Recherche avancée       Liste groupes



      
ROCK OPERA  |  STUDIO

Commentaires (1)
L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

1995 The Final Experiment
1996 Actual Fantasy
1998 Into The Electric Cas...
2000 The Dream Sequencer [...
  Flight Of The Migrato...
  Ayreonauts Only
2004 The Human Equation
  Actual Fantasy Revisited
2008 01011001
  Elected
  Timeline
2013 The Theory Of Everyth...
2016 The Theater Equation
2017 The Source
2018 Best Of Ayreon Live
  Best Of Ayreon Live
2020 Electric Castle Live And...
  Transitus
2024 01011001 - Live Beneath ...
 

- Style : Roger Waters , Vuur, Marillion, Kansas
- Membre : Anneke Van Giersbergen
- Style + Membre : Arjen Anthony Lucassen's Star One , The Gentle Storm , Devin Townsend, Opeth, Agua De Annique, Supersonic Revolution

AYREON - Universal Migrator (vol 1 & 2) (2000)
Par AIGLE BLANC le 20 Juin 2017          Consultée 2808 fois

En 2000, Arjen Anthony Lucassen compose un nouvel opera rock intitulé Universal Migrator. Mais plutôt que d'adopter la forme du double-album, il préfère en scinder les deux parties et les livrer à l'unité.
A en croire sa préface à la réédition de 2004, c'est par scrupule qu'il avait refusé de livrer Universal Migrator d'un seul bloc afin, explique-t-il, de ne pas imposer à ses fans de rock progressif l'écoute "difficile" de la partie heavy metal et à ses fans de heavy metal celle, plus douce, de la partie progressive. A sa grande surprise, les deux albums ont séduit tous ses fans indépendamment de leur obédience prog ou heavy. D'où son idée, quatre ans plus tard, de compiler les deux volumes.
La présente chronique s'appuie sur la réédition spéciale de 2004 qui permet à Universal Migrator d'endosser sa vraie nature initiale de double-album concept.

Universal Migrator (1 et 2) constitue le quatrième opus d'A. A. Lucassen sous le patronyme AYREON. En 2000, le compositeur-multi instrumentiste-interprète néerlandais est confronté à un défi de taille : proposer à ses fans un nouvel opera rock à la hauteur de son illustre aîné Into The Electric Castle (1998). Le musicien hollandais heureusement possède suffisamment d'atouts dans son jeu pour réussir son pari. Il évite ainsi de se répéter. Into The Electric Castle, comme l'opéra rock qu'il ambitionnait d'être, traîtait les chanteurs, tous issus des sphères metal et neo-prog, comme d'authentiques personnages. Par conséquent, Universal Migrator se doit de revenir à une formule plus simple : à charge donc pour chaque interprète d'assumer une chanson. Pour le reste, la formule est reconduite avec talent, maîtrise et inspiration.

Le nouvel opus d'AYREON suit une trame narrative comme à la grande époque des albums conceptuels. Il relate le voyage temporel à rebours du dernier survivant d'une colonie martienne, victime collatérale de l'ultime guerre terrestre ayant décimé l'humanité en 2084. Ce dernier colon a pris place dans une machine nommée Dream Sequencer qui, le propulsant toujours plus loin dans le passé, lui fait revisiter les grandes périodes de sa vie et de l'Histoire humaine, depuis son enfance passée loin de la terre sur Mars jusqu'à l'ère de l'homo erectus en passant par la période des druides, la dynastie des Incas, l'Angleterre colonialiste de la Renaissance, la Hollande du peintre Rembrandt et l'époque des premiers pas de l'homme sur la lune.
Ce programme qui survole les grandes étapes de l'humanité est celui auquel nous convie le premier volume intitulé DREAM SEQUENCER. Lucasssen y laisse libre cours à son amour du rock progressif qui s'exprime notamment dans le bel instrumental éponyme ouvrant et clôturant le volume. Impossible de ne pas y déceler un bien bel hommage à PINK FLOYD : ce solo planant de guitare hérité du David Gilmour période Wish You Were Here, ces accords plaqués et continus de claviers à la Rick Wright, ces synthés analogiques ravivant le flambeau des 70's. Ce n'est pas original certes, mais ce que c'est bien foutu quand même ! Lucassen ne cherche pas à masquer une carence en inspiration, il rend au FLOYD l'amour qu'il a reçu de lui. Tout simplement beau.
On retrouve ces influences floydiennes dans maints autres titres de cette galette : dans l'excellent "2084" qui ne raconte ni plus ni moins que la destruction de la planète terre lors de l'ultime guerre et qui fait résonner une guitare bluesy comme les affectionnait Gilmour à l'époque d'Obscured by Clouds tandis que Lana Lane au chant déploie suffisamment d'émotion pour traduire la tragédie humaine relatée par les textes. Sans oublier bien sûr le sublime "And the Druids Turn of Stone", pièce épique particulièrement émouvante bénéficiant de synthétiseurs habités, d'un refrain où brille l'orgue Hammond (encore un echo d'"Echoes" sans doute), le tout magnifié par le chant sensible de Damian Wilson (quelle belle voix!).
Le prog, encore du prog, vous en avez aussi dans l'intro du splendide "The Shooting Company of Captain Frans B. Cocq" qui nous propulse étonnamment dans l'univers sonore d'ALAN PARSONS PROJECT et où le chant de Mouse évoque celui de John Lennon dans "I'm the Walrus" tandis que le solo final de guitare réactive la mémoire de David Gilmour. Un festival bariolé d'une totale réussite.
A force de lorgner vers la pop, il n'est pas étonnant d'entendre dans le délicieux "Temple of the Cat" des réminiscences du Mike OLDFIELD le plus pop, celui du début des 80's, le chant de Jacqueline Govaert remplaçant ici celui de Maggie Reilly. Ce titre se distingue par son refrain "médiéval" purement instrumental où dialoguent une flûte et des samples de violoncelle. La Folk n'est pas si loin non plus dans l'étonnant "Carried by the Wind" dont le chant assumé par Arjen Lucassen lui-même évoque dans ses intonations, et jusque dans ses effets d'écho dédoublant la voix, celui du folkeux italien Angelo BRANDUARDI.
Cette première partie se clôt quasiment sur le chef-d'oeuvre de l'album, l'étourdissant "The First Man on Earth", sans-doute le pastiche beatlesien le plus accompli qui soit, où Neal Morse au chant sonne comme John Lennon tandis que les arrangements à coups de samples de trompettes puis la fin psychédélique rendent un hommage vibrant et inspiré aux Scarabées. Ce titre vaut bien tous les OASIS réunis.

Le second volume intitulé FLIGHT OF THE MIGRATOR poursuit le voyage temporel du dernier colon martien enfermé dans sa machine qui remonte jusqu'au Big Bang... et au-delà. Les textes offrent ainsi une expérience immersive similaire à celle du dernier chapitre de 2001 l'odyssée de l'espace de Stanley Kubrick, leur caractère grandiosement descriptif renvoyant aussi à l'inoubliable et novateur roman de Jules Verne, Autour de la lune, lui-même séquelle du superbe De la terre à la lune.
Cette fois, Arjen Anthony Lucassen s'adonne corps et âme au Heavy et au Power Metal tout en conservant une empreinte progressive assumée par la mise en valeur des synthés et autres orgues électriques. L'ensemble se situe donc à mi-chemin du IRON MAIDEN de la période Seventh Son of a Seventh Son et de DREAM THEATER. Les adeptes de Heavy Metal progressif sont aux anges. Les guitares électriques pétaradent, la batterie cavalcade et les claviers se lancent dans des solos survoltés. La production, comme d'habitude chez AYREON, est spectaculaire à souhait et l'exécution d'une solidité à toute épreuve. C'est indéniable : A. A. Lucassen sait s'entourer des meilleurs musiciens pour un résultat à la hauteur de ses ambitions.
Oui mais voilà, à la réécoute, ce volume 2 ne soutient pas la comparaison avec son prédécesseur. Malgré l'ambition de chaque titre qui atteint allègrement les 8 minutes, les compositions ne tiennent pas toujours la distance. L'enchaînement des couplets-refrains ne coule pas avec fluidité, il y a même souvent des passages à vide que tentent de masquer des solos hyper démonstratifs de claviers et de guitare. "Chaos", plage d'ouverture qui mérite son titre, se vautre dans un déballage de virtuosité technique qui renvoie aux pires heures d'Yngwie MALMSTEEN ou de DREAM THEATER. Dans sa seconde partie, "To the Quasar" à force de guitares martelées et de voix trop appuyées s'enfonce dans la confusion. Les mêmes ingrédients sont mal dosés dans le décevant "Through the Wormhole" qui souffre surtout du chant insipide de Fabio Lione. Là encore, le solo de guitare s'égare dans un exercice trop démonstratif, pompeux au possible. "Out of the White Hole" dépense lui aussi beaucoup d'énergie pour pas grand chose, la confusion se voulant richesse des arrangements. Bien que le chant de Ralf Scheepers s'inspire de celui de Bruce Dickinson, "Journey on the Waves of Time" suit un chemin trop balisé. "Dawn of a Million Souls" livre quant à lui un heavy metal de très bonne tenue grâce à un chant équilibré de Sir Russel Allen, aussi convaincant dans la puissance que dans la douceur, et à un solo communicatif du guitariste Michael Romeo. La dernière partie en revanche replonge dans la lourdeur et paraît inutilement prolonger la composition.
FLIGHT OF THE MIGRATOR vaut exclusivement pour les 10 minutes de l'impressionnante pièce épique "Into the Black Hole" dans laquelle Bruce Dickinson au chant délivre une performance absolument inouïe qui surpasse tout ce qu'il a pu donner au sein d'IRON MAIDEN. Il y démontre quel formidable chanteur il est, capable de nuancer sa voix au gré des ruptures de tons, la composition cette fois alliant puissance, atmosphère et feeling. Un titre habité, reflet de ce qu'aurait pu être F. O. T. M avec une inspiration plus constante.

Note cd 1 : 4 / 5
Note cd 2 : 2,5 / 5

A lire aussi en ROCK PROGRESSIF par AIGLE BLANC :


The Alan PARSONS PROJECT
The Essential Alan Parsons Project (2011)
Un condensé judicieux d'alan parsons project.




POPOL VUH
EinsjÄger & SiebenjÄger (1974)
Un rock teinté de mysticisme

(+ 1 kro-express)

Marquez et partagez





 
   AIGLE BLANC

 
  N/A



- Arjen Anthony Lucassen (guitares acoustique et électrique, basse, moog syn)
- Rob Snijders (batteries cd1)
- Ed Warby (batteries cd2)
- Erik Norlander (synthétiseurs analogiques, piano, vocoder, clavier)
- Clive Nolan (cd1, titre 3, solo de synthétiseur)
- Johan Edlund (chant cd1, titre 2)
- Floor Jansen (chant cd1, titre 3)
- Lana Lane (chant cd1, titres 3 et 6)
- Edward Reekers (chant cd1, titre 4)
- Mouse (chant cd1, titre 5)
- Jacqueline Govaert (chant cd1, titre 7)
- Damian Wilson (chant cd1, titre 9)
- Neal Morse (chant cd1, titre 10)
- Sir Russel Allen (chant cd2, titre 2)
- Ralf Scheepers (chant cd2, titre 3)
- Andi Deris (chant cd2, titre 4)
- Bruce Dickinson (chant cd2, titre 5)
- Fabio Lione (chant cd2, titre 6)
- Timo Kotipelto (chant cd2,titre 7)
- Robert Soeterboek (chant cd2, titre 8)
- Ian Parry (chant cd2, titre 9)
- Peter Siedlach (cordes)


1. Cd 1 Dream Sequencer
2. The Dream Sequencer
3. My House On Mars
4. 2084
5. One Small Step
6. The Shooting Company Of Captain Frans B. Cocq
7. Dragon The Sea
8. Temple Of The Cat
9. Carried By The Wind
10. And The Druids Turn To Stone
11. The First Man On The Earth
12. The Dream Sequencer Reprise

1. Cd2 Flight Of The Migrator
2. Chaos
3. Dawn Of A Million Souls
4. Journey On The Waves Of Time
5. To The Quasar
6. Into The Black Hole
7. Through The Wormhole
8. Out Of The White Hole
9. To The Solar System
10. The New Migrator



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod