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Yves JAMAIT - Mon Totem (2018)
Par RAMON PEREZ le 6 Août 2022          Consultée 599 fois

A en croire les confrères qui ont écrit sur ce disque, l’élément nouveau, notable, principal, c’est que JAMAIT ne porte plus sa casquette. Ni sur la pochette, ni sur la tournée qui a suivi. Autant dire que lorsqu’on n’a plus qu’une connerie pareille à mettre en avant, c’est qu’on n’a pas grand-chose à dire. Ce qui n’est pas forcément bon signe. Pas bon signe éventuellement pour les journaux en question, dont le manque de consistance apparait ainsi. Ou alors pas bon signe pour le chanteur qui n’inspire plus grand-chose. Ou encore un peu des deux.

On ne va pas se le cacher, JAMAIT fait du JAMAIT pour ce septième album. C’est donc bien écrit, bien composé, bien interprété. Et j’ai presque envie de m’arrêter là. L’artisan fait ce qu’il sait faire, l’exposition en vitrine sent la valeur sûre à plein nez. Pas de doute que le nouveau client sensible poussera la porte, séduit par tout ce dont j’ai déjà parlé dans les précédentes chroniques. Et ce, même si ce n’est pas forcément le disque le plus efficace que nous ait pondu le bonhomme.

Pour les habitués, y a-t-il en revanche des raisons de visiter une nouvelle fois la boutique ? Eternelle question qui trouvera des réponses différentes en fonction des sensibilités. Pour les personnes facilement sujettes à la lassitude, ayant tendance à zapper quelque chose qui accroche moins faute de surprise, on peut penser que ce disque ne marquera pas autant que ses prédécesseurs qui ont posé les repères. Ecoute agréable une fois ou l’autre histoire de dire qu’on suit toujours, puis on passe rapidement à autre chose. C’est souvent le destin des artistes dont on suit l’œuvre au fur et à mesure, ce moment où ça intéresse moins qui peut parfois être réévalué par la suite, quand de nouvelles générations étudient l’ensemble avec un recul plus important et se disent qu’un mec qui met en musique Gaston Couté a quoi qu’il arrive une classe certaine.

Et puis il y a les personnes qui prennent ce qu’il y a à prendre. Du moment qu’on aime bien, qu’aller chercher de plus ? Ce n’est pas aimer pour aimer, ces personnes sont tout à fait capables d’entendre les faiblesses d’un morceau comme le deuxième, laborieux et peu inspiré. C’est probablement se sentir bien dans un certain confort, celui de son salon que l’on connait par cœur mais où l’on est à sa place. L’univers musical du chanteur, sa voix, ses thèmes : si le tout fait du bien au cœur et à l’âme, aucune raison de se priver ; même si cela ne prend plus autant les tripes que lorsque l’on découvrait.

C’est sans doute ça vieillir. Et avoir la sagesse de ne pas le refuser. Il est bien clair ici que c’est de l’auditeur habitué dont je parle, pas de l’artiste qui, cependant, voit lui aussi les jours passer. Cela a d’ailleurs longtemps tracassé JAMAIT. Mais, cette fois-ci, il en parle fort peu. Il y a dès lors un aspect plutôt apaisé sur Mon totem, qui est sans doute le disque le plus positif de l’artiste. Le thème dominant est ici l’amour, pour sa femme (réelle ou rêvée, toujours difficile d’en être certain) ou pour sa mère dans la très belle "Insomnies". Ce côté apaisé sur les grandes questions semble redonner au chanteur du mordant sur le temporel. Il livre quelques morceaux très efficaces de ce type, qu’il n’a du reste jamais délaissé mais qui reprend une certaine vigueur sur cet opus. Ma préférée est sans aucun doute "Le maillon" avec ces interrogations essentielles : "A quoi sert de travailler ? Est-ce que j’ai à y gagner ? Qui va profiter ?".

Et puis il y a ces quelques morceaux qui sortent de nulle part, des inspirations singulières qui débouchent sur des chansons plus inattendues et, souvent, plus abouties. Ce sont sur celles-ci que l’auteur se laisse le plus aller à sa poésie rêveuse (par exemple avec la mystérieuse "Dès l’aube") ou, au contraire, à un verbe réaliste et dur. Il faut citer ici le morceau le plus poignant de ce recueil, "Qu’est-ce qui t’a pris ?", qui évoque le suicide de façon puissante et organique. Si tu as déjà écouté ce disque, il ne t’aura pas échappé que les titres que j’ai cités sont pour la plupart proposés sur la fin de cette rencontre avec l’homme de Dijon. Il est vrai que Mon totem monte en intensité au fil d’une très bonne construction, c’est sans doute son point fort. Bref, JAMAIT propose un disque tout à fait valable, même si on a parfois l’impression de l’avoir déjà entendu. Avec tout ça j’allais oublier de rappeler qu’il n’a plus sa casquette. Mais on s’en fout, non ?

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   RAMON PEREZ

 
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1. Je Crois
2. Si Tu Pouvais
3. Dans Vos Yeux
4. Vivre Avec Toi
5. Insomnies
6. Les Mêmes
7. Celles
8. Mon Totem
9. Pas Les Mots
10. Qu'est-ce Qui T'a Pris
11. Dès L'aube
12. Le Maillon
13. Je Ne Vous Dirai Pas



             



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