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2004 The Human Equation
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2016 The Theater Equation
2017 The Source
2018 Best Of Ayreon Live
  Best Of Ayreon Live
2020 Into The Electric Castle...
  Transitus
 

- Style : Roger Waters , Vuur, Marillion, Kansas
- Membre : Anneke Van Giersbergen
- Style + Membre : Arjen Anthony Lucassen's Star One , The Gentle Storm , Devin Townsend, Opeth, Agua De Annique, Supersonic Revolution

AYREON - Transitus (2020)
Par LONG JOHN SILVER le 24 Janvier 2021          Consultée 1101 fois

Après avoir supervisé et pris part à deux spectacles donnés en 2017 puis en 2019, tous deux centrés sur ses créations pour AYREON, Arjen Anthony Lucassen a naturellement retrouvé l’espace intime de son home studio et s’est remis à la production de musique nouvelle sans savoir sous quelle appellation aboutirait le contenu final. A priori ce ne serait pas un nouvel AYREON, d’ailleurs le batave est allé chercher un autre batteur qu’Ed Warby, titulaire indéboulonnable du poste pour cette vénérable maison. Bien entendu, il s’agit –as usual- de raconter une histoire sur environ 1h20, avec l’apport de chanteurs endossant les rôles distribués par Arjen, même qu’on retrouve un narrateur comme ce fut le cas pour Into The Electric Castle And Other Tales, un album avec lequel Transitus entretient certaines similitudes sur le plan conceptuel puisqu'un humain se trouve confronté à des épreuves soumises par des créatures toutes puissantes évoluant dans un univers parallèle. Cependant on peut aussi comprendre pourquoi le compositeur pensait ne pas utiliser l’appellation qui lui offre sa plus grande visibilité depuis l’an de grâce 1995 car il se livre ici a quelque tentatives de rupture avec sa zone de confort et pas seulement en ayant recours à un nouveau batteur. Pourtant Transitus porte bien in fine la marque AYREON. C’est le label qui a proposé qu’il en soit ainsi, après que l’homme lui ait fait parvenir des extraits de son travail. Bien entendu que sur le plan marketing cela s’avère être le moins risqué or en ces temps troublés cela devient moins blâmable. Néanmoins, si on omet l’absence de Warby on remarque toutefois la présence des vocalistes Tommy Karevik (dans le rôle principal) et de Michael Mills (sur un unique titre) pour la 3eme fois consécutive. Ajoutons à cela les retours des chanteuses Simone Simmons (2e apparition consécutive) et Marcela Bovio. Enfin Jeroen Goosens (instruments à vent) et Ben Mathot (violon) sont des habitués de longue date de l’univers AYREON. Le choix proposé par le label n’est donc pas totalement dénué de cohérence artistique, Arjen l’a reconnu tout en faisant de plates excuses à son batteur fétiche, fort marri de se voir ainsi exclu de la nouvelle livraison de son créateur.

La trame repose sur les amours inconcevables au 19e siècle en Angleterre entre un jeune homme bien né (Daniel/Tommy Karevik) et une servante –noire de surcroît même si la dimension raciale est plus que largement survolée- (Abby/Cammie Gilbert). Intervient la jalousie du frère de Daniel (Henry/Paul Manzi) conjuguée – plus après dans la timeline - à celle de la belle mère d'Abby (Lavinia/Amanda Somerville), Daniel se voit donc banni de sa maison par un père intransigeant (Dee Snider himself). S’ensuit une tragédie, Daniel périt dans l’incendie de sa nouvelle demeure, tout semble accuser Abby mais Daniel, qui attend de connaître sa destination (paradis ou enfer ?) sur un point de l’au-delà nommé Transitus, se voit accorder par l’Ange de la mort (Simone Simmons) le droit de retrouver brièvement la Terre afin de disculper sa douce. Tom Baker (l’acteur qui interprétait Dr Who dans les 70’s) pose une narration omniprésente entre les pièces musicales afin de raccorder les pièces d’un puzzle construit sur une série de flashbacks.

Après moults écoutes (comme il se doit pour une œuvre aussi labyrinthique), on ne peut que reconnaître les multiples qualités de l’ensemble du (double) album livré à l’automne 2020, Lucassen y fait aussi preuve d’inventivité, pose ses guitares en net retrait par rapport à son opus précédent, tente parfois (avec succès) de se la jouer jazzy ("Listen To My Story", "Message From Beyond"), se refuse d’employer certains de ses tics mélodiques en dépit du fait que son style est immédiatement reconnaissable, n’y va pas mollo sur les orchestrations tout en privilégiant la plupart du temps les pièces courtes qui s’enchaînent, aux développements des morceaux. Cependant Transitus peine à convaincre totalement, comme le firent la plupart de ses prédécesseurs. La faute à un scénario assez bancal et à une répartition des interventions qu’on aurait souhaité mieux dosée. La faute aussi à ce morcellement voulu par son concepteur car on aurait aimé que certains passages soient mieux exploités, aussi n’est-il pas étonnant que les titres qui emportent le plus l’adhésion soient a priori les plus longs. J’avoue toutefois avoir un faible pour "Fatum Horrificum", sorte de collage impressionniste de thèmes sur 10 minutes, qui sert d’exposition, là où certains pourraient ne pas y retrouver leur chemin. Sans quoi "Talk Of The Town", voire "Get Out ! Now !" serti d’un superbe solo de Joe SATRIANI ou encore "Message From Beyond" agrémenté d’un autre solo de la morkitu signé Marty FRIEDMANN, démontrent qu’il y’avait là du potentiel qui ne demandait qu’à se mettre en lumière ! Sinon on passe quelque peu au travers de "Daniel’s Funeral" et ses 5 minutes atmosphériques qui ne sont pas des plus inspirées. A contrario Tommy Karevik parait bien trop affecté sur le très court "Old Friend" alors que cette affectation passe bien mieux le cap sur "Hopelessly Sleeping Away". Ajoutons que la dimension pompière inhérente à la patte AYREON ainsi qu’à son humour tombe parfois à plat comme sur "Dumb Piece Of Rock" chanté par un Michael Mills largement sous-exploité malgré son penchant pour la multiplication des pistes vocales.

On perd avec Transitus l’équilibre trouvé par Lucassen quand il composait The Human Equation (auquel le titre "This Human Equation" pose une référence délibérée jusque dans son texte, par ailleurs très réussie) ou The Theory Of Everything, où les arcs narratifs de chacun des protagonistes étaient largement développés, chacun des vocalistes se répondant au fil d’œuvres autrement maîtrisées. Alors qu’ici chacun y va de sa chansonnette puis s’en va pour- aussi- ne pas revenir. Difficile de s’attacher aux personnages, notamment à celui d’Abraham, le père d’Abby (Johanne James). Même les reprises de certains thèmes peinent à donner un lien solide à l’ensemble. La narration de Tom Baker prend aussi une place un poil trop prépondérante. La fin parait s’effilocher sur une série de thèmes courts qui ne portent pas suffisamment le climax de l’histoire, car assez disparates en dépit de bonnes idées ("Inferno") ou d’un trait humoristique affirmé ("Your Story Is Over !"). Reconnaissons cependant la prise de risque assumée par Arjen Lucassen, qui offre un disque nettement moins porté sur le Metal (d’où son choix de changer de batteur), enluminé d’arrangements fichtrement bien torchés et comme d’habitude superbement produit. Même si recyclage il y’a car oui, on ne peut s’empêcher de faire le lien avec ses œuvres passées. Précisons enfin que l’ensemble est dispo avec un comic book, lequel illustre une histoire moins bien ficelée qu’à l’accoutumée, mais que cette attention témoigne du soin pris par Lucassen pour apporter à ses fans un produit unique en son genre. On ne peut que le remercier.

A lire aussi en ROCK PROGRESSIF par LONG JOHN SILVER :


KANSAS
Song For America (1975)
L'État et la Nation.




AYREON
The Theory Of Everything (2013)
Le phare du bout du monde


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   LONG JOHN SILVER

 
  N/A



- Tom Baker (narrateur)
- Tommy Karevik (daniel)
- Cammie Gilbert (abby)
- Marcela Bovio (fury, servante, villageoise)
- Paul Manzi (henry)
- Amanda Somerville (lavinia)
- Johanne James (abraham)
- Caroline Westendorp (fury, servante, villageoise)
- Simone Simmons (angel of death)
- Michael Mills (chant – the statue)
- Dee Snider (daniel's father)
- Dan J. Pierson (villageois)
- Jan Willem Ketelaars (villageois)
- Lisette Van Den Berg (villageoise)
- Marjan Welman (villageoise)
- Will Shaw (villageois)
- Wilmer Waarbroek (villageois)
- Arjen Anthony Lucassen (guitare, claviers, basse, dulcimer)
- Joost Van Den Broeck (hammond, piano, fender rhodes)
- Juan Van Emmerloot (batterie)
- Ben Mathot (violon)
- Jeroen Goossens (vents)
- Jurriaan Westerveld (violoncelle)
- Alex Thyssen (cor)
- Hellscore Choir (chœur lyrique)
- Dianne Van Giersbergen (soprano)
- Joe Satriani (guitare solo cd1-8)
- Marty Friedman (guitare solo cd2-6)
- Patty Gurdy (vielle à roue)
- Thomas Cochrane (trompette, trombone)


1. Fatum Horrificum
2. Daniel's Descent Into Transitus
3. Listen To My Story
4. Two Worlds Now One
5. Talk Of The Town
6. Old Friend
7. Dumb Piece Of Rock
8. Get Out! Now!
9. Seven Days, Seven Nights
-
10. Condemned Without A Trial
11. Daniel's Funeral
12. Hopelessly Slipping Away
13. This Human Equation
14. Henry's Plot
15. Message From Beyond
16. Daniel's Vision
17. She Is Innocent
18. Lavinia's Confession
19. Inferno
20. Your Story Is Over!
21. Abby In Transitus
22. The Great Beyond



             



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