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NEW WAVE / ELECTRO ROCK   |  LIVE

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ALBUMS STUDIO

1978 Tubeway Army
1979 Replicas
The Pleasure Principle
1980 Telekon
1981 Dance

ALBUMS LIVE

1981 Living Ornaments 81

Gary NUMAN - Living Ornaments 81 (1981)
Par PSYCHODIVER le 10 Septembre 2024          Consultée 196 fois

Sur scène, je n'ai jamais voulu pratiquer le jeu de la lèche avec le public, comme tous ces crétins qui déclarent leur amour à 40 000 personnes en même temps. Comment ces personnes pourraient-elles m'aimer pour de vrai alors que je ne connais même pas leurs noms ? Et qui me dit que ces types dans le public ne sont pas des tueurs ou des violeurs ? Si je ne dis rien sur scène, c'est parce que je n'ai rien à dire. De toute façon, les gens connaissent les chansons et ne viennent que pour les écouter. Pas pour t'entendre vomir tout un ramassis de conneries banales et hypocrites. En fait, quand tu parles sur scène, tu les arnaques. Tu ne fais que gâcher leur argent. Quoi qu'il en soit, je n'ai plus le temps de donner des concerts.

Bon. Bah comme ça, c'est dit. Merci Gary.

Toutefois, c'est un positionnement qui se défend.

Si Gary NUMAN n'est pas du tout un mauvais bougre, on ne peut pas affirmer qu'il manque pour autant de caractère. L'après Telekon est synonyme pour lui de période charnière entre ses origines cybernétiques et ses tentatives à venir de renouvellement post machines conscientes. En 1981, l'annonce de sa retraite hors des scènes (mais pas des studios) suscite la confusion chez ses fans. Lorsqu'il décide de remplir Wembley pour sa tournée d'adieu, on assiste à un véritable phénomène. Et à bien des égards, Living Ornaments 81 est une pierre angulaire. De la discographie de Gary comme du rock des années 80 et de l'histoire de l'enregistrement live.

Des Living Ornaments, il en existe déjà trois en 81. Chargés d'immortaliser une partie de l'affolante tournée ayant suivi le triomphe de The Pleasure Principle (Living Ornaments 79) ainsi que celle consacrée à Telekon (Living Ornaments 80). Sans compter une édition complète, rassemblant les deux live et agrémentée d'autres morceaux. Bien que pas inintéressants, ces disques font figures de super bootlegs en comparaison avec leur grand frère, paru seulement en 1998 et capturant l'essence démesurée d'un show à Wembley, à l'occasion transformé en avant poste d'une mégalopole futuriste, au cours duquel Gary, profitant du summum de la configuration live, passe en revue tous ses albums depuis ses débuts. Pour faire simple, ça sonne plus organique que sur 33-tours studio, plus vivant. La scénographie ne lésine pas sur les lasers ni sur les néons colossaux. Gary débarque à bord d'un véhicule surgi d'un livre d'Asimov... Je vous laisse le plaisir d'aller consulter les archives youtube de ce concert. Ça vaut le détour. À moins bien sûr que vous possédiez l'édition VHS de 1982 ou DVD de 2010. Il y avait effectivement matière à tirer de cette soirée d'avril 81 un bien beau document rock historique. Flanqué du groupe DRAMATIS et de son inamovible bras droit Paul Gardiner, Gary peut également compter sur la présence d'un bien singulier personnage : Nash The Slash, multi-instrumentiste (expert en violon électrique) complètement barré et traumatisé notoire de l'ère nucléaire, qui se baladait H24 le visage recouvert de bandages. Ou comment une néo TUBEWAY ARMY fit main basse sur Londres pour la seconde fois depuis 1979.

Soigné mais hargneux. Les synthétiseurs unis en cyber symphonie garantissant une immersion intégrale dans l'univers de Mister NUMAN, maître incontesté de Wembley (l'utilisation judicieuse d'une version instrumentale onirico opératique de "Replicas" permet d'entrer et de quitter l'ensemble avec une sensation de dépaysement total) : ce double album consiste autant en un best of généreux de la première vie de l'artiste qu'en une exceptionnelle porte d'entrée vers sa new wave hautement personnelle et peu commune. Seul véritable défaut dans la cuirasse, la maudite "Conversation", dans une version encore plus horripilante que l'originale et affublée d'un mixage résolument abject. Pied de nez à Beggars Banquet ? Défaillance irréparable de la bande néanmoins préservée par soin d'authenticité ? Rien de tout cela. Juste une piste bonus casée n'importe comment et dont on se serait largement passé. Dieu merci, elle referme le premier CD. N'occasionnant aucun dommage à l'unité de l'œuvre. Vous pourrez ainsi faire l'impasse sur elle sans aucun scrupule ni difficulté et apprécier la relecture électronique des "Trois Gymnopédies - Premier Mouvement" d'Erik SATIE comme un entracte de haute volée, avant de repartir de plus belle sur le second CD via une "She's Got Claws" atypique (au même titre que la plus solennelle "Cry The Clock Said", elle permettait d'annoncer la couleur de l'opus studio à venir, le très atmosphérique Dance).

Quelques preuves de l'efficacité du show ? "Complex" et "M.E" voient leur aura tragique considérablement renforcée. "Me I Disconnect From You" accélère la cadence tout en restant elle-même. "My Shadow In Vain", "I'm An Agent", "The Joy Circuit" (ce duel final violon / claviers effréné qui rendrait le HAWKWIND calvertien et ULTRAVOX fous de jalousie) et le quasi punk "I Die You Die" arrachent méchamment. "Everyday I Die" se sépare de ses oripeaux folkisant sans se trahir. "Down In The Park" déploie toute sa glaçante, sulfureuse et écrasante majesté morbide. Personne ne peut décidément ressortir indemne de l'exploration de cette zone sinistrée. L'immense "I Dream Of Wires" emporte tout le public dans sa transe imparable. Allez, sans doute le tube des tubes "Are Friends Electric" gagne-t-il en nervosité ce qu'il perd en mélodie intimiste (son rival des charts, "Cars", moins axé sur les ambiances, s'en tire mieux, affirmant sa nature catchy). En ressort-il pour autant méconnaissable ? Loin de là. "Metal" quant à elle bénéficie d'un traitement des plus insolites, puisque ce ne sont pas les textes d'origine qui y figurent mais ceux du futur "Moral", bientôt accessible via 𝘋𝘢𝘯𝘤𝘦. "We Are Glass", énergique à souhait, remplit son rôle de conclusion musclée à merveille. Mais le summum du concert demeure l'interprétation de la poignante "Please Push No More". Nash excelle, le pont synthétique prend littéralement aux tripes et rend honneur au piano cristallin initial, tandis que la communion entre le public et Gary se mesure plus que jamais (ce refrain repris par tout le stade). Au-delà des déclarations destroy du concerné mentionnées en accroche de cette chronique, le thank you qu'il adresse à Wembley ne semble pas dicté par des impératifs de label. Un très grand moment.

Seulement égalé en durée et qualité par le tout aussi colossal 101 de DEPECHE MODE, dans le même registre afterpunk électronique UK : Living Ornaments 81 refermait avec rigueur et classe la période la plus iconique de Gary NUMAN. Désormais, le cyborg retournerait en révision et cèderait sa place à un rockeur caméléon toutefois plus consensuel mais absolument pas rincé artistiquement parlant. Rendez-vous en septembre de cette même année 81.

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   PSYCHODIVER

 
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- Gary Numan (chant, guitare)
- Paul Gardiner (basse)
- Nash The Slash (violon)
- Chris Payne (clavier)
- Russell Bell (guitare, claviers)
- Dennis Haines (claviers)
- Cedric Sharpley (batterie)


1. Intro (replicas) / This Wreckage
2. Remind Me To Smile
3. Metal
4. Me I Disconnect From You
5. Complex
6. The Aircrash Bureau
7. Airlane
8. M.e
9. Everyday I Die
10. Films
11. Remember I Was Vapour
12. Trois Gymnopedies - First Movement
13. Conversation
14. She's Got Claws
15. Cars
16. I Dream Of Wires
17. I'm An Agent
18. The Joy Circuit
19. I Die You Die
20. Cry The Clock Said
21. Tracks
22. Down In The Park
23. My Shadow In Vain
24. Please Push No More
25. Are Friends Electric
26. We Are Glass / Outro (replicas)



             



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