Five Man Acoustical Jam est souvent considéré comme étant l'un des premiers albums live acoustique (c'est à dire proposant des versions acoustiques de chansons écrites à l'origine pour l’électrique). Si je doute fortement de la véracité de cette information (quid du Live Rust de Neil YOUNG parut une décennie plus tôt, par exemple), il est vrai qu’en 1990, la démarche était assez inédite et qu'elle a par la suite généré une multitude de disques du même genre, notamment la collection des MTV unplugged.

Quoi qu'il en soit, après seulement 2 albums, TESLA sort cet album live assez surprenant qui avait tout pour prendre à contre-pied les fans. En effet, au-delà du côté acoustique, certaines versions diffèrent très fortement des originaux. Il en est ainsi de "Cumin’ Atcha Live" ou de "Modern Day Cowboy"). En outre le disque est agrémenté de nombreuses reprises comme le "Truckin" du GRATEFUL DEAD, le "We Can Work It Out" des BEATLES, le "Lodi" de CREEDENCE, le "Mother’s Little Helper" des ROLLING STONES et enfin le "Signs" de FIVE MAN ELECTRIC BAND. Dans le cas de ce dernier groupe, on peut légitimement penser qu'il a inspiré le titre de l'album.

L’interprétation de TESLA est excellente et met en avant le talent des musiciens. L’ambiance est à la fois survoltée (beaucoup de cris du public) et très décontractée ; et le groupe plaisante avec le public, le fait chanter lors de la magnifique version de "Love Song". La conviction et le plaisir qui s'en dégagent donnent à bon nombre de morceaux une efficacité et une émotion bien supérieures aux versions studio ("Before My Eyes", "Paradise", "Love Song", "The Way It Is"). Cette véritable communion avec le public se concrétise dans les deux derniers titres, sortes de délires aux sonorités toutes à la fois Country et Boogie.
Première pour TESLA (l’exercice sera repris timidement dans Psychotic Supper), un piano, joué par Brian Wheat, fait son apparition sur "Paradise", sans que pour autant que le groupe ne renonce à son slogan habituel « No machines… just wood ».

Au final, nous avons là, un superbe album qui brille autant par la joie de vivre qu’il dégage, que par la qualité des compositions qu’il renferme et la qualité de l’interprétation.
Tout au plus peut on être un peu irrité par le chant, parfois un peu trop nasillard et criard de Jeff Keith.
Ce qui est une des singularités charmeuses du groupe en studio, peut ici se révéler un peu crispant sur certaine partie, ou à la longue.
Mais cela reste anecdotique au regard du plaisir qui transpire de cet album si jouissif.