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Antonio VIVALDI - Concertos Pour Luth Et Mandoline (il Giardino Armonico) (1993)
Par CHIPSTOUILLE le 17 Février 2007          Consultée 10922 fois

Le Luth et la Mandoline sont des instruments d'une rareté exemplaire dans les édifices des grands compositeurs classiques. Fait assez particulier, les deux instruments se sont chronologiquement croisés étant donné que le luth a peu à peu disparu au cours du XVIIIe siècle alors que la mandoline apparaissait au même moment. Les deux instruments sont des sortes de petites guitares à doubles cordes et à manche court portant des frettes. La grosse différence est que le manche du luth forme un angle droit contrairement à celui de la mandoline, l'autre est que les cordes du luth ne sont pas surélevées par rapport au corps de l'instrument. Enfin, la mandoline est parfois jouée avec un plectre (ou médiator) ce qui n'est pas le cas de son cousin plus ancien.

C'est donc par un hasard tout à fait heureux que VIVALDI (à propos duquel vous m’accorderez peut-être l'usage du qualificatif de grand compositeur du début du XVIIIe siècle) a écrit l'une des rares pièces musicales associant deux mandolines et deux théorbes (une variété de luth). Fait encore plus remarquable, si les violons ne manquent pas à l'appel (qui s'en serait douté?), ce concerto RV 558 est également écrit pour 2 flûtes (nous avions déjà évoqué la rareté de cet instrument chez le compositeur dans une autre chronique), 2 chalumeaux (ancêtre de la clarinette, voisin de la chalémie l'un des instruments de prédilection de Jean-Louis Jossic du groupe TRI YANN - et bien sûr encore plus rare que les instruments mis en vedette sur cet album) de même qu'une basse continue, indécrottable marque de fabrique de l’époque baroque.
Vous réalisez donc la rareté de l'instrumentation et la difficulté que représente l'interprétation d'une telle œuvre. Mais tout ceci serait bien sûr sans intérêt si l'écriture de ce fameux concerto laissait à désirer. Fort heureusement, en plus d'être l'un des plus variés et des plus riches au niveau de l'instrumentation, c'est également l'un des meilleurs, mélodiquement parlant, du prêtre vénitien. L'ensemble est puissant, et la richesse des sons est remarquable, alliant la fermeté de la basse continue, les différentes cordes pincées et l'aspect mélodique des violons coutumiers du compositeur aux trilles virevoltants des flûtes (un trille est une alternance de deux notes les plus proches possibles suivant la tonalité de la composition).

Il est bien sûr possible d'oublier les autres concertos de cet album, tellement la rareté instrumentale du premier force le respect. Grossière erreur, car des oeuvres d'une telle qualité pour luth ou mandoline (mais plus jamais les deux à la fois) sont également assez rares pour que l'on s'y intéresse aussi. C'est surtout un passage obligatoire pour quiconque affirme être amateur de VIVALDI ou plus généralement de musique baroque italienne, puisque le prêtre roux écrira ici quelques unes de ses plus belles compositions.

Le concerto RV 425 "con tutti li violini pizzicati" (avec tous les violons pincés) est également remarquable. Moins en force, puisque tous les instruments, excepté un violoncelle en retrait, font pleuvoir leurs pincements de notes délicates dans les trois mouvements, le mot clé est donc le raffinement. Dans la même lignée de grande qualité (on parle bien du niveau de l'opus 3, des 4 saisons, du double concerto pour violoncelle ou encore du RV 552 avec "violino per eco lontano"), le concerto en ré majeur RV 93 se pare d'un voile celtique le temps d'un premier mouvement. Enfin, le concerto en sol majeur RV 532 tient également toutes ses promesses, notamment dans un superbe andante où les deux mandolines règnent en maîtresses d'une mélodie toute simple mais chavirante, digne du chant des sirènes.

Je ne parlerai pas du reste, en particulier des deux trios, puisque les autres parties, bien que de qualité que j'oserai qualifier "de croisière" concernant VIVALDI, ne sont pas aussi remarquables (il y a bien le magnifique allegro du RV 540, l'andante molto du trio RV 85, enfin vous voyez...). Rien qui ne fasse tache dans le décor, rassurez-vous. La conclusion, c'est que les concertos pour mandoline et/ou luth de VIVALDI sont des pièces de choix, tant par leur rareté que par leur qualité, aucune déception à l'horizon.

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- Luca Pianca (archiluth, théorbe)
- Duilio Galfetti (mandoline)
- Enrico Onofri (violon, viole d'amour)
- Leonardo Muzii (flûte)
- Giorgio Merati (flûte)
- Marco Bianchi (violon)
- Walfgang Paul (mandoline)
- Joachim Held (théorbe)
- Eric Hoeprich (chalumeau)
- Lisa Klewit (chalumeau)
- Paolo Beschi (violoncelle)
- Elena Russo (violonelle)
- Massimo Lonardi (théorbe, guitare baroque)
- Paolo Rizzi (contrebasse)
- Lorenzo Ghielmi (clavecin)
- Il Giradino Armonico
- Giovanni Antonini (direction)


- concerto En Do Majeur Rv 558
1. Allegro Molto
2. Andante Molto
3. Allegro
- concerto En Ré Mineur Rv 540
4. Allegro
5. Largo
6. Allegro
- concerto En Do Majeur Rv 425
7. Allegro
8. Largo
9. (allegro)
- trio En Sol Mineur Rv 85
10. Andante Molto
11. Larghetto
12. Allegro
- concerto En Ré Majeur Rv 93
13. (allegro)
14. Largo
15. Allegro
- trio En Do Majeur Rv 82
16. Allegro Non Molto
17. Larghetto
18. Allegro
- concerto En Sol Majeur Rv 532
19. Allegro
20. Andante
21. Allegro



             



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