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Sheryl CROW - Evolution (2024)
Par MARCO STIVELL le 8 Avril 2024          Consultée 958 fois

Never say never again, ne jamais dire jamais plus. Un peu avant la pandémie, au moment de la publication de son album Threads (2019), Sheryl CROW avait dit que celui-ci serait son dernier, puisqu'elle pensait ne pas pouvoir donner suite à un tel projet, pour rappel fait de collaborations. Oh, quoique plus modeste, elle nous en réserve une belle durant cette année 2024, en tenant une des parties de basse, au milieu de tant d'autres guests de marque, pour la nouvelle version de "Going Home – Theme From Local Hero" de Mark KNOPFLER, réalisée pour l'aide aux adolescents atteints de cancer, un single caritatif comme le rock n'en avait plus offert depuis longtemps.

Et donc, pour un mois de mars décidément bien riche, celle qui disait ne vouloir se contenter que d'EPs voire de titres individuels sort finalement, à 60 ans passés, un nouvel album appelé Evolution. Presque quarante minutes au compteur, un premier morceau qui se présente aussi comme l'extrait principal, à savoir "Alarm Clock". En toute simplicité, avec un riff de guitare saturée, des claps et un élancement mesuré, Sheryl CROW décrit ses sentiments de fin de nuit qui, comme ceux de tout-un-chacun, poussent à maudire l'inventeur du réveil-matin, surtout après un beau rêve. Sans être mémorable, l'effort rassure concernant la capacité de la dame à créer une pop entêtante.

Il en va ainsi de l'ensemble d'Evolution, co-produit par Sheryl CROW et Mike Elizondo, l'élève de DR. DRE qui a néanmoins fait beaucoup de rock et qu'on avait croisé épisodiquement sur Detours (2008). Il y a aussi John Shanks, l'ancienne 'grosse légume' des chanteuses pop-country, pour une touche reconnaissable en la matière sur "Do It Again", pleine d'efficacité et qui rappelle aisément la Sheryl CROW d'il y a plus de vingt ans. De même, la très californienne "Broken Record", au groove solaire et au chant d'adolescente éternelle si caractéristique. Si "Low Life" pêche un peu par trop d'insistance 'light' justement, malgré une dame toujours sensuelle et la guitare espiègle de Wendy Melvoin en guest, d'autres, comme "Where?" et "You Can't Change the Weather", sont tout à l'honneur de la seconde moitié des années 90, ère dorée de CROW.

L'époque est défavorable au rock mélodique, l'artiste n'a plus rien à prouver, il n'y a rien de très original présentement et elle a déjà fait mieux certes, mais, et ce n'est déjà pas mal, Evolution reste plaisant, parfois surprenant.
Le morceau éponyme propose une belle ambiance tribale et aérienne, avec des guitares joliment produites, et d'ailleurs un petit vrombissement glissé avec écho pour effet soliste, bien à l'image de Tom Morello (RAGE AGAINST THE MACHINE). CROW tient toujours à ses instrumentations typiques, faites de Wurlitzer, de percussions. La perle "Don't Walk Away" offre un piano-voix splendide, hanté par des nappes et autres sons de cordes, tandis que "Waiting in the Wings" ferme l'ensemble avec pas moins de classe, en ballade ample garnie de Mellotron et bourdonnements épiques. Tout ce qu'il faut pour un album autre que juste sympathique.

Si le songwriting n'a rien perdu, l'exercice particulièrement notable de cette fournée 2024 s'avère être une reprise. Pas la première de CROW, il est vrai, et intégrée seulement à la version deluxe de l'album qu'il convient d'acheter de préférence, pour elle et pour avoir dix titres, mais sacrebleu, c'est de Peter GABRIEL qu'il s'agit ! Un peu comme si, avec le retour triomphal du Maître en fin d'année dernière avec son album I/O, dame Sheryl avait décidé en dernière minute de lui rendre hommage. C'est "Digging in the Dirt", chef d'oeuvre de l'album Us (1992) et classique du Gab en clip comme en live, qui est présenté, très fidèlement il faut le dire. On l'écoute pour le plaisir d'entendre CROW en lead avec des choeurs très présents du principal intéressé, ainsi que, puisqu'on parlait d'elle, Wendy Melvoin aux guitares et même sa chérie Lisa Coleman à l'orgue Hammond, comme aux grandes heures de PRINCE ou les leurs propres en duo (WENDY & LISA). Erwin, très à chaud grâce à ce trio féminin sacré, vient d'ailleurs de détaler pour écouter.

Note réelle : 3,

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   MARCO STIVELL

 
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- Sheryl Crow (chant, choeurs, guitare acoustique, pianos, cl)
- Mike Elizondo (basse, claviers, programmation, guitares, pe)
- Fred Eltringham, E Rounds (batterie, percussions)
- Terence F. Clark (batterie, percussions, choeurs, claps)
- Tim Smith (guitares, choeurs)
- John Shanks (guitares, synthétiseurs)
- Keefus Ciancia (claviers)
- Rob Moose (cordes)
- Erica Block, Alex Wilder (choeurs)
- Bill Bottrell, Justin Francis (guitares)
- Max Townsley (guitare acoustique)
- Tom Morello, Jeff Trott (guitare électrique)
- Lisa Coleman (orgue hammond b3)
- Wendy Melvoin (guitare électrique)
- Peter Gabriel (chant, choeurs)


1. Alarm Clock
2. Digging In The Dirt
3. Do It Again
4. Love Life
5. You Can't Change The Weather
6. Evolution
7. Where?
8. Don't Walk Away
9. Broken Record
10. Waiting In The Wings



             



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