot de changements pour Lindsay ELL, et pour tout le monde désormais, sa véritable carrière discographique ne commence qu'en 2013. Heureusement, on peut trouver ces deux premiers bijoux sur au moins une plateforme de téléchargement légal !

Si on aime Lindsay ELL, Alone et Consider This sont deux passages obligés, même si vraiment à part dans sa carrière, plus exigeants que les autres. Consider This était diversifié, usant d'arrangements pop-folk massifs tout en conservant une touche artisanale, un son légèrement étouffé qui faisait son charme et qui (encore aujourd'hui) s'éloigne des futures années 2010 pour la Canadienne, aux productions très "grand public". Alone, lui, est un disque résolument calme, d'essence acoustique !

"Constantly Be" est une ballade blues, exergue splendide pour cette musique dont Lindsay ELL est fan depuis l'enfance. Léchée, indubitablement avec cette mélodie fine, ce violoncelle et ces choeurs suaves, éléments constants de ce deuxième album. La batterie joue avec des balais, chose que l'on retrouve plus loin sur "Shut Up and Sing", plus axée smooth jazz, avec Fender Rhodes et splendeur.

Des chansons d'amour comme "Might as Well", "Constantly Be" oscillent entre différents sentiments passionnés, la fidélité, la culpabilité. Et toujours, Lindsay ELL les chante d'une manière si belle, si fragile, si "habitée" que c'est un argument en faveur de ce disque à lui seul, sachant qu'elle réalise tous les choeurs elle-même cette fois-ci. Contrebasse, batterie lente binaire et lo-fi (bas volume) contribuent à cette chaleur, cette élégance, d'une manière différente que le disque précédent.

C'est comme la guitare. Nous n'en avons pas parlé jusque là car la grande surprise ici, c'est d'entendre Lindsay ELL se limiter à quelques rares arpèges d'un point de vue électrique, sans distorsion ni autres effets, pour se concentrer sur la 6-cordes folk. Ses interventions y sont plutôt mélodiques, soulignant les couplets et refrains intelligemment, autre bon point de ce disque. On a quand même droit à de très jolis solos, d'une simplicité parfois enfantine, sur "Constantly Be" ou "Fallen House".

À côté de cela, "Hit em When It Hurts" distille une bonne énergie au parfum blues, pimentant quelque peu le milieu de l'album. Au contraire, "Good Mother" le sensibilise à l'extrême et il devient extrêmement dur de ne pas tomber sous le charme de la demoiselle. "High Hopes", avec son tambourin, ses accords simples et étouffés, ses notes brumeuses, possède l'esprit intime et ample du Bruce SPRINGSTEEN formule acoustique, ce qui n'est pas un mince compliment.

"Northern Lights" semble faire écho au propos de la fille rêveuse de "Girl on the Moon", un an plus tôt. En tout cas, c'est un délice, une ballade planante et suave portée par la batterie binaire, duo violoncelle/contrebasse à l'archet en fond pour la rendre plus précieuse et céleste. Son pendant diurne, "Soleil" est, non pas un effort en langue de Molière comme on aurait pu s'y attendre (l'espérer), mais un instrumental, plutôt une chanson restée sans paroles. Même type d'ambiance, sereine et nostalgique, mais avec un solo de guitare acoustique soutenu par le Rhodes, une deuxième piste de guitare en réponse quand on s'y attend le moins. Quelle classe !

La fin particulière propose deux versions de la même chanson qui donne son titre au disque. La plus réussie demeure l'acoustique, avec son chant soul et prononcé, ses superbes choeurs féériques dès le deuxième refrain, gérés une fois de plus par Lindsay ELL. La version suivante amorce une boucle avec le premier album et remet en avant la guitare électrique, une batterie plus forte.

La note attribuée à Alone pourrait être excellente, mais le disque garde néanmoins un je-ne-sais-quoi qui fait qu'on ne peut l'extraire de son rôle premier, celui d'une parenthèse. Pris séparément, tous les morceaux sont beaux, mais pour un(e) auditeur/trice novice, ce n'est pas le plus recommandé, à moins d'être vraiment en quête d'une telle ambiance, pour écouter dans le plus grand calme et ne surtout pas reléguer en fond sonore ! Lindsay ELL ne le mérite guère, son talent continue de parler ici.

Note réelle : 3,5 (comme le précédent)

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   MARCO STIVELL

 
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Non disponible


1. Constantly Be
2. Ready For Love
3. Might As Well
4. Fallen House
5. High Hopes
6. Hit Em When It Hurts
7. Northern Lights
8. Shut Up And Sing
9. Soleil
10. Good Mother
11. Alone (acoustic Mix)
12. Alone



             



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