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1998 Queens Of The Stone A...
2000 Rated R
2002 Songs For The Deaf
2005 Lullabies To Paralyze
  Over The Years And Throu...
2007 Era Vulgaris
2013 ... Like Clockwork
2017 Villains
 

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- Style + Membre : Kyuss, Them Crooked Vultures

QUEENS OF THE STONE AGE - In Times New Roman (2023)
Par ELK le 25 Juin 2023          Consultée 2059 fois

Il faut croire que QUEENS OF THE STONE AGE est un groupe voué à enfanter dans la douleur. Durant les six années qui nous séparent de Villains, on peut dire que les tuiles n’ont pas manqué de pleuvoir sur Josh Homme, notre colosse roux préféré. Entre un divorce tapageur et médiatisé, la mort de plusieurs potes, dont Mark Lanegan un de ses grands complices, et enfin une opération due à un cancer, on peut dire que peu lui a été épargné avant de présenter In times New Roman. Seule consolation pour Josh, le line-up est cette fois stabilisé, et on retrouve l’intégralité de l’équipe ayant participé au disque précédent. C’est une vraie nouveauté chez nos Californiens, le groupe ayant au fil des années finalement plus ressemblé à un collectif tant les allées et venues de multiples musiciens autour de Josh, son immuable pilier, y furent la norme. Autre élément de stabilité, l’artwork signé encore de Boneface qui pour la troisième fois poursuit son œuvre dans un registre rouge et sulfureux.

Côté musique, bien malin qui aurait pu prédire avant la sortie quelle orientation elle allait prendre : QUEEENS OFTHE STONE AGE est un groupe qui a su se réinventer à chaque album, comme si son essence, autour d’un rock vénéneux et bouillonnant, était de muter en permanence et qu’il lui était interdit d’être conventionnel, convenu et encore moins prévisible. Et la recette est cette fois bien plus complexe qu’il peut y sembler au premier abord. L’album n’est pas de ceux qui vous sautent à la figure et s’imposent dès la première écoute, il nécessite d’y revenir à de nombreuses reprises pour savourer toute sa substance, les premiers singles nous en avaient d'ailleurs avertis.

On retrouve évidemment le long des dix plages les riffs alambiqués et biscornus, parfois grinçants, qui sont la marque de fabrique des Californiens, des rythmes faussement simplistes qui vous vrillent le cerveau, de grosses lignes de basse bien graves et saturées, et d’étonnants effets sonores souvent tirés des claviers, le tout dans un esprit et un son vintage, souvent kitsch voire parfois carrément décadent. On redécouvre également la voix si singulière de Josh, ses graves profonds, ses accents parfois à la BOWIE d'autres fois à la Elvis, ses passages en voix de tête qui emportent certains refrains, ses murmures éthérés et ses fascinantes dérives mélodiques.

Ces recettes savamment arrangées et entremêlées nous offrent dix titres relativement agressifs, souvent assez concis, joués à des tempos plutôt élevés : pas de ballade cette fois comme dans Like Clockwork, ni de délires plus speed voire déjantés comme à l’époque de Nick Olivieri. Et c’est la principale caractéristique de l’album : une forme d’homogénéité qualitative voire stylistique à laquelle les reines nous avaient peu habitués. Pour le dire autrement, rien n’est raté ni même moyen dans ce disque : même les titres affiliés au style de Era Vulgaris, album que pourtant je goûte peu, sont ici de très bonne tenue. Mais en contrepartie, l’opus n’offre pas vraiment de tueries à la hauteur de celles de Songs For The Deaf, Lullabies To Paralize, Rated R ou Like Clockwork.

Si on devait détacher quelques morceaux, il faudrait probablement puiser plutôt vers la fin de l’album. "What Peephole Say" (oui l’opus est parsemé de jeux de mots plus ou moins fins) est irrésistible avec son petit côté Rockabilly, son riff catchy, la montée de Josh dans les aigus et ses pré-refrain et refrain superbes. "Sicily" nous propose, passée une intro au métronome et un riff de basse bien prenant, des sonorités de cordes orientales; on croit même un instant que Josh va se prendre pour Robert Plant pour accompagner la jolie montée en puissance du titre assortie d’habiles petits traits de guitare. Autre morceau brillant, "Straight Jacket Fitting" long de 9’ au sein desquelles Josh évoque sa maladie et ses misères au fil d’un texte très engagé et intime, le tout sur fond d’un blues lancinant et hypnotique. Nous tenons là un morceau atmosphérique puissant qui s’achève par 2’ d’accalmie acoustique et instrumentale venant joliment mettre un terme à l’album.

Mais d’autres excellents moments nous ont accompagnés auparavant : "Obscenery" est une très bonne entrée en matière, avec un rythme entraînant, un riff d’outre-tombe très psychédélique et un refrain porté par les belles vocalises aïgues de Josh, on y entend même des cordes classiques ! "Paper Machete" déboule sur un tempo élevé et nous fait beaucoup penser à "Little Sister" ; en plus, il y a un chouette solo de guitare de Troy Van Leeuwen. "Time & Place" et "Emotion Sickness" sont deux titres assez catchy au tempo un peu funk et au rendu un peu plus pop, alors que "Made To Parade" est un Blues Rock assez gras, avec un petit côté ZZ Top pachydermique, avant un refrain en voix de tête qui éclaire joliment le titre. "Negative Space" dévoile, sur un tempo moyen, un riff assez lourd et un excellent refrain, signature du savoir-faire des Américains. Il nous reste "Carnavoyeur" qui est probablement le titre qui se rapproche le plus d’une ballade (au début du moins). Josh y prend souvent des intonations à la BOWIE, l'ensemble est très accrocheur parsemé de traits de guitare sympas et doté d’arrangements stimulants.

Cet album est finalement bien compliqué à évaluer : chaque écoute réserve de nouvelles découvertes, tant le disque est brillamment composé, interprété et produit, le savoir-faire de Josh et ses reines en la matière étant incontestable. J’apprécie en outre totalement l’absence de calcul et la sincérité de la démarche : rien n’est strictement formaté, et QUEENS OF THE STONE AGE ne s’interdit aucune outrance ni extravagance pour séduire à tout prix ; ceci mérite le plus grand respect à une époque où la musique Rock a souvent du mal à évangéliser au-delà du cercle vieillissant de ses inconditionnels. Pour toutes ces raisons, couplées au plaisir des retrouvailles (vivement novembre sur scène), je me fends d’une note de 4 pas incontestable, mais après tout c’est moi qui décide.

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- Joshua Homme (chant, guitare, piano)
- Troy Van Leeuwen (guitare, claviers, synghétiseur, percussions, bass)
- Dean Fertita (clavier, synthétiseur, guitare, choeurs)
- Michael Shuman (basse, synthétiseur, choeurs)
- Jon Theodore (batterie, persussions, samples)


1. Obscenery
2. Paper Machete
3. Negative Space
4. Time & Place
5. Made To Parade
6. Carnavoyeur
7. What The Peephole Say
8. Sicily
9. Emotion Sickness
10. Straight Jacket Fitting



             



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