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CAMEL - Breathless (1978)
Par MARCO STIVELL le 14 Septembre 2010          Consultée 5200 fois

CAMEL a le don des pochettes originales. Certaines d'entre elles marquent directement, et c'est le cas de celle de Breathless. Je n'en suis personnellement pas amateur, mais elle m'a immédiatement touché d'une certaine manière, éveillant mon intérêt pour le groupe, alors que je n'avais jamais entendu parler de lui auparavant.
Pourtant, on ne peut pas dire que Breathless soit la meilleure porte d'entrée, surtout quand on est amateur de rock progressif; à moins d'être tolérant avec la pop de la fin des seventies. C'est même carrément l'album qui marque la rupture, autant avec les anciens fans qu'entre les membres eux-mêmes.
A l'époque, les tensions entre le guitariste Andy Latimer et le claviériste Peter Bardens sont tellement fortes que ce dernier finit par partir (poliment) en plein enregistrement. Le morceau "Rainbow's End" lui est d'ailleurs dédié. Richard Sinclair et Mel Collins eux-mêmes tirent leur révérence à la fin de la tournée qui suit.

Pourtant rien, absolument rien, ne laissait présager de telles difficultés, les vraies premières que connaît le groupe à l'époque. Quand on écoute l'album, on a même l'impression que tout va bien. Breathless fait un peu office de célébration de la période printemps-été, avec les jolies fleurs, les oiseaux qui gazouillent et chantent. Rien de sombre dans tout ça, c'est même, si l'on ne lâche pas le groupe, qu'il fasse du jazz, du metal, de la musique des îles ou comme ici de la vraie pop 70's, plutôt agréable à entendre. C'est sûr qu'on ne retrouve pas forcément l'élégance des The Snow Goose et Moonmadness, mais ça reste mélodique, et réussi. Sur ce plan-là donc, tout va bien.

La preuve avec le premier titre. Mélodie et guitare lumineuses, bien plus directes que sur le précédent album. La bonne humeur pointe son nez dès les premières secondes. "Breathless" est le premier jalon de ce que l'on suppose être l'orientation plus pop du groupe. Une pop très typée et représentative de cette fin des seventies, notamment dans le chant de Richard Sinclair. Une voix légèremment solennelle dont je ne suis vraiment pas fan, mais qui passe de mieux en mieux au fur et à mesure que l'on écoute ce titre. Une bonne petite chanson dont la progression harmonique est intéressante et dont le sommet reste les petites interventions du sax soprano de Mel Collins.
"Echoes"... Whaaa... Ca démarre sur les chapeaux de roue. Et c'est à peu près aussi énergique tout le long, pendant huit minutes environ. La gentillesse du morceau précédent est ici complètement remuée par les gros riffs de guitare qu'assène Andy Latimer. Très dynamique, "Echoes" est dominé par de géniales parties de guitare et de claviers. Ce titre a de quoi nettement rassurer les fans quant à la force du versant rock progressif de la musique de CAMEL. Ils sont tranquilles d'habitude, mais savent aussi encore balancer la sauce. Bref, huit minutes de pur bonheur, avec en prime au milieu une superbe partie chantée (par Andy cette fois). L'un des morceaux les plus aventureux de l'album, et tout simplement le meilleur.
"Wing And a Prayer" marque un retour aux chansons joyeuses. Celle-ci est la dernière de l'histoire de CAMEL interprétée par Peter (même s'il n'est curieusement pas crédité au chant, je suis sûr que c'est lui). Elle est plutôt bien sympa aussi, avec son piano Fender Rhodes, sa petite guitare et ses accents parfois hawaïens (sur le premier couplet du moins). Le saxo soprano est aussi bienvenu. Seul l'emploi des choeurs reste un peu bizarre.

On arrive à "Down On the Farm".

"Cher monsieur SINCLAIR,
J'admire votre jeu de basse depuis l'instant où vous avez pénétré au sein du groupe. J'avoue que la voix, je ne peux pas en dire autant, mais je l'accepte tout de même. Vous avez signé avec "Down on the Farm" votre première (et dernière) composition solo destinée au groupe. Le riff d'intro, puissant, est tout simplement excellent. En revanche, les choses changent dès que vous commencez à chanter, et ce n'est plus de la simple joie, c'est carrément une grosse crise de fou rire qui m'envahit. Je n'arrive tout simplement plus à la contrôler. Rah ces bruitages, ce coq qui fait cocorico et le mec qui pousse fort avec sa voix sur la fin. Vous avez vraiment fait très fort. Et c'est ce que cette chanson restera pour moi, un grand moment humoristique, et seulement ceci. J'ose espérer ne pas vous froisser en disant cela, et souhaite même que vous l'ayez composée dans cet état d'esprit.
Bien à vous. Marco"

"Starlight Ride" est un morceau qui fait un peu office d'interlude entre les deux anciennes faces du vinyle, mais qui est en fait bien plus que cela. Plus je l'écoute, plus je le trouve plaisant. La voix d'Andy se fait très sensible et les instruments à vent embellissent beaucoup le tout, conférant à cette petite chanson de délicieux arômes crépusculaires.
Avec "Down On the Farm", je pensais qu'on avait atteint le comble de la rigolade, mais la nouvelle chanson "Summer Lightning" fait aussi très fort dans ce domaine. Elle a été co-écrite avec Richard Sinclair, ceci expliquant peut-être cela. Certains n'ont pas hésité à mettre ce morceau en relation avec la B.O de La croisière s'amuse. C'est vrai que cette basse, ce piano jazz lumineux, et le plus rigolo, cette guitare rythmique, sans parler des voix : Summer lightning... You're on the shooooreline, Richard qui fait son charmeur. La chanson s'arrête cependant brusquement pour repartir de plus belle. C'est là qu'Andy Latimer nous livre un solo tout simplement magnifique, tout en progression. J'en ai encore des frissons. Cela rehausse encore l'intérêt de la chanson, bravo Andy !

On passe vite "You Make Me Smile" qui offre un nouveau bon moment de rigolade, même si un tel titre peut facilement englober le groupe lui-même dans ce genre de considération. "The Sleeper" arrive ensuite, nouvel OVNI, nouveau morceau progressif, et le plus adulé de l'album par ce type de fans. Seulement, celui-là avec les écoutes, je ne sais pas pourquoi, il passe toujours aussi difficilement. Certes, ça reste parmi ce que le groupe sait faire de mieux, et pour une fois dans l'album, les saxos de Mel Collins (qui a co-écrit le morceau avec le trio de tête) se lâchent un peu, mais ça reste vraiment sans plus en ce qui me concerne.
Et quoi de mieux pour terminer cet album globalement joyeux qu'une chanson triste. Les nappes de claviers émeuvent, ainsi que la voix d'Andy qui semble se perdre dans l'horizon. Je n'aimais pas trop ce morceau au début, puis avec les réécoutes, ce piano, ces synthés, cette tonalité triste, et puis surtout la voix d'Andy qui se fait presque déchirante sur le refrain, difficile d'y résister. Même les saxos se révèlent agréables. C'est tout simplement magnifique et inattendu.

Même s'il fait partie de la période la moins réussie du groupe (ce qui explique la note un peu limitée par rapport à ce commentaire positif), Breathless reste, pour peu que l'on aime ce style, un album plutôt convaincant.

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   MARCO STIVELL

 
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- Andy Latimer (guitares, chant, cs80/50)
- Peter Bardens (claviers, chant)
- Andy Ward (batterie, percussions)
- Richard Sinclair (basse, chant)
- Mel Collins (saxophones, flûtes)


1. Breathless
2. Echoes
3. Wing And A Prayer
4. Down On The Farm
5. Starlight Ride
6. Summer Lightning
7. You Make Me Smile
8. The Sleeper
9. Rainbow's End



             



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