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Yves JAMAIT - Je Me Souviens (2015)
Par RAMON PEREZ le 26 Mai 2022          Consultée 425 fois

Pour ce sixième album (en une quinzaine d’années), Yves JAMAIT explique qu’il a décidé de changer un peu ses habitudes. Nouveaux musiciens, nouvelle équipe, beaucoup plus de délégation et donc de prise de distance pour lui : une nouvelle façon de travailler en somme. Les arrangements sont confiés à Manu Eveno et Danielito, les chevilles ouvrières de TRYO ; c’est du reste une satisfaction de l’album qu’il soit très bien produit et joliment arrangé. Comme c’est le cas depuis quelques opus, les formes musicales varient beaucoup d’un titre à l’autre, avec ici peut-être davantage de petites finesses instrumentales bien planquées dans le mix pour donner un joli relief. Le début du disque nous installe directement comme à la maison, avec un premier morceau pop qui pose très bien l’ambiance, avant une vivifiante manouchade puis un troisième titre plus étonnamment structuré.

On est clairement chez JAMAIT, pas d’erreur. On retrouve en premier sa voix, toujours aussi bien connectée au cœur de l’auditeur grâce à son timbre qui charrie cent vies, ainsi qu’à la distinction de son interprétation. Elle nous parle toujours, peut-être plus encore que précédemment, de la vie et du temps qui passe. De belles doses de nostalgie mais aussi d’envie de vivre traversent des textes à nouveau solidement ouvragés, évoquant également les méandres de l’existence ou encore l’absence et le manque. Le Dijonnais nous fait à nouveau une démonstration impeccable de chanson artisanalement ouvragée.

Cependant, ses recettes commencent à être connues et il est plutôt dommage de constater que ce renouvellement de méthode aboutit finalement au résultat attendu. Je pense que c’est en partie dû aux compositions dont les mécanismes se repèrent un peu trop. Cela fait que certaines chansons ont l’air semblables et paraissent finalement assez quelconques. D’autant, comme je le disais, qu’une bonne partie d’entre elles tournent autour du même thème. Il n’y a pas vraiment de faiblesse ; séparément, les titres se tiennent bien. Mais, ensemble, une partie d’entre eux perdent un peu de leur charme.

Heureusement, il y a très régulièrement des morceaux qui tranchent et, même, qui introduisent de nouveaux éléments dans l’œuvre de notre homme. Par exemple, "Les poings de mon frère", fort belle évocation de son enfance, relève d’une autre tradition que la plupart de ses chansons, avec un côté blues-folk prononcé. Incontestablement, l’une des meilleures réussites de l’opus. On peut citer également le duo assez surprenant avec SANSEVERINO, un hommage à l’accordéon populaire, tenu ici par deux pointures (Azzola et Suarez).

Mais, c’est surtout dans sa dernière partie que l’album décolle pour de bon. Il y a d’abord cette chanson pleine de souffle, "Qui sait", une invitation au départ qui donne envie de prendre ses valises aussi sec avec ses effluves celtiques. Plus loin, JAMAIT retrouve son côté mordant, caustique. Une petite charge en mode reggae contre le showbiz pour commencer, puis un portrait amusant des salauds pour conclure l’album sur un refrain des plus fédérateurs - histoire de se séparer sur une note positive.

Au milieu de ces quelques morceaux, figure la vraie grande chanson du disque : "Le bleu". JAMAIT sait d’où il vient et, s’il n’en fait jamais des caisses avec ça, les quelques évocations de la condition ouvrière qu’il réalise ici ou là font mouche. Celle-ci est l’une des plus belles car elle est pleine de modestie. Les arrangements sont mis volontairement en retrait, avec un simple piano et quelques cordes pour colorer le morceau. Cela permet de se concentrer sur la jolie mélodie et de nous ouvrir à la perception des paroles. Un texte au principe ainsi qu’aux mots simples, mais tellement justes. De la vraie poésie populaire autour de la couleur bleue, centrée sur celui que les trimards connaissent bien. A une autre époque, cette chanson aurait probablement pris une place patrimoniale, ainsi que nombre d’autres refrains ouvriers. A la nôtre, JAMAIT se charge d’entretenir cette tradition avec une grande classe. Et même si la recette se répète parfois un peu, on ne peut que le remercier pour cette œuvre salutaire.

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   RAMON PEREZ

 
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1. Le Temps Emporte Tout
2. Toi
3. Je Me Souviens
4. J’ai Appris
5. J’en Veux Encore
6. D’ici
7. Accordéon
8. Les Poings De Mon Frère
9. Je Ne Reviendrai Plus
10. Qui Sait
11. Le Bleu
12. Réalité
13. Salauds



             



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