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- Membre : Gandalf & Galadriel

GANDALF - Magic Theatre (1984)
Par MARCO STIVELL le 9 Décembre 2010          Consultée 2189 fois

Après trois albums et une bande originale tous de très très bonne facture même si cette dernière est à considérer comme étant "à part", GANDALF sait qu'il ne peut éternellement se reposer sur le même principe de création. Jusqu'à maintenant, il était quasiment le seul maître de sa musique, composant et enregistrant l'ensemble des éléments tout seul, même si To Another Horizon marquait l'arrivée de nouveaux instruments, ou du moins instrumentistes, et c'est dans ce sens que va Magic Theatre. Gardant son statut d'unique compositeur et de multi-instrumentiste principal (guitares, claviers, percussions, tamboura...), GANDALF fait appel à la même équipe que pour To Another Horizon, à savoir Peter Aschenbrenner, Robert Julian Horky, Egon Gröger et Heinz Hummer.

s'il n'y a pas de changements au niveau personnel, Magic Theatre constitue une évolution dans l'oeuvre de GANDALF. C'est un concept-album, un peu comme Visions mais en plus marqué. Les chansons... pardon les titres (car c'est encore un disque instrumental) ne s'enchaînent pas, mais ils représentent chacun une partie de ce "théâtre magique", un tableau ou plutôt une salle, avec bien sûr toujours un nouvel univers à la clef, que la musique s'empresse de retranscrire. Enfin s'empresse, s'empresse... Ce n'est pas le bon mot, Magic Theatre n'est pas un album "bâclé", pas plus pas moins que les précédents, mais on reconnaît l'urgence du musicien autrichien à coller le plus possible avec ce qu'il tente de nous décrire, avec pour nous qui sommes pour la première fois en contact avec le disque, des titres de morceaux évocateurs, puis la musique ensuite. Et non pas l'inverse, ou la musique seulement, car ces intitulés nous aident grandement à apprécier plus facilement le travail de ce grand musicien. Pour parler vulgairement, au moins on ne risque pas d'avoir l'impression d'entendre toujours la même chose. Quoique... Mais ça ça reste bien sûr personnel. Simplement avec Magic Theatre, il faut bien reconnaître que ce cher Heinz a tenu à nous proposer autre chose.

Chaque titre pour une salle donc, en partant de l'entrée ("Entrance", sans blague) jusqu'à la sortie ("Exit", si si j'vous jure !) et avec les sept portes au milieu. Dès les premiers pas à travers ce couloir fabuleux, on est frappé par l'élan musical, plus "rock" qu'à l'accoutumée. Pour sûr, ce disque ne s'adresse pas seulement aux amateurs de new-age ! Si les sons de synthés sont strictement similaires à ceux que l'on connaît déjà grâce aux albums précédents, avec cependant une présence accrue de séquenceurs, la rythmique se présente comme un apport indéniablement positif, bien plus que sur To Another Horizon. Et cette guitare électrique lyrique, on pense à Steve Hackett, à Mike Oldfield, à Andy Latimer... Bon ici elle s'en tient au thème tout simple et laisse souvent le relais à ces synthés vintage, mais quelque part on se dit, oui, c'est très bien tout ça.

Et la suite... ne sera pas forcément pareille. Ni du même genre, ni du même acabit. En fait, il y a deux "temps" où Magic Theatre se révèlera gagnant, mais procédons par ordre. Quitte à se débarrasser de ce qui ne va pas, vraiment pas même, ça va être très simple car ça tient en un morceau. Ce morceau s'appelle "3th Door-Loss of Identity in the Labyrinth of Delusions". Ah ça, pour une perte d'identité, un moment de sombre folie, pas de problème, l'effet est réussi. Le problème est que même si l'on est soi-même très éclectique habituellement, on fait un peu la grimace lorsque l'on tombe sur ce genre de... chose (surtout après le morceau qui précède mais j'y reviendrai). C'est un peu comme si, au beau milieu d'un album, certes un peu musclé par moments, mais avant tout représentatif de la beauté dans ce qu'elle peut offrir de plus pur et de mieux (genre un album de harpe celtique), on trouvait un morceau de free-jazz. Ce qui ne veut pas dire que cette musique est moche, mais elle est très particulière, puis quand je dis "on" c'est le grand public et ou l'amateur de musique planante, et globalement ce public ,n'est pas initié ou a du mal avec le free-jazz. Ici, l'album de harpe celtique c'est le reste de Magic Theatre, et l'esprit free-jazz est contenu dans le saxo plus que déchirant, carrément rageur de Peter Aschenbrenner. Aïe aïe aïe... Et cette rythmique tribale et hachée... Pour moi c'est simple, il s'agit du plus vilain morceau de l'oeuvre de GANDALF. Point, une baffe (c'est juste pour la rime).

En dehors de cela donc, le premier côté positif de l'album réside dans les quelques pièces qui sonnent le plus comme celles des précédents albums, notamment "4th Door-The Magic Mirror", ainsi que "1th Door-Reflections From Childhood" qui rappelle les meilleurs moments de More Than Just a Seagull. Ceci bien sûr, par le biais de beaux sons de guitares acoustiques, électriques ou nylon et de nappes plus ou moins enchanteresses. L'autre point positif de Magic Theatre, plus encore que le précédent, tient en ses deux morceaux les plus longs. Le plus "important" à tous les niveaux, "2th Door-Castles of Sand", bien qu'un peu désservi par la présence de cuivres-synthé au moment du "refrain", se voit glorifié de splendides parties mélodico-sensibles, auxquelles viennent s'ajouter un long passage-solo de piano par maître Peter Aschenbrenner (le même que pour le sax, sacré musicien celui-là aussi). Treize minutes de pur bonheur, ou presque. Enfin, "6th Door-Peace of Mind" a de quoi remporter (presque) autant de faveurs, avec ses flûtes qui se fondent ou ressortent joliment selon l'humeur, ses parties de guitare classique et de piano Fender Rhodes, ses thèmes à la fois doux et majestueux...

Quelques petits soucis persistent avec ce cinquième album. On a un peu l'impression que GANDALF n'a pas profité du petit groupe qu'il s'est formé, non pas à fond mais aussi bien qu'on l'aurait souhaité, et ça ne tient pas qu'à la fameuse pièce "noire". De même en ce qui concerne les morceaux cette fois, il y en a une bonne moitié sur lesquels il n'y a ren à redire, par contre les moments de "flottement" se font plus facilement sentir, et pas forcément par rapport au groupe. A l'origine, la formule était plus "prometteuse" que celle des albums précédents (enfin au moins que les deux premiers), mais Magic Theatre reste au final moins bon. On sent aussi que petit à petit, le son se "eightise" (séquenceurs, saxophone), ce qui n'est pas un mal loin de là, mais il reste à espérer une meilleure exploitation de l'ensemble.

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   MARCO STIVELL

 
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- Gandalf (guitares, synthétiseurs, piano, mellotron, orgue, )
- Peter Aschenbrenner (pianos, saxophones)
- Robert Julian Horky (flûtes)
- Egon Gröger (batterie)
- Heinz Hummer (basse)


1. Entrance / The Corridor Of The Seven Doors
2. 1st Door / Reflections From Childhood
3. 2nd Door / Castles Of Sand
4. 3rd Door / Loss Of Identity In The Labyrinth Of De
5. 4th Door / The Magic Mirror
6. 5th Door / Beyond The Wall Of Ignorance
7. 6th Door / Peace Of Mind
8. 7th Door / The Fountain Of Real Joy
9. Exit



             



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