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2002 Songs For The Deaf
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- Membre : Eagles Of Death Metal, Dave Grohl , Teenage Time Killers, Danzig, Nick Oliveri , Nirvana, Foo Fighters, Brody Dalle
- Style + Membre : Kyuss, Them Crooked Vultures

QUEENS OF THE STONE AGE - Songs For The Deaf (2002)
Par LONG JOHN SILVER le 17 Août 2019          Consultée 3008 fois

Waouh, la baffe ! De quoi laisser la joue de l’auditeur aussi rouge que sa pochette, Songs For The Deaf ne cesse de tabasser depuis sa sortie en 2002, au point de s’ériger parmi les disques les plus authentiquement remarquables du XXIème siècle. Après deux excellents premiers opus les 'Reines de l’âge de pierre' étaient encore plus attendues, surtout depuis Rated R qui avait déjà considérablement marqué les esprits, tout en restant confiné à une audience (en expansion) d’amateurs d’Indie rock/Stoner, soit un public de niche.
Songs For The Deaf défoncerait les barrières, s’écoulant rapidement à plus d’un million d’exemplaires, s’attirant un public nettement plus large, se positionnant parmi les opus qui comptent bien au-delà du genre qu’il est censé représenté, au-delà même des frontières du Metal. Or, le premier à avoir pressenti le phénomène se nomme Dave Grohl. Dave sait de quoi il parle, il a enregistré Nervermind onze années plus tôt, il l’annonce tout de go : S.F.T.D. auquel il a contribué, qui va sortir en fin d’été 2002, fera date. Point barre.

Courant 2002, l’ami Grohl se met en retrait des FOO FIGHTERS, l’album en cours d’enregistrement (le futur One By One) ne lui convient pas du tout, un énième psychodrame secoue sa formation, alors il met les bouts et se voit accueilli à bras ouverts par Josh Homme et Nick Oliveri qui ont commencé à bosser sur un nouvel opus.
Sans toutefois parvenir à avancer réellement, eux aussi tournent en rond. L’arrivée de Grohl dans l’équipe leur met un coup de pied au cul salutaire, Oliveri confiant même que, pour la première fois depuis une éternité, il a ramené sa basse à la maison afin de bosser sérieusement histoire de se mettre au niveau de la réputation flatteuse du batteur. Homme ne tarit pas d’éloges non plus, Grohl les aurait poussés à progresser, à transgresser leurs limites, à devenir de meilleurs musiciens. Autour du duo toxique Homme/Oliveri, en plus de Grohl, on trouve également Mark Lanegan qui chante et coécrit certains morceaux.
Les portraits des quatre hommes illustrent le dos de la pochette du disque, néanmoins les Q.O.T.S.A comptent quelques fidèles musiciens de l’ombre qu’il convient de ne pas oublier non plus. Gene Trautman tout d’abord, après avoir participé aux sessions de Rated R, intervient sur deux titres à la batterie. Mais il convient encore davantage de signaler les contributions multitâches de Alain Johannes, Chris Goss et feu Natasha Shneider ; lesquels gravitent tous au sein de la nébuleuse Q.O.T.S.A.

Pour décrire l’œuvre à paraître, le tandem infernal Homme/Oliveri définit un concept squelettique, soit la traversée (de nuit) du désert, en voiture, entre Los Angeles et The Joshua Tree, tentant de capter d’hypothétiques ondes radios dans le but d’agrémenter le parcours de musique. Oui mais. La musique diffusée par les radios : CDLM. Aussi les deux vont imaginer les chansons qu’ils aimeraient entendre sur les ondes, sachant qu’aucune station ne diffuse jamais celle des Q.O.T.S.A. C’est ainsi qu’on prend sa revanche sur les programmateurs, notamment en baptisant ironiquement l’album Songs For The Deaf. Les sourds sont ceux qui ne veulent pas entendre, qui –a priori- ne risquent pas plus d’entendre la déflagration qui s’ensuit une fois qu’on a mis le CD dans le lecteur. Du moins, c’est ce qu’ils croient. Parce qu’après S.F.T.D, impossible d’ignorer Q.O.T.S.A. Et ça commence par l’intervention d’un D.J imaginaire - d’autres lui emboîteront le pas - suivi par un riff d’abord compressé à mort mais qui finit par te péter à la gueule tandis que Nick Oliveri écorche le micro, la tempête s’est levée dans le désert, elle est soudaine, dévastatrice, hallucinée… "You Think I Ain’t Worth A Dollar, But I Feel Like A Millionaire", l’ironie du propos est poussée à son paroxysme. S’ensuit une série de titres qui allient l’énergie du Metal, la toxicité du Stoner, l’expressivité hallucinogène du rock psyché, l’entêtement de refrains pop qu’on a envie de reprendre en chœur alors que défile la galette. Les vents du désert ballaient l’horizon, la chaleur se fait suffocante, les riffs d’airain s’enchaînent en soutien des voix de Homme, Oliveri et Lanegan. Certes, cet album majestueux repose sa grandiloquence sur des aplats de guitares distordues, accordées deux tons plus graves, branchées sur des amplis de basse. Néanmoins, on note aussi le recours régulier aux silences, ceux qui laissent accroire qu’une chanson s’achève brusquement pour mieux la relancer ensuite. Mais aussi ceux qui laissent un titre en suspension, accroissant les tensions avant résolution. En revanche, tous les titres s’enchaînent ou sont reliés par les interventions de D.J’s fantomatiques ou autre prêcheur ou promoteur improbables, tous excepté un : le dernier. Ainsi de ce chaos apparent, résulte un rendu quasi symphonique, surplombé par de sacrées mélodies.

Exemple : l’enchaînement "First Is Giveth"/"Song For The Dead", deux titres emplis de frénésie, voire de sauvagerie, depuis la voix éthérée de Josh Homme vers l’aura maléfique de Mark Lanegan, lequel signe là une entrée en matière en tout point charismatique. Et fracassante. On retrouve le timbre d’outre-tombe de Lanegan sur les imparables "Hanging Tree", "God Is In The Radio" et "Song For The Deaf", autant d’hymnes hallucinés.
Oliveri se voit confier les titres les plus déjantés comme celui d’ouverture ou encore "Six Shooter", cependant il est également rattrapé par la face pop déjà initiée par Rated R. On lui doit "Gonna Leave You" et "Another Love Song", aux riffs poisseux comme le mezcal mais aux mélodies empreintes de mélancolie.
Restent les instants les plus mélodiques, dévolus à Mister Homme, à commencer par la fabuleuse "No One Knows". On pourrait presque consacrer une thèse à cette chanson, parmi les meilleures des Q.O.T.S.A, sinon la meilleure. "No One Knows" est une pop song syncopée comme il se doit, aux refrains plombés par le fracas de la batterie, relancée par un pont dantesque, poursuivi par une ligne de basse en rut à laquelle s’ensuit un solo psyché, pré-conclu par une mandale orchestrale qui rappelle en tout point l’arrêt du crescendo de "A Day In The Life" des BEATLES. Silence, reprise acrobatique puis fin. "The Sky Is Fallin’", "Go With The Flow" et "Do It Again" portent leurs mélodies aussi enchanteresses que vénéneuses vers les abîmes, l’enfer est ici et maintenant, oui mais l’enfer est ce qu’on en fait, or ici c’est particulièrement beau.

Josh plante des soli aériens un peu partout, souvent psychédéliques, toujours inspirés, la basse d’Oliveri vrombit, la batterie de Grohl martèle, on a l’impression d’être entouré de dynamite. D’ailleurs, c’est une ambiance apocalyptique qui prévaut quasiment partout, jusqu’à l’apaisement mélancolique qui intervient après le seul silence présent entre deux plages. "Mosquito Song" plante son stylet sans être annoncée, il s’agit d’une 'hidden track'. On l’a accolée à une citation de "Feel Good Hit Of The Summer" - hymne notoire à tout un tas de produits hautement toxiques. L’ambiance a beau être à la folksong, son texte n’en n’est pas moins glacial, angoissant. On achève le tracé en beauté et dans le calme, mais néanmoins en lambeaux. Et ensuite ?
Ensuite, on repart pour une nouvelle traversée du désert car le propos est hautement addictif. D’ailleurs, personne n’en est ressorti indemne. Dave Grohl a rapidement repris le large avec ses FOO FIGHTERS, laissant Josh et Nick quelque peu sur leur faim, Mark Lanegan est apparu sur la tournée, Troy Van Leeuwen a fait le saut et est resté depuis, Joey Castillo a pu donner le change un certain temps derrière les fûts. Oui mais. Encore oui mais. Josh, véritable workaholic, total control freak, ne s’en est –lui- jamais remis, au moins jusqu’à maintenant. Déjà, il a viré Nick Oliveri, trop déjanté, imprévisible, violent. Vraiment ? Depuis ses déclarations post sortie de S.F.T.D, sa volonté affichée d’alors de vivre en coopération avec des musiciens talentueux pour animer les Q.O.T.S.A, à sa reprise du pouvoir absolu sur sa créature, il s’est écoulé peu de temps et pas mal de colère mal contenue. Si S.F.T.D est une bénédiction pour tout un tas de mélomanes qui ont découvert Q.O.T.S.A, KYUSS et Josh depuis son succès, ce dernier semble –depuis- traîner une forme de malédiction pesant sur ses seules épaules. Parce que déjà : comment faire mieux ?

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   LONG JOHN SILVER

 
   ELK

 
   (2 chroniques)



- Josh Homme (guitare, chant)
- Nick Oliveri (basse, chant)
- Dave Grohl (batterie, choeurs)
- Mark Lanegan (chant)
- +
- Alain Johannes (guitare, claviers, theremin, dj)
- Natasha Shneider (claviers, theremin, dj)
- Gene Trautmann (batterie sur 1 et8)
- Dean Ween (guitare)
- Brandon Mcnichol (guitare)
- Chriss Goss (guitare, claviers, choeurs, dj)
- Paz Lenchantin (cordes)
- Ana Lenchantin (cordes)
- Molly Mcguire (accordéon)
- John Gove (cuivres)
- Kevin Porter (cuivres)
- Brad Kinsher (cuivres)
- Blag Dahlia (dj)
- C-minus (dj)
- Casey Chaos (speaker)
- Jeordie White (dj)
- Lux Interior (dj)
- Jesse Hughes (prêcheur)
- Dave Catching (dj)


1. Tou Think I Ain't Worth A Dollar, But I Feel Like
2. No One Knows
3. First Is Giveth
4. Song For The Dead
5. The Sky Is Fallin'
6. Six Shooter
7. Hanging Tree
8. Go With The Flow
9. Gonna Leave You
10. Do It Again
11. God Is In The Radio
12. Another Love Song
13. Song For The Deaf
14. Mosquito Song (hidden Track)



             



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