Recherche avancée       Liste groupes



      
MUSIQUE BAROQUE  |  OEUVRE

L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Style : Tomaso Albinoni , Johann Sebastian Bach , Arcangelo Corelli
- Style + Membre : O'stravaganza

Antonio VIVALDI - Gloria Rv 589 (muti) (1715)
Par CHIPSTOUILLE le 8 Décembre 2014          Consultée 1564 fois

Qu’elle est laide mon Italie, fière et militaire, hautaine et menée par le bout du nez par les nazis. Les Allemands ont envahi la Pologne au début de ce mois de Septembre 1939 et qui sait combien de temps le Duce et les chemises noires vont mettre pour suivre le mouvement. Pour quoi et pour qui ? A quoi bon… A quoi bon cette semenatta VIVALDI ? La fête est gâchée. La guerre est ouverte et, idiots que nous sommes, nous allons nous y empêtrer, au point de répéter les erreurs de la « grande guerra ». L’Europe sera bientôt à feu et à sang mais… tant pis, je me lance.

Peu importe que tout le monde ignore ce superbe compositeur à ce jour. L’exercice est vain, je le sais, qui se préoccupera de culture ou de musique dans les années qui viennent ? Mais mon Italie n’a pas toujours été porteuse de sombres augures. A l’apogée du haut-baroque vivait ce prêtre de Venise, en charge de l’Ospella de la pieta. Nombreux sont ceux qui l’ont oublié. Au mieux les meilleurs connaisseurs de l’œuvre de Jean-Sebastien BACH savent que certaines de ses œuvres sont de la main de ce VIVALDI. On en a longtemps dénigré l’influence, et pourtant… On les a retrouvés à Turin, dans cette bibliothèque d’œuvres. Qui pouvait se préoccuper de ces vieilles partitions amoncelées, certainement pas son propriétaire. Ces œuvres magiques, ces poésies instrumentales, ornées de soleil, elles n’attendaient qu’à être redécouvertes.

Qui sait, peut-être que quand cette maudite guerre sera enfin terminée, nous pourrons redécouvrir ces trésors. Ces quatre saisons que je donnais encore hier, ou cet opéra l’Olympiade encore avant-hier. L’œuvre du jour est une messe, un Gloria. Comme toujours chez ce compositeur, les violons ont la part belle, un régal d’entrain, une joie communicative. Comment a-t-on pu oublier ce chef d’œuvre d’évidence ? « Gloria, Gloria, In Excelsis Deo », Gloire à Dieu au plus haut des cieux. Peut-être cette messe pourra égayer ces cœurs aigris, capables de laisser des lois raciales régir le pays, laisser les milices gouverner. Je ne vaux guère mieux, qui suis-je pour les juger du haut de mon pupitre. Je me tais, je laisse la musique parler pour moi. Et je choisis une musique joyeuse, plus heureuse que le sombre Magnificat, mais tout aussi pleine et entière, généreuse en chœurs. Il faut oublier les évènements, il faut profiter de ce court répit.

Soyez heureux comme un "Laudamus Te", exhultez comme le "Domine Fili unigenite", chantez comme au printemps dans le "Quid Sedes Ad Dexteram", mais méfiez-vous. Méfiez-vous car les apparences sont trompeuses comme le discours aveuglant d’un dictateur. Certes VIVALDI n’est pas BACH, ce prêtre était heureux et su l’exprimer, mais toute facette joviale sait déguiser des traces de mélancolie. Elles sont là, noires, sombres comme une chemise de milicien, ces parties douloureuses. Souffrez dès l’ "Et in terra pax hominibus", soyez en pénitence et restez humbles devant la puissance de ces chœurs aigus aussi profonds qui puissants. Et puis pleurez à l’écoute du "Domine Deus", qui fait se lamenter une soprano seule telle la madone du Stabat Mater. Le chœur ici léger et discret, ne saura que recueillir sa douleur, votre douleur.

Elle est là, la force de ce Gloria, il est séducteur, il est entrainant, il est jovial. Les inattentifs n’en retiendront que le pourtour, ce thème principal miraculeux qui démarre et achève l’œuvre, impossible à oublier. D’autres sauront s’arrêter un instant après la traversée, avec à l’esprit comme un doute. On m’a séduit et j’ai un sourire qui m’éclaire le visage, mais une épine m’entrave cœur. Les plus aguerris auront compris, on ne se laisse pas avoir innocemment par le Gloria. Il est magique mais il est sournois. Il vous fait croire que tout est beau dans le meilleur des mondes. Mais non.

La vie est belle, mais elle est triste. Jouissez, peuple de Sienne, de cette musique exaltante et simple d’attrait. Profitez de vos vies tranquilles, de votre milice protectrice. Ne vous souciez pas que derrière vos murs se produisent des crimes. Profitez des plaisirs de la vie et dormez tranquille.

Le réveil sera douloureux.

A lire aussi en MUSIQUE CLASSIQUE par CHIPSTOUILLE :


Wolfgang Amadeus MOZART
Concerto Pour Violon N°5 (fischer, Kreizberg) (1775)
Fin de cycle prématurée, mais quel cycle!




Wolfgang Amadeus MOZART
Concerto Pour Piano N°23 (perahia) (1786)
Volupté, avant tout.


Marquez et partagez





 
   CHIPSTOUILLE

 
  N/A



- Teresa Berganza (mezzo-soprano)
- Lucia Valentini Terrani (alto)
- New Philarmonia Chorus
- Norbert Balatsch (chef des choeurs)
- Leslie Pearson (orgue, clavecin)
- Norman Jones (violoncelle)
- New Philarmonia Orchestra
- Riccardo Muti (direction)


1. Magnificat Rv 611 (ed. Malipiero)
2. Magnificat
3. Et Exultavit
4. Quia Respexit
5. Quia Fecit
6. Et Misericordia
7. Fecit Potentiam
8. Deposuit Potentes
9. Esurientes
10. Suscepit Israel
11. Sicut Locutus
12. Gloria Rv 589 (ed. Malipiero)
13. Gloria In Exelsis Deo
14. Et In Terra Pax Hominibus
15. Laudamus Te
16. Gratias Agius Tibi
17. Propter Magnam Gloriam
18. Domine Deus
19. Domine Fili Unigenite
20. Domine Deus, Agnus Dei
21. Qui Tollis Peccata Mundi
22. Qui Sedes Ad Dexteram
23. Quoniam Tu Solus Sanctus
24. Cum Sancto Spiritu



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod