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HARD ROCK BLUESY ET PUNKY  |  STUDIO

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1980 Face To Face
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1981 Night Attack
1998 Skin & Bone

The ANGELS - Watch The Red (1983)
Par NOSFERATU le 16 Août 2020          Consultée 1068 fois

Certes, l’Australie dans le hard-rock classique, c’est évidemment AC/DC. Mais on aurait trop tendance à oublier d’autres combattants du heavy rock furibard comme ANGEL CITY. Originaire d’Adelaide, formé en 74,
période qui va voir apparaître des formations séminales comme, justement, la bande à Bon Scott. Sauf que nos « anges de l’enfer » ne retiennent pas seulement les dogmes des grands du blues ou des artificiers des Sixties (WHO, LED ZEP …) revendiqués ouvertement par Angus Young et ses potes. La carrière du groupe de Doc Neeson est parallèle à celle de RADIO BIRDMAN, mais ne verse pas trop dans les tics « Punks sixties » à la MC5 ou BLUE OYSTER CULT caractérisant le gang « high energy » de Rob Younger. En gros, THE ANGELS se situent entre ces deux formations du rock des antipodes.
Autre détail non négligeable, THE ANGELS (comme on les appelait en Australie) portaient le cheveu court, évidemment une horreur pour les intégristes hardos « eighties » coincés dans leur culture vestimentaire du moment (cheveux longs, patches, pantalons moule-burnes).
Dans un vieux Rock and Folk, leur musique était considérée comme une synthèse de new-wave et d’AEROSMITH. A la réécoute, pour les riffs excitants quasi sleaze avant l’heure des « toxic twins », on ne saurait qu’être d’accord. Pour la new-wave (terme fourre-tout utilisé surtout en 77 pour désigner autant des formations aussi dissemblables que CHEAP TRICK ou SIOUXSIE), non quand même pas. Mais il existe cependant dans la zique des ANGELS une potion explosive plutôt noire et bluesy qui pouvait effectivement toucher la sensibilité spleenesque d’amateurs de post-punk pour qui LED ZEPPELIN reste l’ennemi absolu. Parenthèse, le gigantesque NICK CAVE, l’un de leurs héros, n’a-t-il pas toujours crié son admiration pour AC/DC ?
Dans tous les cas de figure, un rock urbain de haute volée. Leur chanteur Doc Neeson s’imprégnait de littérature dans ses textes assez proches des paroles décadentes d’un LOU REED. Là encore, on est éloigné des lyrics basés sur les BBW d’un AC/DC. L’idée est d’aller plus loin que le simple fait de « faire taper du pied » comme savaient si bien le faire la bande des frangins Young, surtout au temps béni de Bon Scott, ou d'autres groupes australiens comme ROSE TATOO. ANGEL CITY savait créer à partir de son puissant boogie rock une musique qui aurait capturé l’ambiance urbaine d’un VELVET UNDERGROUND. On est donc distant, on ne le répétera jamais assez, du groupe de bar pour bikers bas du front.
Le combo est devenu définitivement ANGEL CITY aux Etats-Unis pour ne pas concurrencer le groupe ANGEL, horrible formation de hard-rock chrétien qui devait ramener les brebis égarées (en gros, les fans des sataniques KISS) dans le droit chemin. Il se nomme désormais THE ANGELS du côté de l'Océanie.
Leur précédent Night attack, coincé entre des tics rock aor et quelques touches punks, faisait un peu trop le grand écart.
Le sixième album de nos anges « mad maxiens » voit un bassiste redoutable, Jim Hilburn, imposer sa marque, l’homme multi-instrumentiste, intervenant aussi aux claviers et au saxophone.
Le premier titre Live Lady Live" voit cette basse d’enfer prédominer avec une ambiance new-wave typiquement eighties qui serait revue par les STONES. L’utilisation d’un saxophone sur le saccadé Eat city" est original. "Shoot It Up" semble sortie du Exile On Main Street des ROLLING STONES. Le guitariste se lance aussi dans les vocaux sur No Sleep In Hell" directement sorti de la sidérurgie d’autres frangins du coin, les fameux Young de qui vous savez.
Mais son expérimentation ne vaut pas celle du ténébreux Doc Neeson, l’excellent hurleur qui mène ses troupes tambour battant sur scène. Ce dernier nous fait part de l’étendue de son registre avec la ballade bluesy "Easy Prey", pas loin d’un TOM WAITS dans sa période crooner, ou dans le poignant "Stay away’ avec l’utilisation judicieuse d’un accordéon.
L’instrumental "Bow Wow" est un peu trop banal dans sa construction typiquement « classic hard rock », de même que "No Sleep In Hell", à la fois stonien et « acédécesque », avec son refrain ordinaire. La rythmique de "Watch The Red" fait indéniablement écho à l’AC/DC période Bon Scott, illustré par ce riff rendant un hommage appuyé au féroce Let There Be Rock.
Sinon, il y a des procédés assez surprenants comme cet instrumental récurrent mais finalement quelconque qu’est Bow Wow". "The Name/Name Dropping" flirte un peu avec le punk rock/garage qui bat alors son plein en Australie avec des incendiaires comme CELIBATE RIFLES, EXPLODING WHITE MICE et autres LIME SPIDERS. On dirait presque du FREE massacré par des « garageux » mais ne vous attendez quand même pas à une décharge stoogienne à la SCIENTISTS. Dans le même registre, "Is That You" bourdonne comme du AC/DC punkisant.
"Stand Up" sonne comme du hard-rock (où le mot rock n’est pas de trop) classique mais efficace.
Donc du hard rock bluesy traditionnel directement influencé par le travail d’un Angus Young mâtiné d’effets un peu punks/new wave et beaucoup de références à l’oeuvre de la bande à KEITH RICHARDS.
L’album est incontestablement énergique, mais le suivant sera carrément phénoménal.

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- Jim Hilbun (basse, saxophone, piano)
- Brent Eccles (batterie rick brewster )
- John Brewster (guitare, vocaux)
- Doc Neeson (vocaux)


1. Live Lady Live
2. Eat City
3. Shoot It Up
4. Easy Prey
5. Bow Wow
6. No Sleep In Hell
7. Watch The Red
8. The Zoo Name Dropping
9. Stand Up
10. Is That You
11. Stay Away



             



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