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RIHANNA - Talk That Talk (2011)
Par MOONDREAMER le 12 Janvier 2012          Consultée 4681 fois

C’était inéluctable. 6 albums en 7 ans, il fallait bien qu’on touche le fond à un moment ou à un autre. Non pas que Rihanna ait jamais véritablement brillé en termes de créativité musicale ou de talent artistique, mais Talk That Talk est l’album de trop.

Pourtant l’idée de départ était bonne : un album sombre, expérimental, électro, trash, pour changer de la pop-dance du précédent album et montrer qu’il y a une certaine maturité dans le choix des morceaux ou dans le placement de voix. Mais le problème est que la chanteuse a déjà sorti un album qui partait sur les mêmes idées il y a deux ans : Rated R. Et là où son prédécesseur arrivait plus ou moins à être crédible avec des chansons tristes en rupture avec ce qu’on aurait pu attendre d’une star montante du R&B (dans le sens moderne et commercial du terme), Talk That Talk tombe complètement à plat. A l’époque, Rihanna sortait d’une phase difficile : battue par son compagnon Chris Brown et complètement brisée mentalement, elle avait réussi à créer une atmosphère lourde et chargée en émotions. Mais il faut avouer qu'on commence à avoir du mal à compatir avec une multi-millionaire au sommet de sa forme.

Ici, Rihanna reprend de façon éhontée les codes de Rated R : une couverture trash et provocatrice marquée d’un R majuscule, visage presque moqueur main sur la tête, un ton qui se veut mature pour changer du précédent album, des collaborations attirantes (Calvin Harris, Jay-Z),… Mais la sauce ne prend pas : Rihanna s’essaye à une sorte de croisement entre l’électro (« We Found Love ») et un mauvais dubstep (« Where Have You Been ») en laissant complètement tomber le concept si étrange de mélodie au profit d’arrangements cheap qui rendent l’album inécoutable après seulement quelques minutes. Je défie d’ailleurs toute personne dotée d’un appareil auditif qui fonctionne d’écouter « Cockiness (Love It) » en entier sans avoir envie d’abandonner après la première minute… Même « Drunk On Love », pourtant basé sur un sample d’un morceau du groupe britannique the XX, peine à convaincre, la faute à une production qui alourdit considérablement le morceau. Quoi qu’au regard du reste, on pourrait presque être satisfait du résultat !

Quant aux thèmes des morceaux, je pense que ces quelques extraits des paroles vont vous convaincre de la grande richesse des sujets abordés dans l’album et de la finesse légendaire de la barbadienne:
-“Ooh baby, I like it […] I'mma make you my bitch, and it's not even my birthday” (« Birthday Cake »)
-“Imma do it, do it, do it on the bed, on the floor, on the couch” ((« Watch N’ Learn »)
-“Suck my cockiness, lick my persuasion […] I want you to be my sex slave” (« Cockiness (Love It) »)
-“Give it to me like I need it, you know how to make me feel it[…] roc me out, on the floor” (« Roc Me Out »)
Et oui, il semble que Rihanna ait grand besoin d’une présence masculine à ses côtés pour réfréner ses ardents désirs mais ne nous inquiétons pas pour ça, la belle brune (ah, c’est déjà fini le roux ?) n’aura probablement aucun problème pour se retrouver en agréable compagnie.

De cette hécatombe musicale, en nivelant un peu vers le bas ses exigences, on peut tout de même retirer quelques morceaux qui vont du passable au pas mauvais : « We Found Love » parvient à me donner envie de me bouger en soirée (à moins que ça ne soit les boissons ?) mais on aurait vraiment pu attendre mieux de la part de Calvin Harris. Les riffs de guitare de « We All Want Love » sont vraiment une bouffée d’oxygène après les deux précédents morceaux et annoncent une fin d’album qui s’éloigne des tréfonds de la première partie. Même « Roc Me Out » est plutôt catchy si on y réfléchit bien, mais certainement pas de quoi révolutionner le R&B. « Farewell », balade clôturant l’album arrive comme un soulagement après tout ce qui vient de se produire entre nos oreilles et on accueille la chanson avec la joie qu’un affamé doit ressentir en découvrant un bout de pain de la veille : plus vraiment avec exigence mais avec un vrai besoin de se mettre quelque chose sous la dent.

La note s’impose alors d’elle-même.

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   MOONDREAMER

 
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- Robyn Rihanna Fenty (chant)
- Kevin Randolph (claviers)
- Steve Wyreman (basse, guitare)
- +nombreux Programmateurs Et Producteurs


1. You Da One
2. Where Have You Been
3. We Found Love (feat. Calvin Harris)
4. Talk That Talk (feat. Jay-z)
5. Cockiness (i Love It)
6. Birthday Cake
7. We All Want Love
8. Drunk On Love
9. Roc Me Out
10. Watch N’ Learn
11. Farewell



             



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