Une pochette digne d’une affiche électorale cette pochette de couverture ne trouvez vous pas cher camarades ? Ces mecs en costard ont tout de gonzes prêts à vendre leur mère au plus offrant a vil prix… Et s’ils construisent des ponts ce n’est probablement pas pour que les gens se rejoignent mais bien parce qu’il y a quelques billets verts a la clé. Toujours est-il que l’équipe du REO a été reconduite sans exceptions cette fois çi et que nous sommes désormais en 95, une époque ou l’alternatif a pris le pouvoir sur les autres formes de rock…. Il faut y croire dur comme fer pour continuer ! C’est le 14eme album des mecs de l’Illinois !

On débute par un hard rock’n’roll de tous les diables avec "Can’t Stop Rocking", qui met bien les points sur les "I" pour ceusses qui pensaient que les gars du REO sucraient les fraises ! C’est Dave D’Amato le guitariste qui a amené cette composition assez brillante. Le seul autre titre bien agressif de cette galette est sortie de la même gratte, "She’s Gonna Love Me" reste dans cette ambiance. Kevin aurait du donner carte blanche a son guitariste pour l’abreuver en titre pêchus comme ceux la. Stephen STILLS est à la manoeuvre sur "I Still Love You" et son style unique se reconnaît a 100 lieus a la ronde, une petite merveille de rock folk, Kevin Cronin s’adapte particulièrement a cette composition qui évoque clairement les grands espaces US.

"Building The Bridge" a une histoire originale… Voyez l date nous sommes en 1995, en cette fin d’année Bill Clinton brigue un second mandat auprès des électeurs américains à la magistrature suprême des USA. Le POTUS aime le REO et le voila qui a choisit cette chanson pour illustrer au mieux sa démarche et symboliser sa stabilité. Une composition toute simple et tellement américaine, a croire qu’elle aura été écrite pour cela ! On se croirait presque au prises avec BON JOVI sur la très patriotique "Ballad Of The Illinois Opry". Il fallait bien que ça arrive et voila, Kevin n’a pas pu s’empêcher de nous pondre une ritournelle de l’ordre de la chialante, il s’agit de "One True Man". J’exagère un peu, elle reste écoutable et n’est pas trop sucrée.

Kevin amène la majorité des titres de l’opus : de l’AOR par toutes les pores du microsillon ainsi "When I Get Home", qui flirte par moment avec l’americana, le voisin folky. D’ailleurs avec "Then I Met You" et son accordéon, on se croirait aux prises avec un opus de John MELLENCAMP le voisin de l’Indiana, ça s’écoute bien, avec un joli solo de D’Amato. On continue dans cette voie évidente avec "Look The Other Way" toute trace de Hard ou de grattes un peu épaisse a disparu. Bruce Hall le bassiste a composé deux chansons pour cet album : "After Tonight" n’est pas une chialante mais une jolie chanson pleine de sensibilité, qui est plus émouvante qu’irritante. Il a aussi composé le riff presque AC/DCien de "Hey Wait A Minute", un blues rock pas vraiment crasseux et illuminé d’un solo de Hammond de Neal Doughty, très sympa, il permet aussi au soliste de s’affirmer sur un magnifique solo de gratte.

Cet album flirte avec le 3.5 comme très souvent avec REO SPEEDWAGON. Le seul hic c’est que je n’ai pour le moment aucun titre qui mérite la note parfaite sur l’étendue de la discographie du groupe, empêchant ainsi l’accession aux notes supérieures. Je reste donc sur un 3 et j’encourage vivement à l’écoute de « I Still Love You » composée par le grand Stephen STILLS.