Les premiers albums de MADONNA peuvent tous être à juste titre considérés comme des albums culte ayant chacun marqué leur génération dans les années 1980. Mais s'il y en a un que l'on doit retenir entre tous, c'est bien Like A Virgin. Evidemment, vous savez pourquoi : j'imagine que, comme 7 milliards d'êtres humains sur Terre, vous avez déjà allumé un poste-radio et entendu ce tube éternel que constitue la chanson-titre, "Like A Virgin". Pour tout dire et faire bref à ce sujet, l'album en lui-même est également considéré comme l’un des plus vendus de l’Histoire (21 millions d’albums de par le monde à ce jour. Certes, on est loin de Thriller et de ses 108 millions). Like A Virgin serait-il cependant l'album d'un seul tube ? Non, bien sûr.

Après le succès phénoménal de son premier album éponyme un an plus tôt, Louise Madonna Ciccone décide de ne pas en rester là et de remettre le couvert l’année d’après avec un successeur qui irait encore plus loin en terme d’impact médiatique. MADONNA choisit donc de produire elle-même l’album, mais s’entoure du producteur américain Nile Rodgers, connu pour son travail avec David BOWIE ou encore Diana ROSS (mais aussi notre SHEILA nationale, eh oui). Le titre et la pochette ont été pensés par MADONNA elle-même à des fins provocatrices et jouent parfaitement leur rôle : les critiques conservatrices et religieuses ne goûtent guère la comparaison faite entre la sexualité dépravée revendiquée par l’artiste et la virginité de la mère du Christ.

Personnellement, je trouve qu'il y a du très bon sur cet album : "Angel", "Like A Virgin" bien sûr, "Over And Over" et "Dress You Up", hit aux accents funky, "Pretender", "Stay". Mais aussi et malheureusement du moins bon : en témoignent "Material Girl", chanson assez superficielle que MADONNA elle-même dit regretter d’avoir enregistrée, mais également d’autres titres plus anecdotiques tels "Love Don’t Live Here Anymore" ou encore "Shoo-Bee-Doo". De fait, autant on peut apprécier le punch et la fraîcheur de certaines compositions, où les synthétiseurs les plus clinquants font magnifiquement leur travail, distillant une pop electronique et synthétique haut-de-gamme, autant parfois on s’ennuie un peu, les boucles musicales tournant à vide sans réel intérêt. Globalement, Like A Virgin ne s’éloigne pas radicalement du premier album éponyme de MADONNA. Il en est même une continuité logique, ce que confirment des titres comme "Stay" ou "Angel". Mais, Like A Virgin est plus lisse, plus formaté et moins rock que le premier opus, avec toutefois cette provocation plus prononcée dans les textes qui rehausse le tout et a fortement contribué à sa notoriété.

Like A Virgin est incontestablement l’album le plus célèbre de MADONNA, le premier dans lequel la popstar américaine affiche ouvertement son goût pour la provocation et le sexe, ainsi que sa volonté de marquer durablement sa génération avec une imagerie forte. Mais je ne suis pas sûr qu’on puisse le considérer comme le meilleur qu’elle ait produit musicalement parlant. Malgré ces considérations, il reste un album incontournable, un classique vivement recommandé aux amateurs de pop music.

Note réelle : 3/5 + 1, ce qui fait donc un 4/5, justifié par le côté culte indéniable.

P.S. : en 1985, le disque a été réédité avec un titre bonus, "Into The Groove", qui a contribué à relancer les ventes de l’album. Depuis, ce titre devenu un hit est considéré comme indissociable de l’album de 1984. J’ai cependant volontairement choisi de ne pas en parler et de traiter son cas à part ultérieurement, étant donné qu’il ne figurait pas dans l’album originel.