Mike Cocks, pourtant très en vue lors de l'album précédent, a quitté ses petits camarades et se trouve remplacé par Rob Riley, un mec au look moins taulard, mais certainement meilleur technicien – les TATS en ont-ils quelque chose à cirer ? Il se charge donc de toutes les interventions en solo hors slide. Non mais, vous avez vu cette bande de durs ? Pas un sourire sur la pochette ! Des Tatouages, ça il y en a plein en revanche, et c'est toute la signification du titre "Tatoués à jamais". Imaginez qu'à l'époque j'avais traduit ça par "Terrifiés à jamais". Incroyable non ? Le groupe tournant sans relâche en tout cas se forge une réputation de bête de scène qui jamais ne se démentira.

Du coup, c'est Rob qui taille des shorts à certains titres pour en faire des singles ! "We Can't Be Beaten" nous renvoie d'emblée aux voisins d'AC/DC – Rappelons que Vanda et Young sont toujours derrière la console - le refrain en choeur semble même carrément pompé. Ce titre est un des favoris des fans, mais je le trouve un poil téléphoné. Nos branleurs alcoolos ont aussi tourné une vidéo pour les besoins de la promo de "Branded". Trop statique, elle n'apporte rien au titre. En revanche, nous voici à nouveau confronté à un refrain en gros choeurs pompiers à la AC/DC, mais avec une meilleure vibe à mon sens. Etonnant tout de même que les deux singles aient une telle connotation.

La slide de Pete Wells reprend du service actif sur la poétique "Juice On The Loose", donnant ainsi sa spécificité au groupe des bad boys. Evidemment, c'est un peu répétitif, mais diantre, nous sommes en Australie non ? Slide, blues rock... On n'est forcément pas loin du … "Texas" non plus ? C'est à nouveau trop répétitif, et manque sans doute d'un peu de smooth pour vraiment sonner texan... demandez donc à quelques barbus ce qu'ils en pensent ! Incidemment, les tatoués vont tourner avec ZZ TOP en cette année 82, hé oui !

Du coup, "Who's Got The Cash" est sans conteste le meilleur moment de cette livraison. Un titre fendard et complètement déjanté, qui tourne de manière infernale dans la caboche. Le refrain notamment est jouissif, impossible de ne pas hurler cela en concert ! Et puis, à peine en deçà voilà "It's Gonna Work Itself Out", et cette petite ritournelle bien pop sur les couplets me séduit pas mal aussi ! Comme quoi, il n'y a pas que le sang, la sueur et la dope dans la vie, bordel ! J'aime cette rythmique de gratte AOR, comme si on était tout potes avec les cadors du big rock made in USA ! Je sais, rien à voir avec la choucroute !

L'introductif "Scarred For Life" met l'accent sur le côté festif de la vie ! Marqués à jamais, tatoués pour toujours, c'est une véritable profession de foi ou on s'éclate bien. On passe à une espèce de rocksteady à l'australienne sur "Sydney Girls", mais elle me paraît plutôt ratée et colle mal à l'identité du groupe, les COLD CHISEL auraient probablement fait mieux avec une telle ambiance ! Le bassiste cintré Geordie se pointe avec "Dead Set" lors des séances de répét. Un rock'n'roll avec quelques relents punky, dans le bon esprit du groupe. Enfin, "Revenge" est un blues rock mid-tempo de belle allure, mais qui se retient mal, il n'y aura qu'un seul "Butcher and Fast Eddy".

L'addition est toujours simplissime avec les gars de ROSE TATOO ! Comme de vrais soûlards qui n'ont pas les moyens de régler leur ardoise, mais qui continuent envers et contre tous, car de toute manière, ils ne savent rien faire d'autre ! L'analyse est sensiblement la même que lors du précédent opus ; la bonne humeur est là, l'alcool est présent en quantité, mais les classiques sont rares, exception faite de l'hilarant "Who's Got The Cash". Donc, la note est de trois, et nous sommes exactement au niveau d'Assault And Battery.