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PUNK HARDCORE CROSSOVER   |  LIVE

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1995 God Of Love
 

- Style : The Exploited , Discharge, Gbh, Black Flag, Dead Kennedys, Suicidal Tendencies
 

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BAD BRAINS - Live At The Fillmore (1982)
Par NOSFERATU le 3 Avril 2024          Consultée 690 fois

Période étudiante, fin des années 80, un de mes voisins d’une chambre universitaire à Aix, jouant dans un groupe hardcore marseillais (de mémoire CONVICTED) tape à la porte car je mets à fond les RAMONES . Il m’invite chez lui et me fait découvrir les BAD BRAINS dont je connaissais jusqu’alors assez mal la discographie.
BAD BRAINS ocillait entre plusieurs styles. Catalogué hardcore avec les cadors du genre (BLACK FLAG, DEAD KENNEDYS…), le combo constitué de jeunes blacks énervés (poursuivant en cela la geste destroy 'seventies' proto punk de DEATH et autres PURE HELL) était originaire de Washington, ville déjà bien atteinte par ce sous-courant du punk (MINOR THREAT et compagnie). Certains historiens du rock underground le considérent comme la pièce matricielle de ce style extrêmiste du rock dur. Il faut avouer qu’en concert le groupe de 'rastas punks' attire les adeptes de ce RGV (Rock à Grande Vitesse). Rastas ? Oui ses membres adulent aussi Hailié Sélassié et toute la mythologie des fans de reggae. En gros, le groupe carbure au punk new yorkais, surtout celui pratiqué par les DEAD BOYS et les RAMONES. Mais il assume ainsi l’héritage des chaloupées mystiques de BOB MARLEY. Plus une fixette sur le hard-rock stadium d’un VAN HALEN qui casse alors la baraque en cette fin de ces 'sauvages seventies'. Dire qu’au départ ils jouaient une sorte de fusion jazzy !
C’est en allant au cbgb, le célèbre club punk de new york qu’ils ont eu la révélation. Oubliés, les accords tarabiscotés du 'rock fusion, place à l’énergie primitive.
Mais ils dénotent dans une scène radicale par rapport à une musicalité beaucoup plus affirmée.
Et au niveau paroles, les thèmes lyriques baignent entre revendications à la jamaicaine (les obsessions sur Babylone) et anarchisme proprement punk.
D’où une incroyable descendance que l’on retrouvera dans le hip-hop mutant des BEASTIE BOYS, le New York Hardcore, les différents crossovers du style SUICIDAL TENDENCIES, le heavy rock fusionnant différentes hybridations à la LIVING COLOUR, le nu métal.
Premier disque sorti sur ROIR, label indie fondé sur les cendres de la première vague punk new yorkaise en 79.
Ce live, dans le lieu emblématique du Fiilmore à San Francisco (Jello biafra, Henry Rollins, les membres de METALLICA, de NEUROSIS, de FLIPPER devaient être certainement dans la salle) date de cette période charnière.
On est dans l’after punk depuis quatre ans déjà, mais les effluves punk se font encore ressentir avec les activistes hardcore aux Etats-Unis et les agités 'iroquois' de la vague 'punk not dead' au Royaume Uni.
Et en concert, visionnez les vidéos, l’atmosphère, pointée par les premiers slams de l’histoire et les pogos sans fin mais aussi par des passages reggae appelant à fumer la meilleure des 'Beuhs', était incroyable. Avec un public composite constitué de rastas, de punks crétés, d’anciens de la vague de 77, des jeunes 'hardcoreux', quelques fanatiques de heavy métal. L’ambiance 'destroy' commence par le quasi instrumental "Attitude", punk et métal à la fois, inaugurant un futur crossover qui aura vite des adeptes. Puis HR, le hurleur, présente ses sbires. Le show enchaîne vite sur "Attitude" avec ses vocaux enragés.
Arrive ensuite l’un des hymnes absolus du punk hardcore, "Banned in dc". Cavalcade rapide, marquée par une géniale césure typiquement métal, les vocaux alternant le grave et l’hystérique le plus absolu.
Ce côté 'crossover' se retrouve dans plusieurs titres. On est marqué en conséquence par "The Big Take Over" avec ses débuts à la batterie, la guitare qui grésille rapidement, suivie par une rythmique thrash avant l’heure, une accélération dantesque et une finalité très martiale au niveau vocal. "Fvk" est bâti entre une intro heavy puis un dérèglement propre au hardcore. "Right Brigade" possède un rythme saccadé qui part brusquement à 100 à l’heure, en même temps qu’un impressionnant refrain hurlé et un solo de guitare étonnant pour un musicien de cette forme redoutable de rock.
Et il y a bien sûr les jets purement hardore punk. "Regulator" est ainsi un missile redoutable qui s’accélère dangereusement à la fin. L’appel à l’émeute de "Riot Squad" trouve certaines similarités avec les compositions des DEAD KENNEDYS, alors frères d’armes de la côte ouest. Le hardcore rapide de "Destroy Babylon" annonce les assauts furibards des suiveurs d’AGNOSTIC FRONT. Aussi véloce que "Bring the Walls Down" qui dénote cependant par un solo désarticulé de 36 secondes.
L’aspect proprement reggae ressort sur "Rally", mélange de dub et de punk, sur les traces des CLASH ou des RUTS, le reggae rock d’ "I and i Survive" (bizarrement un peu trop propre) et les effets psychédéliques dubisants terminant le planant "We Come to Unite".
En deux mots, violent mais hétéroclite.
On aurait vraiment aimé être présent au CBGB ou au Fillmore en 82.

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   NOSFERATU

 
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- H.r. (vocaux)
- Dr. Know (guitare)
- Darryl Jenifer (basse)
- Earl Hudson (batterie)


1. Attitude (instrumental)
2. Band Intros
3. Attitude
4. Banned In D.c.
5. The Regulator
6. Rally
7. The Big Takeover
8. Riot Squad
9. F.v.k. (fearless Vampire Killers)
10. I And I Survive
11. Right Brigade
12. Destroy Babylon
13. Bring The Walls Down
14. We Come To Unite



             



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