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Antonio VIVALDI - Andromeda Liberata (1726)
Par CHIPSTOUILLE le 18 Avril 2005          Consultée 8485 fois

Pour une fois, il ne s’agit pas d’une nouvelle interprétation qui sort dans les bacs "nouveauté classique", mais bien d’une œuvre inédite. Si ce double CD au prix onéreux de plus de 30€ (et oui, ça raque le classique tant que ce n'est pas encore rentabilisé…) est estampillé d’un gros Vivaldi en couverture, vous noterez également la présence d’un "and others" juste à coté. En fait, personne ne sait qui est véritablement à l’origine de cette sérénade relatant l’histoire d’Andromède. Pour faire un aparte à propos de l'histoire, Andromède était une princesse d’Ethiopie que l'on avait enchaîné au pied d’une falaise en offrande au dieu Poséidon et qui s’est faite libérer in extremis par Persée (celui-là même qui tua méduse en lui coupant la tête). Je crois que je m'arreterai là en ce qui concerne l'oeuvre, ou je risque d'évoquer mes sources par inadvertance. En tous cas, il n'est pas question de "cosmoénergie" dans cette version (comprenne qui pourra... hum)

Cette Sérénade a donc été retrouvée sans signature, et était donc considérée jusqu’alors comme d’auteur inconnu. C’est alors qu’au hasard de recherches a été retrouvée la partition de l’aria « Sovvente il sole », signée de la main de Vivaldi. C’est à partir de là que les recherches ont été approfondies. D’autres éléments permettent de rapprocher l’œuvre du compositeur, comme la façon de retranscrire les portées à la main qui se trouve être la même que celle de la partition originale des Quatre Saisons, mais la théorie la plus viable est qu’il s’agit là d’un "pasticcio", c'est-à-dire un recueil d’œuvres composées par différentes personnes, comme c’était l’habitude au XVIIème siècle (dans les opéras en musique, mais les "faux" étaient aussi à la mode en peinture).

A l’écoute de l’ensemble, il ne fait aucun doute que Vivaldi n’est pas le compositeur unique de cette œuvre, pour la seule et unique bonne raison que certaines parties induisent immédiatement sa "patte" alors que le reste donne entre autres dans l’ouverture baroque et chargée "à la française" style Lully ou Haendel, pas vraiment typique du prêtre italien. Le manque cruel de vivacité de l’ensemble empêche également de se prononcer trop rapidement sur son origine. Un bon point pour l’œuvre, justement, est qu’elle est du coup très variée, on passe d’une ouverture instrumentale avec instruments à cordes et cors (baptisées outre-manche "french horn") à tout un ensemble de récitatifs (chant avec peu d'accompagnement) et d’arias (plus longues et mélodieuses, et qui développent un peu le sujet). En outre, je dirais que si l'on a la preuve de l’origine de l’aria « Sovvente il sole », je pense ne pas trop prendre de risques en affirmant que les arias « Si rinforzi in te la spebe », « Ruscelletti limidetti », « Mi piace e mi diletta », « Lo so, barbari fati » et « Peni chui vuol penar » peuvent également être attribuées à Vivaldi (malheureusement les preuves formelles manquent). J’oublie tout de même de préciser que ce qui fait pencher la balance pour l’autre théorie est qu’il n'a encore jamais été trouvé de pasticcio de sérénades (seulement d’opéras).

Sur un plan purement musical maintenant, l’œuvre est intéressante mais souffre de plusieurs gros défauts. D’une part de nombreuses parties sont monstrueusement dormitives et l’attention se relâche facilement, noyée dans des récitatifs trop peu intéressants. D'autre part le tout est en plus long (c'est un double CD...), pas forcément très original (même pour l'époque) et l'interprétation souffre de quelques manques (j'y reviens plus loin).

La première partie s’introduit sur deux ouvertures typiquement « à la française » assez réussies, le reste est une succession d’arias plus ou moins vives et de passages récitatifs clavecinés qui découpent le tout. Impossible alors de réellement rentrer dans le tout ‘plus ou moins’ intéressant présenté ici, le final en chœur permet heureusement de retrouver l’attention toute nécessaire à la seconde partie plus intéressante.

Celle-ci s’ouvre sur un récitatif pas beaucoup plus passionnant que les précédents, mais qui annonce sans doute le meilleur passage de cette œuvre : « Lo so, barbari fati ». Cet aria alterne magnifiquement passages enjoués en grande pompe (presque symphoniques) avec d’autres plus calmes et intimes, le tout étant sublimé par le chant divin de Simone Kermes (Adromeda). Passé un second récitatif trop long pour être honnête, un second aria de toute beauté prend le relais et donne ici la part belle au violon et dans lequel Mark Tucker (Daliso) donne un très beau retour au précédent aria. La suite est malheureusement moins convaincante (les récitatifs n’aidant pas) jusqu’au fameux « sovvente il sole » seul passage réellement authentifié (et qui, il est vrai, se démarque par rapport au reste) Plus lent dans sa construction et formant un dialogue entre Perseo et un violon solo, il rappelle un peu les passages lancinants de « l’Hiver ». Sur la fin, seul le final en grande pompe à l’image de celui de la première partie vous sortira a nouveau de la léthargie, le reste étant une nouvelle fois trop découpé pour réellement passionner.

L’interprétation dans sa globalité, bien que bonne, manque cruellement de conviction, si ce n’est le personnage d’Andromeda interprété par Simone Kermes. En tous cas, elle ne vous aidera pas à trouver la motivation nécessaire à redoubler d’effort après chaque récitatif pour se replonger dans les parties plus intéressantes. Celà dit, on ne peut pas leur rejeter entièrement la faute, l'oeuvre de base n'étant pas des plus digestes non plus.

Cet Andromeda Liberata n’est donc pas un indispensable du prêtre roux, si toutefois l’œuvre est bien de sa composition. Muni d’une télécommande pour zapper les récitatifs, on peut toutefois passer un bon moment, l’œuvre n’étant pas dépourvue de passages très forts. Mais le répertoire classique regorge d'oeuvres plus intéressantes et moins onéreuses alors à moins que vous ne soyez fan de Vivaldi (on dit vivaldiste, parait-il) vous pouvez passer votre chemin.

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   CHIPSTOUILLE

 
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- Venice Baroque Orchestra
- Andrea Marcon (chef d'orchestre)
- Simone Kermes (andromeda)
- Max Emanuel Cecic (perseo)
- Katerina Beranova (cassiope)
- Anna Bonitabitus (meliso)
- Mark Tucker (daliso)


1. Sinfonia 1 - Sinfonia 2
- première Partie
2. Popoli Amici, In Questo Fausto Giorno
3. In (su) Queste Sponde
4. E Di Giove E Di Danae Inclita Prole
5. Quando Chiudere Pensai
6. Sciolta Dai Ceppi E Già Sottratta A Mort
7. Un Occhio Amabile
8. O Ingrata, Se Poseti Obliare Si Presto
9. Non Ha Tranquillo Il Cor
10. Signor, Qual Improvviso Dolor
11. Si Rinforzi In Te La Spene
12. Da Che Il Destin Mi Trasse
13. Se Una Sorta Di Strali Amor Avesse
14. O Vicende Funeste De Mortali
15. Ruscelletti Limpidetti
16. Figlia, Non Qui Dimore
17. Madre Lascia Ch'io Senta Un Prima Il Cor
18. Troppo Ingrata Mi Sembri
19. Mi Piace E Mi Diletta
20. Al Talamo Di Perseo
21. Madre, Lascia Ch'io Senta In Prima Il Co
22. Dall'alto Seggio

- deuxième Partie
1. Che Sarà, Cuore Afflitto?
2. Lo So, Barbari Fati
3. La Tua Nemica Sorte
4. Peni Chi Vuol Penar
5. Pria Che La Dea Triforme
6. Dalle Superne Sfere Lieto, Lmeneo, Disce
7. Hai Già Vinto Duo Volte, O Perseo Amato
8. Chi è Fenice Ad Ogni Foco
9. Pria Che Del Sole I Rai
10. Sovvente Il Sole
11. Perseo, Andromeda, Amici: è Tempo Ormai
12. Con Dolce Mormorio
13. Perseo, Che Tardi Più?
14. Sposo Amato/ Cara Sposa
15. Riconosco In Voi



             



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