Octobre 2023. Nous en sommes mine de rien déjà au quatrième album de ZANOV depuis son retour en 2014. Après le magistral Virtual Future (2014) qui remettait au goût du jour des bandes inédites des années 1980, la suite de l’aventure devant repartir sur de nouvelles bases, et autant les quatre premiers albums étaient chacun assez différents les uns des autres, autant les trois nouveaux forment une continuité, sonore bien sûr, mais aussi mélodique, tant et si bien que, malgré la beauté du son, l’ennui se fait à la longue légèrement sentir.

Mélodies spontanées, séquences, enchaînements… Lost In The Future continue donc évidemment dans la continuité des deux précédent disques. Cependant, sur ces trois disques, on constate une lente progression dans l’élaboration du séquençage. Chaos Islands rectifiait le manque d’accroche de Open Worlds, et Lost In The Future confirme l’avancée. "Brain To Brain" dispense quelques très beaux riffs s’imbriquant parfaitement avec les mélodies ; ce morceau est très similaire à "Strange Attractor Island", dans la structure comme dans les tonalités, et sont même tous les deux les troisièmes morceaux de leurs albums respectifs. De même, "Quantum World" est une ouverture plutôt grandiloquente qui renvoie à "Edge Of Chaos Island". Par ailleurs, ce dernier morceau introduisait les percussions samplées dans la musique de ZANOV, et Lost In The Future renouvelle l’expérience avec le beat de "Quantum Void" et les patterns de batterie de "Living With Robots" et "Time Manipulation".

Tous ces éléments donnent donc une impression d’évolution dans la continuité. Cependant, avec Lost In The Future, ZANOV fait preuve de davantage de fantaisie dans les séquences ("Brain To Brain" comme dit plus haut mais aussi "Quantum World", "Extended Life" et "Interstellar Travel" qui renvoie à Moebius 256 301 et Virtual Future) et les effets sonores, rendant les enchaînements musicaux plus riches. Les mélodies sont la seule véritable constante entre Chaos Islands et Lost In The Future, encore une fois judicieusement calquées sur les séquences, et cette fois mieux mises en valeur. Les mélancoliques "Living With Robots" et "Time Manipulation" sont les morceaux les plus marquants de l’album sur ce plan-là.

ZANOV trouve peu à peu ses marques avec le matériel électronique moderne. Ces signes d’amélioration sont encourageants et la seconde moitié de l’album est même possiblement ce qu’il a fait de meilleur depuis Virtual Future. On attend la suite !