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Yves JAMAIT - Saison 4 (2011)
Par RAMON PEREZ le 6 Février 2022          Consultée 651 fois

Askip, JAMAIT s’est pointé en studio avec ses chansons prêtes à être enregistrées, textes et musiques. Z’ont commencé à bosser avec les zicos et, va savoir pourquoi, il a dit comme ça à son guitariste qu’il voulait entendre davantage de guitares. Alors le mec en question lui en a donné, et plus encore. Et les autres ont embrayé. Le disque est alors devenu franchement rock (au moins dans sa première partie), étonnamment lourd et mordant si on le compare à ses prédécesseurs. L’entrée en matière est des plus surprenantes lorsqu’on a en tête ce que le chanteur faisait jusque-là : le son est complètement différent, avec une basse bien groovy, un clavier plus garage et des guitares électriques tranchantes. Bref, le JAMAIT nouveau est arrivé ; franchement, c’est plutôt une bonne surprise.

La troisième livraison montrait quelques signes d’usure à force de tourner autour des mêmes recettes, ce nouveau ton est des plus bienvenus. Il renouvelle l’univers du Bourguignon et lui donne la fraîcheur d’un ravalement de façade réussi. Il n’y a qu’à écouter les quelques titres les plus représentatifs de l’artiste depuis ses débuts, du point de vue de la mélodie, du texte et de l’interprétation, pour se convaincre de la vigueur retrouvée. Par exemple le nostalgique "Gare au train" qui marche très bien. L’homme de Dijon a déjà beaucoup chanté le temps qui passe mais, puisqu’il arrive ici à la quatrième saison, ce thème prend encore davantage d’importance.

Il faut dire que l’album est sorti en 2011, c’est-à-dire pour le cinquantième anniversaire du bonhomme. Il tire de cet état de fait une superbe chanson, "La cinquantaine", d’approche plus jazzy, contrastant assez bien avec le reste du disque. Une chanson assez fine, très bien écrite, pour parler en sincérité et en poésie de l’âge qu’il vient d’atteindre. Pas question de s’apitoyer là-dessus trop longtemps, quelques autres textes viennent le dire : il y en a encore beaucoup à venir, alors on se bouge ! Et on profite de la vie tant qu’on en a ! Parce que "C’est beau les filles". Parce qu’il y a ces moments privilégiés avec la sienne (voir la dernière chanson).

Mais bon JAMAIT reste JAMAIT, alors ces moments positifs ne durent jamais très longtemps. Plus doux-amer que jamais, l’album aligne également quelques chansons pleines de spleen. Délicates et ouvragées, qui se connectent directement au cœur. Par exemple "Même sans toi" est un très beau moment évoquant l’absence, une notion qui se fait de plus en plus présente à mesure que l’on avance le compteur des dizaines. Ailleurs, on le retrouve dans son rôle favori, celui du trimard qui s’oublie un peu trop dans la boisson. Des morceaux très efficaces où il s’abandonne un peu à son côté BREL, un registre où il assure toujours autant.

Je trouve que notre chanteur varie davantage ses registres dans ce quatrième album. Un peu moins proche de celui à la LEPREST, on pense tour à tour à bien d’autres inspirateurs. Pas forcément français d’ailleurs puisque "Je t’oublie" m’évoque légèrement STING. J’entends un peu de BRASSENS (d’ailleurs "Rien de vous" est à mettre en lien direct avec "Les passantes") et donc un peu de RENAUD. Mais aussi, dans un autre genre plus variétés, je pense par exemple à MONTAND. Ou encore au contemporain SANSEVERINO, particulièrement à celui de l’album Les faux talbins sorti deux ans avant celui-ci et qui avait un peu la même démarche de transition électrique et rétro.

JAMAIT revient aussi avec davantage de touches d’humour que sur l’album précédent ; entre autres ce refrain savoureux : "Si tu me laisses tomber j’me casse !". Tout ceci me donne l’impression que le chanteur en a fini avec les complexes entrevus précédemment. A l’aise avec lui-même, avec ce qu’il a à dire ainsi qu’avec ses envies textuelles et musicales. Peu de prise de tête ici, l’album s’écoute globalement très bien. Il nous fait passer par de nombreuses humeurs, du cœur serré au grand sourire. Le tout rehaussé par un travail d’arrangement plus ambitieux et réussi, le meilleur jusqu’ici. Mis à part un titre ou deux qui marchent moins bien et ce duo avec ZAZ (certes efficace, mais bon faut aimer ZAZ), il y a bien peu de choses à reprocher à ce chanteur qui semble trouver ici un très bon rythme de croisière.

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   RAMON PEREZ

 
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1. Pauv' Pom'
2. La Radio Qui Chante
3. Gare Au Train
4. Je T'oublie
5. C'est Beau Les Filles
6. La Cinquantaine
7. J'me Casse
8. Même Sans Toi
9. Regarde-moi
10. Arrête !
11. La Dernière Au Bar
12. Rien De Vous
13. Trier Des Cailloux



             



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