Cet album est une version améliorée du précédent, sur tous les plans. Open Worlds était assez bon mais il s’en dégageait une certaine linéarité. Sans exceller, Chaos Islands a le mérite de proposer un peu plus de variété (cette phrase ne doit pas être sortie de son contexte).

Tout d’abord, après avoir quelque peu manqué d’assurance sur le précédent album, ZANOV met davantage l’accent sur les mélodies. Le résultat s’en fait sentir immédiatement, le tout paraissant plus soigné, plus fouillé, bien que le style mélodique change assez peu. "Edge Of Chaos Island", qui ouvre le bal avec majesté, est une grande première chez ZANOV : des éléments rythmiques atonaux, ici des beats et des émulations de timbales. Les caractères épique et planant s’imbriquent remarquablement bien sur cette introduction. On est tout de même étonné d’entendre les séquences aussi souvent reléguées ainsi au second plan, servant avant tout de trame primitive structurante pour les leads et les nappes, malgré quelques fugaces fulgurances.

La suite confirme cette direction. Les textures sonores et les mélodies constituent une amélioration de celles de Open Worlds, avec une meilleure structure et un développement plus poussé, s’accordant. Les séquences regagnent du terrain bien qu’elles restent sobres, en premier lieu l’arpégiateur de "Instability Island" et le riff détaillé de "Inception Island" qui renvoie fortement à Moebius 256 301. L’équilibre entre les séquences et les nappes est bon et les transitions sont bien négociées, notamment l’alternance des deux thèmes en Do Majeur et Mi mineur de "Strange Attractor Island". L’ensemble bénéficie encore une fois d’une belle production mettant en valeur des ambiances spatiales envoûtantes. "Emergence Island" conclut l’album avec une certaine majesté. Dommage cependant que "Three Body Island" (thème principal gentillet) et "Phase Space Island" (longuet) soient mélodiquement plus faibles.

Malgré ce léger essoufflement en seconde moitié, Chaos Island reste un album bien exécuté et agréablement varié tout en restant cohérent, rattrapant comme dit plus haut les faiblesses de Open Worlds.

3 ½ sur 5