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Chris ISAAK - Beyond The Sun (2011)
Par ERWIN le 20 Février 2012          Consultée 3083 fois

Chris ISAAK a toujours revendiqué être un grand aficionado des fifties. IL n’y a qu’à regarder le surfeur californien pour s’en rendre compte. La banane toujours impeccable, le sourire enjôleur du séducteur, l’esprit crooner de ses compositions, jusqu’au timbre de sa voix. Tout n’est qu’hommage à la glorieuse époque des pionniers du rock. Dès lors, rien de vraiment surprenant dans son nouvel opus : « Au delà du soleil » peut s’entendre sous plusieurs sens, l’hommage évident aux Sun Records de Sam PHILIPPS le « Memphis recording » de la photo, et un compliment aux pionniers qui brillent tels les étoiles, chacun aura son explication. Ce qui est plus surprenant en revanche, c’est la diversité des titres qui remplissent l’opus, blindé jusqu’à la gueule de standards. Nous y retrouvons en effet les plus grands succès des stars de l’ère PHILIPPS soit Elvis PRESLEY, Jerry Lee LEWIS, Carl PERKINS, Roy ORBISON et Johnny CASH, une sacrée brochette. Rappelons que le félin Brian SETZER a lui aussi sorti un album hommage à Sun il n’y a pas si longtemps.

A tout seigneur tout honneur, commençons par le King Elvis, en digne position dans cet album hommage. Pas moins de 12 titres sont tirés de son repertoire. Les titres de l’ère Sun jouxtent les titres RCA sans porter ombrage au concept du skeud. Dans les premiers le plus connu est “My baby left me”, puis « Tryin to get to you », et « I forgot to remember to forget” dans des atours charmants, probablement la contribution qu’il faudra retenir. “My happiness”, “I’m gonna sit right own and cry over you”, “How’s the world is reating you”, “It’s now or never” est une copie carbone de la version du King, la puissance de la voix d’Elvis en moins. Nous avons les jolis slows “Love me”, et “can’t help falling in love”, les chansons sont toujours aussi belles, à part que Chris n’est pas Elvis, quelques faiblesses vocales sont donc à déplorer. “Doncha think it’s time” ne restera pas dans vos mémoires tant le titre est peu judicieux. On en termine sur “Doin the best I can” et “She’s not you”… Nous voilà avec une belle quantité de reprises du King. Je pense quant à moi que l’absence des titres légendaires d’Elvis montre clairement les goûts de Chris, qui a choisi les morceaux smooth du catalogue en lieu et place des rocks les plus couillus, on aurait trouvé un « Hound dog », un « Jailhouse rock » ou un « Heartbreak hotel », cela n’aurait pas dépareillé l’ensemble, tout en lui donnant une coloration moins roots mais plus festive.

Chris en profite pour donner de la voix sur Johnny Cash avec ses deux plus grands tubes : “Walk the line” dont le son est celui de 55 à s’y méprendre, et malgré un écart infranchissable avec la superbe voix de Johnny CASH, cet essai reste concluant. Puis nous avons la superbe “Ring of fire” dans une version entraînante, plus catchy que l’originale, mais certainement moins belle. Il s’agit d’un hommage, c’est l’évidence, Chris se place en fan et non en concurrent de ses idoles. Notre homme est trop intelligent pour ne pas connaitre les limites de sa voix.

Il s’attaque aussi au répertoire du killer Jerry Lee LEWIS, cela nous donne des versions sympas de “Crazy arms” et de “Great balls of fire” , alors que les méconnues “That lucky old sun” et “Bonnie B” ressortent de la naphtaline avec plaisir. C’est aussi le plus de cet album, la culture encyclopédique de ISAAK nous fait redécouvrir de vieux morceaux oubliés mais de bon aloi.

Puis en vrac, tout le monde y passe : de Roy Orbison avec une “Oh Pretty woman” assez rapide, et une “So long I’m gone” plutôt fidèle, puis à Carl PERKINS avec “Dixie fried” et “Your true love”. J’eusse apprécié que Chris se frotte a son standard « Blue suede shoes »… Enfin ! Nous avons ensuite la “Lovely Loretta” de Gene VINCENT, la “Miss Pearl” de l’oublié Jimmy WAGES et enfin, la surprenante reprise d’Howlin WOLF “Everybody’s in the mood”, pour en terminer avec Jimmy ROGERS sur “My baby don’t love no more”.

Tout cela est impeccable, et nul doute que Chris ISAAK sait de quoi il parle quand il s’attaque aux vieilleries du rock’n’roll. Il n’en demeure pas moins que cela s’adresse avant tout à un public de connaisseurs, car le choix des titres reste étonnant, la part belle aux oubliés étant majoritaire. Finalement, mis à part « Pretty Woman », “Can’t help falling in love”, « Great balls of fire », et les deux Johnny CASH, on navigue en eaux troubles. Le talent du chanteur de Stockton n’est pas à démontrer, il voulait faire œuvre d’allégeance à la vieille garde, c’est chose faite.

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   ERWIN

 
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1. Ring Of Fire
2. Trying To Get To You
3. I Forgot To Remember To Forget
4. Great Balls Of Fire
5. Can’t Help Falling In Love
6. Dixie Fried
7. How’s The World Treating You
8. It’s Now Or Never
9. Miss Pearl
10. Live It Up
11. I Walk The Line
12. So Long I’m Gone
13. She’s Not You
14. My Happiness
15. My Baby Left Me
16. Oh, Pretty Woman
17. Doin’ The Best I Can
18. Your True Love
19. Crazy Arms
20. Lovely Loretta
21. Everybody’s In The Mood
22. I’m Gonna Sit Right Down And Cry
23. Love Me
24. Doncha’ Think It’s Time
25. That Lucky Old Sun
26. Great Balls Of Fire
27. My Baby Don’t Love Me No More
28. Bonnie B



             



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