Vous n’êtes pas sans remarquer le hiatus de 10 ans qui séparent cet album de son prédécesseur, le premier du duo suédois à n’avoir pas dépassé le million d’exemplaires. Qui plus est, c’est en 2002 que les soucis de santé de Marie Fredriksson se sont accélérés, avec une tumeur au cerveau détectée chez notre jolie blondinette. Il lui faut le temps de gérer cette grave maladie. Toujours est-il que le momentum de ROXETTE est bien entendu derrière lui. Entendons-nous bien, Per et Marie n’ont plus besoin de sortir des albums, ils ont de quoi faire vivre plusieurs générations de petits vikings dans le bien-être, ils ne continuent que par passion.

"She’s Got Nothing On" est le single chargé de mener l’assaut des charts du monde entier. C’est carré, efficace et très écoutable, mais ne révolutionne aucunement la musique du duo. Une forme de pop alternative en forme d’easy listening. Marie s’y trouve discrète.
"Speak To Me" est un morceau très classique de notre duo qui s’échange le micro comme souvent. La voix chaude de Marie fait merveille, ce qui n’étonne personne et certainement pas moi, un single peu transcendant.
"Way Out" ne sort que dans les pays de langue allemande. Le refrain en est agréable et de jolies grattes sont présentes. Le son est presque du hard rock, totalement pop dans l’esprit, plutôt cool.

Des cordes et une gratte acoustique, c‘est un slow, mais oui ! Vous savez que je n’ai jamais été trop fan de ce genre de titres chez nos Suédois, mais là, un petit peu de magie s’en échappe et "I’m Glad You Called" se révèle une écoute agréable sans trop en faire.
"No One Makes It On Her Own" est une chanson sensible sur la solitude superbement chantée par Marie. "Dream On" n’est pas la reprise d'AEROSMITH et on se prend à le regretter. C’est une bluette chantée par Per sans réel intèrêt. "In My Own Way" est un slow sans consistance, "After All" une chansonnette pop que Per a dû composer en trois minutes.

Quelques titres bougent un peu plus : le rock’n’roll "Big Black Cadillac" porte bien ses espoirs, aidé par des sequencers bien lourds de bout en bout. Il y a un petit côté new wave sur le mid-slow "Happy On The Outside" - quelques accords typés INDOCHINE, mais oui… - Marie y chante fort bien. On apprécie le très joli refrain de "Only When I Dream", même si les couplets manquent un brin de force et que Per est toujours là avec sa voix de canard, une compo qui date de 98. Le refrain de "Sitting On Top Of The World" sonne mid eighties et pour cause il a été composé à cette époque, au moment où la synth pop dominait les autres formes de musique. Pas incontournable.

Ce retour de ROXETTE après un arrêt assez brutal de 10 ans ne se déroule pas dans le meilleur des mondes. Pas mal de titres sont inutiles ou ne font que du remplissage. Les singles pop rock sont écoutables mais ne parviennent pas à sauver de la relégation un album qui semblait bien loin de ses bases. La pop musclée pratiquée par les Suédois de ROXETTE n’est tout simplement pas à la mode en ces années 2010. Aucun titre ne me semble au-dessus du lot, ce sera donc un deux pointé.