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DRUM N\'BASS/AMBIENT  |  B.O JEUX-VIDEO

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Amon TOBIN - Chaos Theory (2005)
Par SASKATCHEWAN le 5 Février 2008          Consultée 5509 fois

Dans la nébuleuse de l’électro anglaise, on peut dire que trois artistes tiennent aisément le haut du pavé : Aphex Twin, Squarepusher et Amon Tobin. Si d’autres méritent au moins autant d’éloges : µ-ziq, Venetian Snares, Autechre et Cylob par exemple, cette triplette là a su fonder et repousser les limites d’un genre nouveau de musique expérimentale tout en jouissant d’une certaine notoriété. C’est particulièrement vrai pour Amon Tobin qui a littéralement explosé sa côte de popularité après son énorme Supermodified. Alors forcément, il se trouve un petit malin qui décroche la timbale. Ce petit malin c’est le studio Ubisoft, créateur bien connu de jeux vidéo qui s’empresse de proposer la réalisation de la Bande Originale de leur nouveau Splinter Cell au célèbre DJ. Mais oui Splinter Cell, le célèbre jeu d’infiltration, avec Sam Fisher, le type qui se ballade avec trois loupiotes sur le sommet du crâne dans une base bourrée de terroristes sans jamais se faire gauler. Enfin si, il arrive qu’il soit pris la main dans le sac, mais ça, c’est juste parce que le joueur est mauvais (et toc !). Mais pourquoi céder si soudainement aux sirènes de l’industrie du jeu vidéo ? N’oubliez pas, apprentis commerciaux, que la confrérie menée tambour battant par le célèbre petit plombier écrase de plus en plus l’industrie du cinéma et que réaliser la musique d’un blockbuster vidéo ludique est affaire de plus en plus sérieuse. Alors, alors, conclusion ? JACKPOT ! Amon Tobin réalise la BO d’un jeu connu mondialement et Ubisoft fait un gros effet d’annonce en engageant un artiste prometteur. Nos deux associés peuvent donc convoler en justes noces. Ding dong, ding dong,…

Confortablement installé dans un studio cossu, financé par une multinationale pas trop tatillonne au niveau du budget, autorisé à engager tous les artistes qui pourraient l’épauler utilement, Amon Tobin se retrouve tout d’un coup dans la peau d’une rock star. Le bassiste Nacho Mendez, le guitariste Fabio Lenzi et les deux frères claviéristes Massimo et Umberto Modugno rejoignent alors le projet, accompagnés de quelques autres musiciens de talent. Comble du luxe, on mobilise un orchestre philharmonique et une chorale. La production est bien sûr impeccable et l’artwork très soigné, en lien avec l’univers sombre de Splinter Cell. Niveau effet d’annonce, il faut bien avouer que ça en jette.

Et musicalement alors ? Là aussi, c’est soigné, fidèle à la fois à l’univers du jeu et aux précédents travaux d’Amon Tobin. Cependant, au lieu d’utiliser des tonnes de samples comme il en a l’habitude, le DJ assure cette fois un travail de composition plus « traditionnel », en s’inspirant des BO de vieux films d’espionnage. C’est donc une teinte sombre qui domine tout au long de l’album, avec des ambiances tour à tour mystérieuses (The Lighthouse), oppressantes (Kokubo Sosho Battle), fantomatiques (El Cargo) et nocturnes (Displaced). L’ensemble se tient, est parfaitement cohérent et bénéficie d’un très bon travail sur le rythme : sur Displace toujours, mais aussi sur Kokubo Sosho Stealth, et sur les deux Ruthless. On note aussi la présence de quelques passages originaux : un soupçon de musique orientale sur Theme From Battery, de bonnes distorsions sur Kokubo Sosho Stealth et un Hokkaido presque Drill n’Bass.

Cependant, si Chaos Theory réussit sans peine à capter l’auditeur, il manque à cette bande originale le soupçon de folie qui me plaisait tant sur les albums précédents de l’artiste. El Cargo, Displaced ou encore The Clean Up auraient pu introduire ce décalage appréciable grâce à leurs rythmiques Drum n’Bass effrénées, ou grâce à leurs orchestrations qui s’intègrent plutôt bien aux boucles électroniques, mais l’album reste envers et contre tout un véritable bloc de granit, complètement homogène et lisse. Ce disque est un rouleau compresseur servi par un son irréprochable mais qui manque quand même d’un peu d’humanité. En cela il s’oppose à l’excellent Foley Room, un nouvel opus débordant de vie.

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   SASKATCHEWAN

 
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- Amon Tobin (dj)
- Fausto Bava (batterie)
- Guiseppe Guerra (batterie)
- Juan Luis Verdi (percussions)
- Eiji Myake (flûte)
- Nacho Mendez (basse)
- Dominico Lenzi (piano)
- Massimo Modugno (orgue hammond)
- Fabio Lenzi (guitare)
- Umberto Modugno (claviers)
- Chorale Junior Nationale De Kawaguchiko (choeurs)
- Orchestre Philharmonique De Canhoto (cordes)
- Salvator Pennacchio (tambourin !)


1. The Lighthouse
2. Ruthless
3. Theme From Battery
4. Kokubo Sosho Stealth
5. El Cargo
6. Displaced
7. Ruthless (reprise)
8. Kokubo Sosho Battle
9. Hokkaido
10. The Clean Up



             



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