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- Membre : King Crimson, Andy Summers & Robert Fripp, Giles, Giles And Fripp
- Style + Membre : Fripp & Eno, Theo Travis & Robert Fripp , Ffwd

Robert FRIPP - Exposure (1979)
Par WALTERSMOKE le 3 Janvier 2013          Consultée 4231 fois

Si Robert FRIPP a (momentanément) cessé de faire vivre KING CRIMSON, ce n'est pas pour autant qu'il s'est mis à chômer par la suite, bien au contraire : entre les collaborations avec Brian ENO et in extenso avec David BOWIE, le lancement de la carrière de Peter GABRIEL et de celle des ROCHES, sans compter les coups de main donnés à BLONDIE et les TALKING HEADS, FRIPP s'est vraiment mis en mode travailleur acharné – pour ne pas dire stakhanoviste. Il faut également prendre en compte l'apport de la philosophie de Gurdjieff sur laquelle s'est penché le guitariste, et dont il n'est pas ressorti indemne non plus. Mais il faut quand même attendre 1979, alors que FRIPP s'est exilé dans un New York en proie à une grosse fièvre musicale, pour qu'il se lance dans une carrière solo, ou du moins travailler sans collaborer avec d'autres. Cela ne veut pas dire pour autant qu'il sera seul, oh que non : outre son acolyte Brian ENO, c'est ainsi qu'on retrouve pêle-mêle Peter GABRIEL, Peter HAMMILL, Daryl HALL - qui s'est beaucoup impliqué dans l'écriture des chansons - ou encore Phil COLLINS, rien que ça ! FRIPP fait ici la synthèse des trouvailles qu'il a expérimentées avec ceux pour qui il a joué – pratique déjà courante avec VAN DER GRAAF GENERATOR entre autres – et fait également ressortir la philosophie qu'il a étudiée, dont le signe explicite est l'utilisation d'enregistrements de John G.Bennett, un autre disciple de Gurdjieff.

A l'écoute d'Exposure (car tel est le nom de l'album), la première chose qui vient à l'esprit est KING CRIMSON. Eh oui, les guitares complètement folles qui allaient caractériser Discipline, sorti deux ans plus tard, résonnent déjà, FRIPP expérimente et montre ses nouvelles trouvailles, notamment sur les instrus comme "Water Music I", "New York New York New York" et "Hååden Two". Ce qui est tout aussi remarquable, c'est le format des titres, à la longueur standard étonnante pour quelqu'un qui avait l'habitude de créer des monstres de 7-8 minutes; cependant, les chansons en elles-même sont loin d'être aussi ordinaires que les titres encensés en cette période. Ainsi, "You Burn Me Up I'm A Cigarette" est un formidable rock sentant bon les années 50 avec un Daryl HALL convaincu et convaincant au chant et au piano, si ce n'est cette étrange coupure parlant de Dieu; HALL est également bien investi comme crooner le temps de l'excellent "North Star", dont je reste persuadé qu'il aurait pu marcher comme single. Cependant, pour de basses raisons contractuelles, il ne posera pas sa voix sur les autres chansons.

C'est ainsi qu'on retrouve Peter HAMMILL sur bon nombre de chansons d'Exposure, et pas des moindres, à l'image du sombre "Chicago" et de "I May Not Have Had Enough Of Me But I've Had Enough Of You" où lui et Terre ROCHE répètent furieusement «that is the way» tout le long du titre. Il faut d'ailleurs saluer la performance exceptionnelle de la chanteuse sur "Exposure", chanson figurant déjà sur le deuxième album de Peter GABRIEL, mais ici a été rajoutée la voix de ROCHE qui s'explose la voix pendant que John G.Bennett déclare qu'il n'y a pas de succès sans souffrance; le contraste est d'autant plus fort avec le court mais plaisant "Mary", plus proche du registre folk dans lequel elle opère avec ses soeurs – à condition toutefois d'enlever les sons générés par les frippertronics. Et puis, n'oublions pas la chanson la plus poignante d'Exposure, à laquelle FRIPP n'a paradoxalement pas participé, à savoir "Here Comes The Flood", où Pete Gab' troque toute l'instrumentation inutile présente sur la version de son premier album contre un piano et les synthés d'ENO, rendant justice à une des plus grandes compositions de l'ex-GENESIS.

Exposure est un album qui a un intérêt très fort d'un point de vue musical, dans le sens où il présente sa manière de jouer de la guitare et comment elle peut s'appliquer de façon concrète à un format plus conventionnel – les mauvaises langues diront «plus commercial» – et rétrospectivement, les bases du futur KING CRIMSON sont mises en place. Ah, et n'oubliez pas ceci : il est impossible d'accomplir son but sans souffrir !

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- Robert Fripp (guitares, frippertronics)
- Brian Eno (synthétiseurs)
- Daryl Hall (chant, piano)
- Terre Roche (chant)
- Peter Hammill (chant)
- Peter Gabriel (chant, piano)
- Barry Andrews (orgue)
- Sid Mcginnis (guitares)
- Tony Levin (basse)
- Jerry Marotta (batterie)
- Narada Michael Walden (batterie)
- Phil Collins (batterie)


1. Preface
2. You Burn Me Up I'm A Cigarette
3. Breathless
4. Disengage
5. North Star
6. Chicago
7. New York New York New York
8. Mary
9. Exposure
10. Hååden Two
11. Urban Landscape
12. I May Not Have Had Enough Of Me But I've Had Enoug
13. First Inaugural Address To The I.a.c.e Sherbourne
14. Water Music I
15. Here Comes The Flood
16. Water Music Ii
17. Postscript



             



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