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FOLK-ROCK BRITANNIQUE  |  STUDIO

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- Style : Fotheringay, Oysterband
- Style + Membre : Fairport Convention, Steeleye Span, Richard Thompson

The ALBION BAND - Rise Up Like The Sun (1978)
Par MARCO STIVELL le 26 Mars 2024          Consultée 398 fois

Comment se peut-il qu'un disque aussi grand ait échappé aux radars ? En cette fin d'années 1970, rien n'est censé aller bien pour l'ALBION BAND. Ashley Hutchings et Shirley COLLINS sont en instance de divorce longue et douloureuse, les temps sont bien peu cléments pour les artistes folk-rock et tous décrochent plus ou moins au même moment... C'est pourtant autour de ce disque que le troisième géant regroupe le plus de fans. Les critiques, bien que parfois divisées, reconnaissent cet album comme le plus fin de cette carrière en ponctuation (nouvelle pause légère à prévoir).

C'est bien simple : Rise Up Like the Sun est un chef d'oeuvre. Quarante minutes pile est bien remplie, aussi bien dans le très court ("Ampleforth", moins d'une minute) que dans le long ; "Gresford Disaster", le dernier morceau, dépasse les dix. Enregistré aux Olympic Studios comme le précédent album, il s'agit d'un projet à la base recentré autour de John Tams (co-producteur avec Joe Boyd, dont on connait le CV impressionnant) et de Ashley Hutchings qui décide de donner carte blanche à son comparse pour la direction musicale.

Le rock lent et solaire "Ragged Heroes", grandiose et gracieux, nous assoit d'emblée grâce à son phrasé double de guitare (toujours le tandem Simon Nicol-Graeme Taylor, pour faire un lien supplémentaire avec l'album précédent) et cornemuse (Philip Pickett, aux futures moeurs réprimées par la justice, grand musicien alors néanmoins), son attirail de violon (Ric Sanders, auparavant dans SOFT MACHINE), de 12 cordes... Sans oublier cette crème de final vocal en canons, auxquels participent Martin CARTHY et Andy FAIRWEATHER-LOW.

On les retrouve tous deux au milieu de la chorale incroyable des six minutes non moins intenses de "Poor Old Horse", jugez plutôt : Tams, Nicol, Pat Donaldson (grand bassiste qui a même accompagné notre Johnny HALLYDAY national), Richard THOMPSON (qui pour une fois, ne joue pas un brin de guitare alors que tant de parties sonnent très 'comme lui', merci Nicol) et sa femme Linda, Julie COVINGTON ("Don't Cry for Me Argentina"), Kate McGARRIGLE (la fée canadienne)... De quoi enrichir davantage cette complainte aux accents country, envoûtante jusque dans son final accéléré.

S'il y a un single idéal et qui reste bien en mémoire, c'est "Time to Ring Some Changes", chanson inédite de Richard THOMPSON (pourtant absent de l'enregistrement), avec sa brillance d'hymne folk (orgue aussi bien que guitares), son hypnotique évidence, la prestation de John Tams en meneur et le riff de saxophone grave par Pete Bullock en dessous. Ce dernier, multi-instrumentiste, joue également des nombreux synthétiseurs, mais point de celui d'"Afro Blue" (c'est Dave Bristow), titre étrange si éloigné du 'tube' avec une ambiance très forte. Solo jazzy-coltranien de violectra par Sanders, tambours de l'Est (nagaras) que Michael Gregory a conservés de l'album précédent, et musique pour cornemuses par Pickett dérivée d'une "Danse Royale" française... Quelle aventure !

Le picking acoustique délicat de "House in the Country" introduit le chant superbe de Kate McGARRIGLE en réponse à celui de Tams, un duo magie et doux où le chanteur joue également de son précieux mélodéon. La danse suave de clavecin "Ampleforth" s'enchaîne avec la marche triste de "Lay Me Low" garnie de tournebouts, de roulements de batterie intelligents par Dave Mattacks et d'une chorale presque équivalente à celle de "Poor Old Horse". Quoique beaucoup plus simple et traditionnelle dans sa dynamique sautillante, "The Primrose" n'est aucunement à bouder, tant elle s'avère réussie, plus que certains titres live de l'album précédent.

C'est le hors d'oeuvre avant le plat principal, la perle magistrale de cet opus, "Gresford Disaster", inspirée de la tragédie minière survenue dans le lieu éponyme au nord du Pays de Galles en 1934, lorsqu'un coup de grisou suivi d'un incendie ont tué 266 ouvriers. La nappe de synthé granuleuse de Pickett, très 'souterraine', soutient le chant subtilement lyrique de Tams. Une rupture aux guitares puis une succession de montées/alternances pensées avec beaucoup de feeling, jusqu'à la conclusion triste et humble, achèvent de rendre ces dix minutes épiques, belles à en donner des frissons. Rise Up Like the Sun, on l'écoute en le découvrant un beau matin, on prend une claque et ensuite, on ne fait plus rien. On a juste envie d'y revenir, aussi souvent que possible.

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   MARCO STIVELL

 
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- John Tams (chant, mélodeon)
- Ashley Hutchings (basse)
- Graeme Taylor (guitares)
- Simon Nicol (guitares, chant)
- Ric Sanders (violon, violectra)
- Philip Pickett (cornemuses, chalemies, douçaines, trompette)
- Pete Bullock (syntétiseurs, piano, orgue, saxophone, clarin)
- Michael Gregory (batterie, nagaras, tambourin)
- Dave Mattacks (batterie, tambourin)
- Dave Bristow (synthétiseur)
- Martin Carthy, Andy Fairweather-low (choeurs)
- Richard Thompson, Pat Donaldson (choeurs)
- Linda Thompson, Julie Covington (choeurs)
- Kate Mcgarrigle (chant, choeurs)


1. Ragged Heroes
2. Poor Old Horse
3. Afro Blue / Danse Royale
4. Ampleforth / Lay Me Low
5. Time To Ring Some Changes
6. House In The Country
7. The Primrose
8. Gresford Disaster



             



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