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- Style : Cabaret Voltaire
- Style + Membre : Coil, Monte Cazazza

THROBBING GRISTLE - The Second Annual Report (1977)
Par CORNELIUS le 19 Mai 2021          Consultée 1339 fois

'Throbbing gristle ; crude colloquialism, working class street culture, ordinariness made unusual, something common place sex/fuck made oblique, subtle seen another way. Regional slang, parochial joke, rough humour, honesty of vision. Uncouth. T.G. T.G.'
Ainsi parlait Genesis P-ORRIDGE, porte-parole (gourou, diront certains) du groupe, ou plutôt du projet THROBBING GRISTLE.

C’est en octobre 1976, à l’occasion d’une exhibition à la galerie ICA de Londres sobrement intitulée 'Prostitution', que le collectif organisateur, COUM TRANSMISSIONS, cessa d’exister en tant que collectif d’artistes de type plasticiens pour devenir exclusivement un groupe, une chose musicale. Il faut dire que Genesis P-ORRIDGE, sa muse/compagne d’alors, la belle Cosey Fanni TUTTI, ainsi que les légendaires Peter 'Sleazy' CHRISTOPHERSON et Chris CARTER, estimaient être arrivés tout au bout d’une certaine forme d’expression artistique. Et cette ultime performance de COUM, dans la lignée de l’activisme viennois des années 60 mais en plus sale (on pouvait notamment y contempler des sculptures réalisées à partir des tampons hygiéniques usagés de Cosey), donna lieu au premier concert officiel de THROBBING GRISTLE. Le second titre du présent disque, "Slug Bait - ICA", en est le témoignage sublimement marécageux, avec son doux grondement saturé sur lequel Genesis, d’un ton maussade et possédé, chante l’éventrement d’une femme enceinte et l’émasculation de son mari.

"Prostitution" a été, comme il se doit, unanimement décrié, que ce soit par les flegmatiques Londoniens, l’intelligentsia autoproclamée de l’art contemporain, les journalistes toujours là où scandale il y a, sans oublier la classe politique qui, via un parlementaire conservateur, n’hésita pas à qualifier les membres du groupe de 'destructeurs de la civilisation', ce que les intéressés prirent évidemment pour un compliment.

THROBBING GRISTLE est donc né non pas des cendres, mais du vomi de COUM. Ils se trouvent d’ailleurs rapidement un nom pour leur propre maison de production, Industrial Records (nom suggéré par le très singulier Monte Cazazza) et un logo emblématique, à savoir le four principal du célèbre camp d’Auschwitz Birkenau. Tout un programme ; un plan en négatif de la société consumériste et bien pensante – un cauchemar en vue d’éveiller les esprits endormis par la propagande du meilleur des mondes.

Ce premier opus, sorti en novembre 1977, est l’archétype de l’album culte enregistré et produit avec 3 francs six sous. Presque tous les titres de la face A ont été archivés live sur cassette et celui de la face B, clin-d’oeil sardonique à Charlie Manson en forme d’improvisation lunaire, façon reel to reel. Le tout donne la sensation de baigner dans un magma de basse saturée et de souffle intempestif. Peut-être parce que de l’origine du monde jusqu’à nos jours et au-delà, tout baigne, baignait et baignera dans un magma de basse saturée et de souffle intempestif.

Puis vient le final, c'est-à-dire ce qui fut en son temps le single "Zyklon B Zombie / United". La première face est un hommage plus ou moins évident mais parfaitement revendiqué au VELVET UNDERGROUND de "I Heard Her Call My Name". Un hommage terriblement encrassé d’un titre déjà bien sale à l’origine.
L’autre versant, "United", est le parfait contraire ; sorte d’électro-pop aguicheuse et désabusée, comme peu savaient le faire à l’époque, du moins en dehors de Düsseldorf. 'The single United was intented to be a potential football chant !' comme le précise malicieusement Genesis.

L’impact de THROBBING GRISTLE dans l’histoire de la musique est tout à fait considérable. Ce ne sont pas seulement les futurs SPK, NURSE WITH WOUND, WHITEHOUSE, MUSLIMGAUZE et cie qui en seront marqués au fer rouge, mais déjà les SEX PISTOLS, JOY DIVISON ou encore David BOWIE qui affirmait, à l’époque, n’avoir rien entendu d’aussi audacieux depuis le VELVET UNDERGROUND.

L’an de grâce 1977, déjà riche du premier SUICIDE et de l’incontournable Trans Europa Express de KRAFTWERK, ne pouvait raisonnablement pas se passer d’un album pareil.

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   CORNELIUS

 
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- Cosey Fanni Tutti (guitare)
- Chris Carter (synthés, machines)
- Peter Christopherson (cassettes, machines, trompette)
- Genesis P-orridge (chant, basse, clarinette, violon)


1. Industrial Introduction
2. Slug Bait - Ica
3. Slug Bait - Live At Southampton
4. Slug Bait - Live At Brighton
5. Maggot Death - Live At Rat Club
6. Maggot Death - Studio
7. Maggot Death - Southampton
8. Maggot Death - Brighton
9. After Cease To Exist - The Original Soundtrack Of
10. Zyklon B Zombie
11. United



             



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