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- Membre : Genesis, Mike Rutherford , Paul Carrack , Roxy Music, Sad Café

MIKE & THE MECHANICS - The Road (2011)
Par MARCO STIVELL le 12 Mai 2011          Consultée 3871 fois

En 2004-2005, on savait que MIKE & THE MECHANICS était proche de la saturation. Non pas celle de la guitare, mais de l'humeur. Le Live at Shepherd's Bush Empire publié en DVD était trompeur, la bonne humeur régnait sur scène, mais ne parvenait pas à faire oublier le MIKE & THE MECHANICS + Paul Carrack de la présentation. Un détail qui signifiait tout. Et le succès s'en était ressenti, Rewired appartenait déjà à un autre temps par rapport aux années 80 voire Beggar on a Beach of Gold. Pour tout dire, en 2004, Mike Rutherford, l'un des membres fondateurs de Genesis, menait son groupe parallèle... en première partie de Phil Collins ! Je n'ai pas pour habitude de dire cela, mais arrivé à un certain point, il devenait évident qu'il fallait "tout casser et tout recommencer". Paul Young mort, Paul Carrack n'apparaissant plus comme un personnage sympathique aux yeux de ceux qui connaissent vraiment l'histoire de Genesis d'après Calling All Stations, un M6 et (surtout) un Rewired à l'accueil plus que mitigé, il devenait évident que MIKE & THE MECHANICS devait se relever.

Mike Rutherford choisit donc de tout arrêter (conforté par le départ de Carrack), de laisser mijoter quelques temps, et de ressurgir, toujours en tant que mécanicien en chef, mais d'une nouvelle formation. De l'ancien temps, il n'a conservé que Gary Wallis à la batterie, musicien qui accompagnait le groupe depuis 1995. On a droit aussi à la présence d'un revenant, le génial guitariste irlandais Anthony Drennan qui n'avait jamais joué avec les MECHANICS, mais qui avait remplacé Daryl Stuermer au sein de Genesis lors de la tournée Calling All Stations (avec une timidité qui n'a pas joué en sa faveur auprès des fans). A son palmarès, il a quand même outre Genesis, Chris Rea, Clannad, The Corrs... Luke Juby, sessionman d'artistes pop aussi divers que Paul McCartney, Mika ou Kelly Clarkson tient quant à lui les claviers, mais c'est surtout au niveau du chant que se concentrent toutes les attentes quant à cette nouvelle formation. Toujours pas de femme, ce sont sans surprise deux hommes qui s'y attèlent. Le premier est un chanteur noir, claviériste à ses heures, nommé Andrew Roachford. Il avait connu un certain succès avec son groupe Roachford à la fin des années 80. Le chanteur (et acteur) canadien Tim Howar quant à lui, a été frontman d'un groupe de rock londonien, Van Tramp.

Tout deux peuvent se vanter d'être de dignes sosies vocaux du regretté Paul Young, avec un timbre plus rocailleux pour Howar, et des manières plus soul pour Roachford. Mike Rutherford nous a présentés son nouveau groupe et notamment ses chanteurs au cours d'une petite série de concerts donnés fin 2010-début 2011, plutôt enthousiasmants. Le single "Reach Out (Touch the Sun)" paraît un peu avant le nouvel album The Road, mais c'est bien ce dernier que l'on attendait impatiemment, bien que l'on n'ait pas eu trop à attendre depuis les premières annonces de Mike. La musique quant à elle, n'a pas changé. MIKE & THE MECHANICS fait du MIKE & THE MECHANICS, de la bonne pop bien léchée, entre morceaux enlevés et ballades magiques. La seule différence, c'est que Mike est cette fois tout seul à l'écriture. Reste à savoir si le public suivra, et c'est tout le bien qu'on leur souhaite (au groupe comme au public).

The Road enchaîne donc toute une série de tubes potentiels, à la manière des anciens albums du groupe, mais avec une production actuelle (Harry, le fils de Mike, est ici ingénieur du son) et surtout une certaine classe. L'arrivée des nouveaux chanteurs donne un souffle nouveau, complètement revigorant, surtout en parlant de Andrew Roachford qui chante la majorité des chansons avec entrain et manières soul loin d'être aussi envahissantes que ce que pouvait faire Paul Carrack. Tim Howar n'est hélas que peu représenté, sur deux chansons seulement ("Heaven Doesn't Care" et "Oh No"), tandis qu'un troisième chanteur, Arno Carstens fait son apparition. Une excellente compensation puisque le bonhomme révèle une voix du même timbre que Paul Carrack mais en plus grave et sobre. Il se réserve l'étonnant "Hunt you Down" et son côté pop old-school (dû à un orgue vintage à prendre au second degré), mais aussi et surtout "It Only Hurts for a While" ainsi que l'une des deux ou trois meilleures chansons du disque, le magnifique "Background Noise", aussi mélodique que le reste mais, surtout grâce à la voix, plus grave et profond.

Les autres chansons ne dépareillent pas plus, il faut juste compter sur une certaine uniformité dans le ton et la production qui aide difficilement à différencier les chansons entre elles, notamment les premières. Mais "The Road", "Reach Out (Touch the Sun)", ou encore "Walking on Water" sont de très bons tubes en force, complètement rassurants sur la santé du groupe et celle de l'écriture de Mike. "Oh No" fait quant à elle office de tentative plus strictement radiophonique avec un esprit dance loin d'être désagréable. Ce sont surtout le dense "You Can Be the Rock" ainsi que le milieu de l'album qui retiennent l'attention. Outre "Background Noise", il y a le très sympathique "I Don't Do Love", et surtout la troisième chanson du disque à classer parmi les meilleures de Mike hors Genesis, "Heaven Doesn't Care". Le seul détail à regretter sur ce titre, c'est que le final avec les choeurs, qui le rend encore meilleur qu'un "The Living Years", est malheureusement trop court. Il y aussi un autre léger inconvénient, c'est qu'avec ce type d'album, on sait mal qui fait quoi. En dehors des chanteurs, de la basse de Mike et de deux ou trois soli remarquables de maître Drennan, il y a une pléïade de guitaristes (parfois quatre, voire cinq par morceau) et de claviéristes-programmateurs. Mais le tout reste très bien articulé et peaufiné.

MIKE & THE MECHANICS reprend donc "la route" avec assurance, nous délivrant là un excellent album, doté d'une pochette signifiant bien la reprise du service (définitive ?) et faisant accessoirement un clin d'oeil à Peter Gabriel (la voiture et sa couleur). Pourvu que ce MIKE & THE MECHANICS là soit aussi soutenu que le plus ancien...

4,5/5 (pour le retour en forme), arrondi à 4.

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   MARCO STIVELL

 
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- Mike Rutherford (guitares, basse, programmations)
- Andrew Roachford (chant, choeurs, claviers)
- Tim Howar (chant, choeurs)
- Gary Wallis (batterie)
- Anthony Drennan (guitares)
- Luke Juby (claviers)
- + Arno Carstens (chant)
- Christopher Neil (choeurs)
- Hazel Fernandez (choeurs)
- Beverly Brown (choeurs)
- Mary Pearce (choeurs)
- Martin Sutton (guitares, programmations)
- Toby Chapman (claviers)
- Peter Adams (orgues)
- Harry Rutherford (programmations, batterie)
- Benjamin Weaver (guitares, basse)
- Jamie Norton (claviers)
- Jamie Moses (guitares)
- Ben Robins (programmations)
- Hugo Flower (guitares)
- George Hewlett (orgue)
- Le Barry Hills School Choir (choeurs)


1. The Road
2. Reach Out (touch The Sun)
3. Try To Save Me
4. Background Noise
5. I Don't Do Love
6. Heaven Doesn't Care
7. It Only Hurts For A While
8. Walking On Water
9. Hunt You Down
10. Oh No
11. You Can Be The Rock



             



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