Voila pour ceusses qui n'auraient pas percuté sur le concept du groupe ROSE TATOO, c'est des branleurs du vendredi soir, tous tatoués et tout vilain, qui descendent les godets comme d'autres dégustent leur five o'clock tea... Je vous le fais pas dire, le teatotalisme est loin, Angus est seul sur sa planète, entouré qu'il est de mauvais garçons ! Bref, on voit bien que les gars sont pas là pour parler de géopolitique ou de sociologie. Après avoir été bien estourbis par la déflagration sans concession d'un premier album magnifique, les TATS poireautent trois longues années pour lui donner un successeur. La fine équipe des débuts est là, let's go !

Petite inflexion toutefois, cette fois, les crédits ne sont pas partagés, et on assiste à une avalanche de titres tirés de la gibson noire de Mick Cocks, auparavant cantonné au job de rythmique derrière la slide de Wells, qui se contente de deux titres. Cocks compose deux genres de chansons : des speederies et des mid tempos. L'opus s'ouvre sur un de ces derniers : "Out Of This Place" possède tous les ingrédients qui font les classiques, et nous sommes tout proches des potes d'AC/DC sur ce binaire avec batterie métronomique et agression vocale. Mais le titre à retenir de cette livraison est probablement "Rock'n'roll Is King", un titre bien achalandé qui donne de bons maux de tête pour cause de headbangin' sévère, avec un refrain qu'on aime gueuler en concert, croyez moi ! Et un vrai solo de Wells en slide orne la bête !

Toujours mid tempo, "Let It Go" nous ramène à des considérations plus locales, c'est bien sur AC/DC qui vient à l'esprit rapidement, la compo est agréable mais ne casse pas non plus des briques. Encore une chanson de poète à la Akadaka sur une charmante donzelle des trottoirs de Sydney avec "Sidewalk Sally". C'est simple et carré. Sinon, nous avons des rocks époumonants comme "All The Lessons", pas le temps de respirer dans l'étuve d'une pareille ambiance, MOTORHEAD n'est pas si loin. "Suicide City" est un autre sprint en apnée, puis nous sommes rock'n'roll sur l'éponyme "Assault And Battery", avec quelques relents punky sur le refrain, en concert, une bonne tuerie.

Il n'y a donc que deux contributions directement sorties de la slide de Peter Wells, la course de "Magnum Said", qui ne dépareille guère avec l'ensemble des compos de Cocks. On sent que les préoccupations des gratteux se ressemblent et la aussi, le coté raw de la chose renvoie à certaines influences punk. "Manzil Madness" n'est pas non plus une poésie, c'est plutôt direct dans la tronche et coup de boule. D'ailleurs un groupe symbolise-t-il aussi bien que ROSE TATOO la baston ? Je cherche mais je ne trouve pas ! Enfin, on ralentit un peu le tempo sur "Chinese Dunkirk", qui sort d'un bœuf de nos tatoués qui ont tous cosigné la compo, pas leur meilleure à mon sens. La construction est similaire à celle de "The Butcher And Fast Eddy", mais elle manque du sens épique de son aîné.

Il est clair et évident que si ce deuxième album est comparable au premier en terme de style, la qualité est loin d'être la même. A mon sens, il convient de retenir "Rock'n'roll Is King" et "Out Of This Place" qui sont au dessus du lot. Le reste n'a rien de honteux attention, c'est de la bonne came qui nourrit son amateur de décibels à foison, mais qui manque un peu d'originalité et tourne un peu en rond. En concert en revanche, les TATS sont en passe de devenir culte pour la violence de leurs prestations, avec un Angry Anderson qui n'hésite pas à faire couler le sang en se pétant la caboche sur les amplis de ses potes. Je reste donc sur un trois.