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MUSIQUE ROMANTIQUE  |  OEUVRE

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Frédéric CHOPIN - Opus 28 - Les 24 Préludes (1833)
Par EMMA le 7 Août 2024          Consultée 547 fois

Le XIXème siècle est le cœur du courant romantique. Il naît à la fin du siècle précédent, par un besoin de liberté et d’expression à travers l’art et notamment la musique. Les artistes veulent innover, faire primer les émotions, les tourments de l’âme. Le piano devient l’instrument roi de ce courant et CHOPIN l’un des protagonistes principaux. Ainsi, il compose ses Préludes entre 1835 et 1839, qui, à eux seuls, suffisent à refléter le courant romantique. Il les commence à Paris pour les achever à Majorque où, malade, il se soigne en la compagnie de Georges Sand qui, elle, rédige dans un même temps Un Hiver à Majorque.

Les Préludes sont au nombre de 24 pour une durée totale de 35 minutes. Bien que très courts pour certains, moins d’une minute, ils n’en restent pas moins complets et intenses. Si initialement le prélude a vocation à introduire une œuvre, CHOPIN est le premier à en faire une œuvre à part entière, complètement indépendante. Il suit d’ailleurs le cycle des quintes en commençant par un prélude en do majeur pour finir sur un prélude en ré mineur avec une alternance majeur puis mineur. L’utilisation des tons voisins permet d’éviter la monotonie en passant d’une tonalité à une autre tout en gardant une unité.

Les 24 préludes explorent 24 états d’âmes, tantôt plus joyeux, tantôt plus sombres et tristes. S’ils sont brefs, ils sont libres, contrastant et variés, certains dénués de thème, d'autres finissant plus ou moins brutalement.

Le 1er prélude, en do majeur, est court, joyeux, orné d’arpèges, le temps d’un crescendo puis il s’achève pour laisser place au second plus lent et grave. C’est la main gauche qui détient le thème. Nous retournons ensuite à un prélude plus vivant, empressé, avec beaucoup de répétitions, pour finir sur une main gauche et une main droite identique.

Le "Prélude n°4", en mi mineur est sans aucun doute le plus connu. Il est d’ailleurs repris de nombreuses fois notamment par Serge GAINSBOURG et Jane BIRKIN dans "Je t’aime… moi non plus" ou encore par SUPRÊME NTM dans "That’s My People". Mélancolique, avec des accords à répétition, il apparaît simple dans son thème mais se révèle pourtant être un joyau tant il fait ressentir d’émotions aussi bien à l’écoute que dans son exécution ; de la tristesse, de la solitude presque de la résignation pour finalement laisser place à une certaine sérénité. La mélodie prend véritablement vie lorsqu’elle est accompagnée d’harmonies. C’est phrasé, nuancé, avec un point culminant dramatique sublime. Une marche funèbre avec un panel d’interprétation expressive infini. Il fut joué à l’orgue pendant les funérailles de CHOPIN, lui-même, en 1849 tout comme le prélude n°6, joué en si mineur, sombre et toujours expressif.

Le "Prélude n°7" est une maruzka qui rappelle la Pologne, origines de CHOPIN. Il laisse place au prélude suivant avec un legato pour le pouce et une succession de triples croches à la main droite. Les notes liées transmettent la passion.

Avec un côté très léger et dansant le "Prélude n°11" nous offre l’envie de rêvasser tendrement avant le prélude suivant aux notes répétées inlassablement. Il s’agit d’une polonaise. Simple, reposant et lyrique avec de jolis arpèges, le "Prélude n°13" aux airs de nocturnes est contrasté par le "Prélude n°14" plus cru. Le "Prélude n°20" sera au même titre un nocturne finissant dans le calme.

Le plus long prélude est le numéro 15. Aux airs d’abord ému avec une main droite dans les aigus, il devient ensuite plus tragique avec des accords à la main gauche plus graves et répétitifs jusqu’à un crescendo fortissimo imposant avant un retour à la douceur. Peu de répit puisque le "Prélude n°16" est une rafale incessante de notes à la main droite et une main gauche dans les graves qui rythme le tout.
Le "Prélude n°17" est un chant d’amour puis il laisse place au "Prélude n°18", plus énervé, passionné et enflammé avec l’utilisation de triples croches, d’accords secs, d’une descente de gammes vers les graves. S’ensuit le 19ème prélude doux et solaire mais plein de technique pour le pianiste. Le "Prélude n°20" nous offre une nouvelle marche funèbre.

Si les préludes n°22 et 24 sont passionnés, le n°23 nous apporte de la douceur et de la légèreté grâce aux arpèges et aux trilles. Le dernier et 24ème prélude est donc ardent avec un essai de douceur sur quelques mesures rattrapées presque immédiatement par une passion presque furieuse avant de finir brusquement sur trois ré graves et tonnants.

Chef-d’œuvre concentré de nocturnes, de ballades, d’études, de mazurkas, en une trentaine de minutes CHOPIN nous fait don d’un voyage à travers les états d’âme. Cette pièce suffit à montrer le grand compositeur qu’il est tant techniquement que dans les émotions qu’il transmet. Si un prélude définit dans les termes ce qui précède quelque chose, ici, ceux de CHOPIN se suffisent à eux-mêmes. Ils ne sont pas là pour introduire quelque chose mais pour être savourés à leur juste valeur. C’est bref, parfois brutal, parfois doux, libre et poétique. C’est complet et accompli, lyrique ; tout le grandiose de CHOPIN.

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1. Prélude N°1
2. Prélude N°2
3. Prélude N°3
4. Prélude N°4
5. Prélude N°5
6. Prélude N°6
7. Prélude N°7
8. Prélude N°8
9. Prélude N°9
10. Prélude N°10
11. Prélude N°11
12. Prélude N°12
13. Prélude N°13
14. Prélude N°14
15. Prélude N°15
16. Prélude N°16
17. Prélude N°17
18. Prélude N°18
19. Prélude N°19
20. Prélude N°20
21. Prélude N°21
22. Prélude N°22
23. Prélude N°23
24. Prélude N°24



             



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